Le 12 janvier, quelques 50 mille personnes se sont rassemblées à Paris pour dénoncer l’assassinat. Trois jours plus tard, le 15 janvier, des milliers de personnes ont rendu un dernier hommage aux trois femmes à Villiers-le-Bel. Le 17 janvier, des centaines de milliers de personnes ont rendu jeudi sur une place de Diyarbakir, au Kurdistan de Turquie, un ultime hommage. La liste noire ou les fausses pistes des autorités françaises n’ont plus aucune valeur pour ce peuple qui exige la vérité et la justice.
Le centre kurde était surveillé par la police française et, sans aucun doute, par les services secrets turcs. Neuf procès de masse sont en toujours en cours contre les kurdes en France. Des centaines de kurdes ont fait l’objet d’enquêtes, notamment depuis 2007. La police française détenait les photos des personnes entrées dans le Centre d’Information du Kurdistan. Les services français partageaient avec les services turcs les dossiers sur des activistes et des politiciens kurdes. En octobre 2011, un accord de sécurité prévoyant des opérations commune sur le sol français avait été conclu avec Ankara. Alors que
ces militant(e)s kurdes de gauche n’ont jamais eu l’intention de commettre le moindre attentat, ni en France, ni en Turquie, ni ailleurs dans le monde.
VERITE et JUSTICE pour Sakine Gansiz, Leyla Soylemez et Fidan Dogan (Rojbin).
Vendredi 11 janvier
A Paris et Ankara, terrorisme et antiterrorisme ne font qu’un
Bahar Kimyongür
http://www.legrandsoir.info/a-paris...
Mercredi dernier, trois militantes kurdes ont été exécutées de plusieurs balles dans la tête dans les locaux du centre d’information du Kurdistan situé en plein cœur de Paris. Parmi les victimes se trouve Sakine Cansiz, 55 ans, l’une des fondatrices du PKK, rescapée du camp de torture de Diyarbakir durant la dictature du général Evren. Les deux autres militantes d’une vingtaine d’années plus jeunes ont grandi en Europe. L’assassinat odieux de ces trois femmes a suscité l’émoi et l’indignation tant au sein de la communauté kurde de la diaspora que dans les milieux associatifs français et européens lesquels appellent à protester contre le terrorisme de l’État turc et la « complicité de François Hollande ».
Si, pour l’heure, nous ignorons encore l’identité du ou des auteurs de ce massacre politique, nous ne devons pas oublier la responsabilité de l’État français dans l’insécurité qui frappe les associations kurdes régulièrement victimes d’opérations policières.
Chaque année, des dizaines de sympathisants du PKK sont en effet arrêtés à leur domicile, dans les locaux de leurs associations ou sur leur lieu de travail par les unités de la Sous-direction antiterroriste (SDAT), puis déférés devant des tribunaux sur base d’accusations politiques.
D’autres mouvements dissidents anatoliens subissent le même sort.
Il y a quelques jours à peine, la Xe chambre du tribunal correctionnel de Paris a condamné quinze militants marxistes turcs à un total de plusieurs dizaines d’années de prison au motif qu’ils auraient monté une entreprise terroriste.
Pourtant, ces quinze activistes de gauche n’ont jamais eu l’intention de commettre le moindre attentat, ni en France, ni en Turquie, ni ailleurs dans le monde.
Leurs activités consistaient à coller des affiches, collecter des signatures, organiser des concerts, des festivals de musique et des pique-niques, défiler le 1er mai ou encore tenir des stands kebab à la Fête de l’Huma dans le but légitime de faire connaître le combat de leurs camarades incarcérés en Turquie.
Dans le compte-rendu publié par le Collectif Angles Morts à propos des audiences de ce procès ( http://www.article11.info/?Antiterr... ), on découvre l’état d’esprit pour le moins interpellant et le degré de mauvaise foi des maîtres de l’antiterrorisme français pour qui la non-possession d’un téléphone portable, la gestion chaotique d’une association culturelle ou les salutations affectueuses entre co-inculpés sont les signes d’un insondable complot terroriste.
Pour savoir quelle mouche a bien pu piquer la justice française, un simple coup d’œil sur « l’Accord de coopération dans le domaine de la sécurité intérieure entre le Gouvernement de la République française et la République de Turquie » suffit.
Cet accord de lutte antiterroriste a été signé le 7 octobre 2011 à Ankara par Claude Guéant, ministre de l’intérieur sous le règne de Sarkozy et par son homologue turc Idris Naim Sahin.
