6h ce matin bd Lazer dans le 10e, à 2 pas du Palais de la Glisse. Et pourtant. Un endroit improbable. Un chemin menant à un tunnel sous une voie ferrée désaffectée encombré de cabanes ; une masure ; un immense terrain vague (gravats, pneus, et un hangar sous lequel s’abritent là aussi quelques cabanes) avec des emplacements noircis.
7h30 la police, débarque, mais pour une fois ce ne sont pas les robocops harnachés comme à la guerre. La plupart des Rroms du 1er squat, avertis, sont partis en emportant leurs affaires, pour Dieu sait où (encore que, même pas sûr qu’Il le sache).
La 30aine de ceux réfugiés sous le hangar, sont rassemblés, minutieusement contrôlés. Une interprète (de la police roumaine ?) traduit. Eloignés, on nous demande bientôt s’il y a parmi nous un médecin : un enfant handicapé ne peut se déplacer. 9h : tout le groupe retourne vers son "habitation" : leur terrain est privé, l’autorisation d’expulsion de la justice n’est pas réglée. Ce sera pour une autre fois.
Jean 6/4
PS 1 : dans le cadre du Festival Latcho Divano, le "vernissage" d’une expo photos doit avoir lieu ce soir à la MMDH. Certains des expulsés devaient y participer.
2 : 3 des éducateurs qui alphabétisent les enfants depuis des mois au Centre Social de la Capelette (ceux-ci les attendent tous les matins assis sur un muret) étaient présents. Une scolarisation interrompue, du fait de la dispersion des élèves.
Ainsi va la vie des Rroms à Marseille : partir toujours, revenir, n’avoir quasiment rien à soi, pas d’affaires personnelles, sauf quelque papiers ; ne rien construire.
Jean 6/4