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Actuchômage

Revalorisation ASS et RSA : +1,75%

Comme d’habitude, la revalorisation annuelle des minima sociaux est très inférieure à l’explosion des dépenses contraintes.
+ Chiffres de novembre : Bonne année, les chômeurs !

Article mis en ligne le mercredi 2 janvier 2013

Revalorisation ASS et RSA : +1,75%

A lire avec tous les liens :
http://www.actuchomage.org/20130101...

Mardi, 01 Janvier 2013

Comme d’habitude, la revalorisation annuelle des minima sociaux est très inférieure à l’explosion des dépenses contraintes.

+1,75% : telle est l’aumône accordée par nos dirigeants aux allocataires du RSA, de l’ASS, de l’AER/ATS et de l’ATA en 2013, bien que « l’évolution prévisible de l’inflation » en 2012 soit (sous)évaluée à 1,9%.

Ainsi, 27 centimes de plus par jour seront octroyés à l’ASS (allocation de solidarité spécifique) dont le montant journalier passe à 15,90 euros soit 477 €/mois en moyenne, tandis que le RSA (revenu de solidarité active) passe à 425,25 euros par mois, "forfait logement" déduit [1].

L’AER — allocation équivalent retraite, dont bénéficient encore quelques chômeurs âgés entrés dans le dispositif avant sa suppression définitive fin décembre 2010 — et l’ATS — allocation transitoire de solidarité, dispositif hyper restrictif et provisoire qui a succédé à l’AER en novembre 2011 — passent à 34,33 euros par jour (+59 centimes). L’ATA, allocation temporaire d’attente, passe à 11,20 euros par jour : une misère.

Nous signalons que cette pathétique revalorisation, qui concerne au total 2 millions de personnes, sera effective début février, puisque ces allocations sont versées à terme échu.

Egalement, nous rappelons que si les minima sociaux sont revalorisés chaque 1er janvier [2], les allocations chômage sont, elles, revalorisées le 1er juillet (+2% en 2012).

Bye-bye pouvoir d’achat… et adieu croissance !

Pendant ce temps, au 1er janvier et malgré un taux d’inflation officiel prévu à 1,9%, les tarifs du gaz augmenteront de 2,4% pour les ménages après une flambée de 12% en 2011 ; la contribution aux charges de service public de l’électricité (CSPE) sera relevée de 2,5% soit environ 15 €/an et par ménage en moyenne ; les tarifs du courrier vont connaître une hausse de 2,8% en moyenne et le prix du timbre prioritaire passera de 60 à 63 centimes ; sans oublier les compagnies d’assurances qui vont relever leurs tarifs de 2,5% en moyenne.

Alimentation, transports, tabac, impôts locaux… nous ne sommes pas au bout de nos peines. De la droite réactionnaire à la gauche caviar, l’austérité pour les plus pauvres demeure la panacée. Un décrochage volontaire dénoncé par Henri Sterdyniak, économiste à l’OFCE : « Depuis Jospin, la grande idée, c’est d’inciter à travailler, donc creuser l’écart entre le RMI, puis le RSA, et le Smic ». En effet, en janvier 1998, le premier ministre "socialiste" avait déclaré : « Je préfère une société de travail à l’assistance », préparant ainsi le terrain idéologique à une stigmatisation continue des "assistés".

Dans ce contexte de crise systémique où l’emploi manque cruellement, nos gouvernements successifs s’entêtent à appauvrir la population, laissant stagner le Smic et dériver à la baisse les minima sociaux, négligeant l’importance de la demande intérieure dans l’activité économique du pays ainsi que l’importance du creusement des inégalités dans la fabrication des crises, quitte à nous plonger dans une spirale récessive.

SH

[1] On rappelle que le "forfait logement" concerne 95% des allocataires du RSA, systématiquement amputés de son montant lorsqu’ils bénéficient d’une APL ou dés lors qu’ils justifient d’un domicile fixe (propriétaires, personnes hébergées à titre gratuit). Les rares cas ou le "forfait logement" n’est pas déduit, c’est pour les SDF, ou bien les personnes logées gracieusement qui sont en mesure de prouver qu’elles participent aux charges d’hébergement (à condition d’en faire la demande particulière mais dans ce dernier cas de figure, il n’y a rien d’automatique : le versement intégral du RSA est laissé à l’appréciation de la CAF, qui trouve toujours de quoi le refuser).
En revanche, la déduction du "forfait logement" ne s’applique pas aux bénéficiaires de l’ASS ou de l’AER/ATS, qu’ils perçoivent une APL ou non.

Sinon, Jean-Marc Ayrault a annoncé une pitoyable hausse du RSA de 10% sur cinq ans, dont les premiers 2% entreront en vigueur… le 1er septembre 2013.

[2] Rappel des revalorisations des minima sociaux depuis 8 ans :
+1,7% au 1er janvier 2012
+1,5% en 2011
+1,2% en 2010
+1,5% en 2009
+1% en 2008
+1,8% en 2007, en 2006 et en 2005.

A noter que la revalorisation des minima sociaux a échappé au gel de trois mois adopté par le gouvernement Fillon qui, pour réaliser quelques économies, a aligné l’année dernière celle des prestations familiales (qui tombait le 1er janvier) sur celle des pensions de retraite (qui s’effectue le 1er avril).


Les Vœux d’Actuchomage : Haut les Cœurs !

http://www.actuchomage.org/20130102...


Chiffres de novembre : Bonne année, les chômeurs !

Jeudi, 27 Décembre 2012

En entier avec les documents et tous les liens
http://www.actuchomage.org/20121227...

Le nombre d’inscrits à Pôle Emploi a augmenté pour le 19e mois consécutif. Le mois dernier, toutes catégories confondues, 43.300 nouveaux vrais pigeons ont payé à leur tour le prix fort de « la crise ».

« La crise » ? Les crises !

Faut-il rappeler que la dernière que nous avons connue, pudiquement appelée « retournement conjoncturel 2001 », avait engendré 450.000 chômeurs de plus en 2002 et 2003 ? Que, fin 2003, notre taux de chômage s’élevait à 10,1% et que le solde des créations nettes d’emploi fut négatif (-73.000, un désastre alors qualifié d’« historique ») ?

Selon la définition, une crise est un évènement accidentel, un moment difficile à passer qu’on est censé surmonter. Or, ce n’est pas le cas. Les crises se succèdent à un rythme rapide : à peine va-t-on se retourner qu’une autre se profile. Depuis la dernière qui a pris fin en 2004 — tout en laissant beaucoup de monde sur le carreau —, cinq ans se sont écoulés, et celle-ci dure déjà depuis quatre ans ! Ça devient infernal.

Au début des années 80, Coluche avait dit : « Il paraît que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c’est une crise. Depuis que je suis petit, c’est comme ça ». En effet, « la crise » est devenue permanente, un système à part entière avec ses pénuries (emploi, logement, etc…) qui empoisonnent constamment la vie des gens. Tant et si bien qu’il est légitime de penser que « la crise » est non seulement une imposture, mais un mode de fonctionnement économique sciemment organisé, un formidable outil de pression et de peur évoqué par Naomi Klein dans son livre “La stratégie du choc”.

La France qui voudrait travailler

(...)

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