Grâce au clan Sarkozy et à ses héritiers socialistes, le régime d’Ankara peut ainsi agiter son glaive jusque dans les rues de Paris sans coup férir.
En contrepartie, grâce au clan Erdogan, l’État français offre à ses citoyens un rien contestataires une conception très panoramique de la « sécurité intérieure » avec à la clé un séjour gratuit en centre de désintoxication idéologique.
Auparavant, l’État turc n’avait pas besoin d’accords de ce genre de traités pour persécuter les communistes turcs, les nationalistes kurdes ou arméniens dans la patrie des droits de l’homme.
Rien que durant les années 80, on ne compte plus les crimes commis sur le sol français par les ripoux turcs s’appuyant sur les réseaux mafieux d’extrême droite comme les Loups Gris : attentat le 5 décembre 1983 contre l’organisation de jeunesse arménienne, tentative d’assassinat des activistes arméniens Ara Toranian et Henri Papazian, plasticage du monument arménien d’Alfortville le 4 mai 1984 etc.
Derrière ces crimes, le même nom resurgit, celui d’Abdullah Catli, trafiquant d’héroïne, tueur à gages et militant fasciste recherché par Interpol mais bénéficiant des protections policières turques.
Catli est mort dans le fameux accident de Susurluk le 3 novembre 1996.
A bord de la Mercedes sinistrée, on a retrouvé le corps sans vie de sa maîtresse et celui d’un chef de la police antiterroriste turque.
Le quatrième acteur surprise de ce tragique road movie plus vrai que nature fut Sedat Bucak, député du parti de droite à l’époque au pouvoir et seul survivant du crash.
Au moment de son décès, Abdullah Catli portait un faux passeport fourni par Mehmet Agar en personne, le ministre de l’intérieur de l’époque.
Aujourd’hui, le premier ministre turc Erdogan a beau se faire passer pour un Di Pietro turc en guerre contre l’État profond, les scandales concernant sa collaboration avec des membres de la bande à Catli ou des tortionnaires de l’ancien régime sont légion.
Comme tout caïd qui se respecte, du temps où il était détenu à la prison de Pinarhisar en raison de ces discours islamistes enflammés, Erdogan était flanqué de gardes du corps.
Parmi eux, il y avait un certain Hasan Yesildag. Ce sombre personnage est cité dans l’affaire de l’attentat contre le monument aux Arméniens à Marseille et fait partie de la bande à Catli (Source : Necdet Pekmezci, Derin Abiler-Derin Sirlar, Ed. Kripto, 2012).
Le 17 juin 2004, un ex-détenu politique dénommé Erdal Gökoglu avait démasqué lors d’un colloque à Rotterdam un autre bodyguard du premier ministre, Maksut Karal, coupable de tortures à la chaîne. (Voir http://archive.indymedia.be/news/2004/06/86320.html ).
Pour taire les critiques, Erdogan avait prié son gorille de se tenir en retrait.
Le procès Ergenekon ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Ergenekon ) constitue l’illustration la plus aboutie de cette stratégie gouvernementale consistant à feindre de vouloir tordre le cou aux vieux démons qui hantent les institutions de l’État tout en les utilisant à son propre profit pour écarter ses adversaires.
Avant l’arrivée au pouvoir de l’AKP, les vieux démons de l’État profond avaient fait de l’exécution extrajudiciaire leur sport favori.
Aujourd’hui, cette pratique terroriste a non seulement survécu à l’avènement de l’AKP mais elle a même retrouvé une nouvelle jeunesse comme en témoigne l’assassinat de l’écolier kurde de 12 ans Ugur Kaymaz, de l’étudiant socialiste Önder Babat ou encore du journaliste arméno-turc Hrant Dink.
Selon les organisations turques des droits de l’homme, une quarantaine de citoyens ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires suite aux tirs des forces de sécurité durant l’année 2012.
Sont-ce les mêmes qui auraient tué Sakine, Fidan et Leyla dans le centre d’information du Kurdistan à Paris ?
L’opposition turco-kurde qui lutte contre le régime policier d’Erdogan en a l’intime conviction.
Vendredi 11 janvier 2013
http://www.actukurde.fr/actualites/...
La Turquie aurait envoyé des tireurs d’élite en Europe
2013-01-15
Zubeyir Aydar, membre du comité exécutif du KCK qui représente dans le PKK le système politique qui prône une Confédération du Kurdistan, a déclaré avoir obtenu en 2011, les informations selon lesquelles la Turquie a envoyé un groupe tireurs d’élite en Europe, afin d’éliminer les dirigeants du mouvement kurde. Il a ajouté que deux autres complots ont été déjoués par l’Allemagne et la Belgique.
