Le tribunal de grande instance d’Avignon vient de débouter l’Agrif, qui demandait le retrait du "Piss Christ" du site internet de la Collection Lambert, qui expose actuellement l’oeuvre de Andres Serrano, détruite dimanche.
Le juge a non seulement rejeté la demande de l’association chrétienne de 15 000 € de dommanges et intérêts, mais l’a en plus condamné à verser 5 000 € à la collection Lambert pour le préjudice moral. Une décision "historique" selon l’avocate de la fondation avignonnaise, Me Tricoire.
La censure qu’exerce l’extrême-droite catholique du Vaucluse à l’encontre des oeuvres d’Andres Serrano exposées au musée de la Collection Lambert, dont pâtit d’ailleurs l’ensemble de l’exposition, scandalise les libre-penseurs, anarchistes et libertaires.
Cette atteinte à la liberté de création est couverte par une diatribe qui cherche à faire prédominer les valeurs religieuses archaïques sur les clivages sociaux.
Cette crispation identitaire sème la division dans le peuple et contribue à doter les individus d’oeillères morales alors qu’ils devraient s’unir et lutter pour s’émanciper socialement et culturellement.
Loin de défendre le respect d’une iconographie qui a souvent été liée à l’oppression, nous défendons le respect des droits humains qui rendent libres et dignes. Si le contexte présent nous pousse à prendre « piss chist » pour emblème, pour refuser l’inacceptable retour en arrière exercè par les extrémistes, alors nous le prenons !
En Vaucluse, l’extrême droite s’incruste de plus en plus visiblement sur le terrain : maires ligue du sud à Bollène et Orange, FN dans le canton Nord de Carpentras, banalisation du racisme et de la xénophobie, intégristes anti IVG au Barroux et aujourd’hui retour à l’inquisition dans les rues d’Avignon avec la bénédiction de l’évéché, du FN, de la Ligue du Sud, des identitaires. Ce samedi ils étaient plus de 1000 fanatiques dégénérés pour demander la fermeture de l’exposition et leurs nervis ont détruit 2 des oeuvres d’Andres Serrano.
Soyons plus nombreux qu’eux, ce mercredi 20 mai à 10h45. RV devant le palais de justice d’Avignon, où doit être rendu le référé de la plainte déposée par l’AGRIF pour exiger le retrait de l’oeuvre.
Fachos hors de nos vies, de nos quartiers et de nos rues !