(...)
Vers la fin de l’année 2011, après l’échec des pourparlers entre le leader kurde Abdullah Ocalan et l’Etat turc, menés à Oslo en Norvège, un groupe tireurs d’élite a été envoyé par la Turquie en Europe dans le but d’éliminer des dirigeants du mouvement kurde, déclare le membre du KCK. « L’information venait d’une source proche du gouvernement AKP, parti au pouvoir en Turquie, et cette source d’information se trouvait à ce moment-là en France. » a-t-il souligné.
« On nous a affirmé que des tireurs d’élite ont été envoyés en Europe pour y mener des attentats contre les dirigeants de ce mouvement. La source avait partagé ces informations directement à moi-même. Nous les avons transmis à la police belge. »
Au cours de l’année 2012, un autre renseignement du même type venait de la police belge, selon M. Aydar. « La police belge a fait savoir à l’Académie des recherches sociales de Mésopotamie de la ville de Charleroi, qu’une personne venue d’Angleterre avait pour but de commettre des assassinats, mais il fut arrêtée à temps. On ignore toujours l’identité de cette personne ou ses liens. ‘Nous vous avons protégé’ a dit la police à nos amis. »
Pourquoi les trois femmes ont été assassinées à Paris ? « Peut-être qu’ils (les assassins) se sentent plus à l’aise à Paris. Les anciens gouvernements français, notamment celui du président sortant Nicolas Sarkozy, avaient une assez mauvaise approche contre les kurdes, criminalisés sans cesse. Neuf procès de masse sont toujours en cours et plus de 200 kurdes font l’objet d’enquêtes » rétorque M. Aydar.
« Nous savons que les services des renseignements français partagent avec les services turcs les informations sur les kurdes. Ces deux services ne sont peut-être pas impliqués officiellement dans ce dernier assassinat. Je pense plutôt qu’il s’agit d’une affaire plus profonde. Par contre, on ne peut pas non plus mettre de côté la collaboration franco-turque dans cette affaire » poursuit-il.
L’assassinat de Sakine Cansiz, membre co-fondatrice du PKK, soit l’une des premières femmes de la dernière rébellion kurde, n’est surtout pas un hasard, selon Aydar. « La direction du mouvement a été visée. Le fondement du mouvement kurde est visé. »
La tête de 50 dirigeants kurdes mise à prix
Les dirigeants politiques kurdes sont tous recherchés par Interpol (aussi appelé par bulletin rouge), dans le cadre de la collaboration avec la Turquie. En mars 2012, la tête de 50 dirigeants du mouvement kurde, dont vingt en Europe avaient été mise à prix par la Turquie. Le ministère de l’intérieur turc envisageait de payer quatre millions de livres (unité de leur monnaie) à tous ceux qui collaboreraient avec les autorités pour l’arrestation de ces kurdes dont M. Zubeyir Aydar.
Dernier hommage
Après une participation de quelques 50 mille personnes (selon nos sources), le 12 janvier à Paris, la communauté kurde a rendu, le mardi 15 janvier à Villiers-le-Bel (95 Val-d’Oise), un dernier hommage aux trois femmes les défuntes Cansiz, Saylemez et Dogan. Leurs trois cercueils recouverts du drapeau kurde ont été portés symboliquement par des femmes, puis déposés sur un autel en bout de salle. Entre midi et 15 heures, des milliers de personnes ont afflué à la salle pour s’y recueillir. Les dépouilles sont transférées vers le soir à l’aéroport de Charles-de-Gaulle. Elles seront enterrées dans les lieux d’origine des défuntes, après un accueil de grand rassemblement de kurdes à Diyarbakir.
Par Maxime Azadi
Communiqué LDH
Paris, le 11 janvier 2013
La LDH condamne l’odieux assassinat des trois jeunes Kurdes
La Ligue des droits de l’Homme condamne l’effroyable assassinat politique qui vient d’être commis et qui a coûté la vie à trois militantes politiques kurdes présentes dans les locaux du Centre d’information kurde. Les autorités judiciaires françaises ont la responsabilité de diligenter une enquête rigoureuse qui, seule, permettra de connaître les auteurs et les commanditaires de cet assassinat.
La LDH rappelle et affirme que la solution de la question kurde en Turquie passe par le respect de la liberté d’expression et la tenue des négociations par toutes les parties. La LDH appelle à participer au rassemblement de protestation et de soutien à Paris, le samedi 12 janvier.
COMMUNIQUE FEDERATION LDH 13
La fédération de la Ligue des Droits de l’Homme des Bouches du Rhône est indignée et condamne cet odieux assassinat de trois femmes militantes de la cause kurde à Paris. Elle tient à faire part de sa solidarité et de son soutien à tous nos amis Kurdes défenseurs des droits de l’Homme ainsi qu’aux familles et proches des victimes.
Nous souhaitons que les autorités françaises mettent tout en oeuvre pour trouver les dysfonctionnements de surveillance, les auteurs et les véritables commanditaires de ces actes commis en plein jour dans un lieu surveillé en plein Paris.
Ce triple assassinat n’a pas seulement fait perdre la vie à 3 militantes mais a fait perdre l’espoir d’une paix juste et durable dans leur pays.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE du Mouvement de la Paix
Trois militantes kurdes assassinées :
un attentat contre la paix
Le Mouvement de la Paix condamne toute l’horreur de l’assassinat sur le sol français des trois militantes pour la Paix au Kurdistan et il exprime toute sa compassion à leur famille, à tous les militants du Parti de la Paix et de la Démocratie (BDP), du Parti des Travailleurs Kurdes (PKK), à tout le peuple kurde et à leurs amis.
Cet acte inhumain se produit au moment où le gouvernement turc a été contraint par les récentes grèves de la faim de plus de 300 personnes incarcérées à engager des discussions pour la libération d’Abdullah Oçalan, Président du PKK, emprisonné depuis 1999 dans des conditions indéfendables au regard du droit international.
Nous rendons hommage à la place des femmes dans cette lutte pour la démocratie : cet assassinat veut sans doute frapper davantage l’opinion publique en s’en prenant à des femmes qui exercent une grande responsabilité politique et avec qui le Mouvement de la Paix a de nombreux contacts.
Un état indépendant a été promis aux kurdes depuis bientôt cent ans, après la chute de l’Empire Ottoman. Depuis 10 ans, le PKK a renoncé de manière unilatérale à la lutte armée. Il n’en est pas de même de la part du gouvernement turc qui multiplie les bombardements des villages et emprisonne des élus du peuple, des avocats, des journalistes. Ils sont ainsi plus de 8000 actuellement dans les prisons dont 2000 enfants de moins de 13 ans.
Nous formons des vœux pour que le martyre de ces trois personnes ne soit pas un obstacle à un règlement négocié de ce conflit qui ajoute aux passions dévastatrices présentes également dans plusieurs zones de cette région. Les Kurdes ont le droit de bénéficier d’une réelle autonomie, de parler leur langue librement et d’exprimer leur culture multimillénaire.
Le gouvernement français doit faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame pour que les coupables soient jugés et condamnés. Toutes les mesures pour la sécurité des réfugiés politiques doivent être prises comme l’exige le droit international.
Nous demandons à l’Union européenne que le PKK soit sorti de la liste des organisations terroristes.
Le Mouvement de la Paix s’associe à l’appel au rassemblement européen samedi prochain 12 janvier à partir de 12 heures devant la gare de l’Est à Paris.
Le Mouvement de la Paix
Saint-Ouen, le 11 janvier 2013
Communiqué de la CNSK
vendredi 11 janvier 2013
La Coordination Nationale Solidarité Kurdistan (CNSK) exprime sa profonde indignation et sa très grande tristesse face à l’assassinat, hier après midi, de trois militantes kurdes, Sakine Gansiz, Leyla Soylemez et notre amie Fidan Dogan (Rojbin) animatrice de la CNSK.
Nos pensées vont à leurs familles et proches que nous assurons de tout notre soutien.
Il appartient aux autorités de notre pays de tout mettre en œuvre pour que soit identifié et interpellé le ou les auteurs, déterminés les mobiles et les éventuels commanditaires.
De tels actes criminels ne peuvent être tolérés, ils interviennent dans une période délicate où des prémices de dialogue entre Abdullah Öcalan et le gouvernement turc sont en cours.
Ils font courir un grave danger à la démarche engagée pour une paix juste et durable en Turquie et la reconnaissance de l’identité kurde.
La Coordination Nationale Solidarité Kurdistan renouvelle sa solidarité à l’ensemble de la communauté kurde vivant dans notre pays.
Paris le 10/01/2013
Les membres de la CNSK :
Amis du Peuple Kurde en Alsace
Amitiés Corse Kurdistan
Amitiés Kurdes de Bretagne (AKB)
Association Iséroise des Amis des Kurdes (AIAK)
Centre d’Information du Kurdistan (CIK)
Fédération des Associations Kurdes en France (FEYKA)
Hauts-de-Seine Kurdistan
Mouvement de la Paix
MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples)
Parti Communiste Français (PCF)
Solidarité et Liberté (Marseille)
Le principal parti kurde de Turquie a réclamé aujourd’hui des éclaircissements immédiats de la France après la mort à Paris de trois activistes kurdes, tuées d’une balle dans la tête, et a appelé à manifester contre ce "massacre". "Nous attendons du gouvernement français qu’il apporte immédiatement des éclaircissements sur ce meurtre qui ne laisseront place à aucun doute", a déclaré dans un communiqué le coprésident du Parti pour la paix et la démocratie (BDP), Selahattin Demirtas.
"Nous voulons être sûrs que (l’enquête sur) ces attentats commis dans une des zones les plus animées de Paris ne sera pas étouffée", a-t-il ajouté. Selahattin Demirtas a également appelé les sympathisants de la cause kurde à manifester "dans tous les endroits où se trouve le peuple kurde" pour "maudire ce massacre". Le chef du BDP a par ailleurs vivement réagi aux propos de Hüseyin Celik, vice-président du parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie, le Parti de la justice et du développement (AKP), qui a évoqué l’hypothèse d’un "règlement de compte" au sein du PKK.
"Face à cette attitude, je pose la question suivante : est-on bien sûr que ceux qui font une telle déclaration ne sont pas ceux qui ont planifié ce massacre ? Est-ce que ce ne serait pas la raison de leur empressement ?", a affirmé Selahattin Demirtas sur son compte Twitter. Selahattin Demirtas et sa coprésidente Gültan Kisanak doivent se rendre à Paris pour assister aux funérailles des trois femmes et pour prendre contact avec le gouvernement français, a par ailleurs indiqué le BDP dans un communiqué.
Vague de condamnations après l’assassinat de trois femmes kurdes
http://www.actukurde.fr/actualites/...
10 janvier 2013
Trois militantes kurdes assassinées cette nuit à Paris, au siège du Centre d’Information du Kurdistan (C.I.K.)
Hier, en plein Paris, un triple assassinat a eu lieu au 147 rue Lafayette, dans le Xe arrondissement, siège discret du Centre d’Information du Kurdistan, un bureau de liaison du PKK en France. Sa responsable, Fidan Dogan, connue dans la communauté sous le nom de code de Rojbin, fait partie des trois personnes assassinées. Elle avait 32 ans et était membre du conseil national kurde (KNK) une instance représentative appartenant à la nébuleuse PKK.
Parmi les victimes figure également Sakine Cansiz, membre fondatrice du PKK aux côtés d’Abdullah Öcalan (le PKK a été fondé près de Lice, en Turquie, en 1978). Elle avait ensuite été emprisonnée à Diyarbakir et torturée par la junte militaire au pouvoir entre 1980 et 1983. Cansiz, un haut cadre du mouvement en Europe, était une proche d’Öcalan.
Les corps de trois femmes ont été retrouvés vers 1 heure par leurs amis, inquiets après de nombreux coups de téléphones sans réponse. « Lorsqu’ils ont vu des traces de sang sur la porte, ils ont cassé la porte, et ont découvert les corps de trois femmes exécutés » a dit Mehmet Ulker, président de la Fédération des associations kurdes en France (FEYKA).
Selon la police, le crime a probablement été commis mercredi après-midi vers 15 heures. Des armes silencieuses auraient été utilisées dans l’attaque, a-t-on appris de sources kurdes.
Cette attaque intervient au moment où le gouvernement turc entame des négociations directes avec le leader kurde Abdullah Ocalan, emprisonnés sur l’Ile d’Imrali depuis 1999 sous l’isolement total.
Selon une source judiciaire française, "c’est clair, il s’agit d’une exécution". Ce triple meurtre (deux des femmes ont été abattues d’une balle dans la tête, la troisième au thorax) dans un lieu identifié et surveillé par les services français et turcs pose plusieurs questions.
Dans un bref communiqué, la FEYKA a appelé tous les kurdes d’Europe à se rassembler à Paris pour dénoncer cette attaque
Rappel :
A la suite de l’assassinat de trois militantes kurdes, une conférence de presse a été organisée dans l’urgence à l’académie des arts et culture du Kurdistan en début d’après-midi.
Qui sont les Kurdes ?