Une tribune pour les luttes

ACRIMED (Action-Critique-Médias)

Critique des médias sur le web (novembre, décembre, janvier)

+ Acrimed-Hebdo n°305 (28 janvier 2013)

Article mis en ligne le mardi 29 janvier 2013


Bonjour,

 

Voici la lettre d’information du site "Acrimed | Action Critique Médias" (http://www.acrimed.org/).

Cette lettre recense les articles parus sur notre site entre le 22 et le 28 janvier 2013.

N’hésitez pas à copier/coller et à transmettre tout ou partie des informations contenues dans ce message à celles et ceux qui pourraient être intéressés.

 

Nous écrire, nous contacter : http://www.acrimed.org/article1070.html.

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À propos de la liste, voir à la fin de ce message.

Derniers articles

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… et saturent l’espace médiatique de leurs commentaires réjouis.

Un engagement qui incite à la vigilance et justifie que l’on fasse le point.

Journalisme d’accompagnement, journalisme de remplissage.

Les dernières contorsions.

Bonne lecture,

D.D. pour Acrimed

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par Franz Peultier, le 29 janvier 2013

N° 23 de notre sélection bimestrielle d’articles de critique des médias parus sur le Web et disponibles gratuitement. Présentation thématique des articles publiés en novembre, décembre 2012 et janvier 2013.

En attendant que le mariage soit pour tous, en matière médiatique, d’autres droits sont déjà offerts à tout le monde : la défense du libéralisme économique et de ses conséquences, l’homophobie inavouée, l’enthousiasme pour une fin du monde improbable, et d’autres choses…

Le libéralisme économique et ses conséquences pour tous

- Les Riches Heures Du Foutage De Gueule : « Le Monde » Trouve Attristant Que Les Plans Sociaux Qu’il Ne Met Jamais À La Une Ne Fassent Jamais La Une (Vive le feu ! Sur Bakchich.info, 18/01) - « C’est un article intéressant – édifiant, même –, qui narre que « les Virgin, Sanofi et autres PSA ne sont que des arbres qui cachent » une « forêt » de « plans sociaux silencieux », menés dans « des PME de moins de 250 salariés » : il y en a ainsi eu « 56.600 » - t’excuseras le peu - « entre octobre 2011 et octobre 2012 » – qui ont donc mis sur le carreau, dans le meilleurs des cas, des dizaines de milliers de salarié(e)s, et dont les médias mainstream (2) n’ont, de fait, pas (du tout) parlé. La question que nous devons nous poser, quand Le Monde fait le constat que ces incessants licenciements ne font jamais la « une », est : pourquoi ? Pour quelle raison, exactement, ne font-ils jamais les gros titres des « grands » journaux (ou hebdos) – type, au hasard, Le Monde  ? »

- Pour Attali et Barbier, les ouvriers de Florange sont des veinards (Marianne2.fr, 13/12) – « Dans son éditorial de début de journal, Christophe Barbier, directeur de L’Express, dénonce la « Zolattitude », fustige la « nostalgie geignarde du "Florange-show" », explique qu’il ne faut pas « se tromper de combat ni glorifier des héros d’arrière-garde » (on aimerait savoir qui sont les héros d’avant garde – à part lui, évidemment). « Les 600 postes de Florange ne sont pas une priorité », décrète-t-il, car il s’agit d’ « emplois hérités du XIXème siècle et dont les titulaires sont protégés par un efficace filet social ». Les grands esprits ayant vocation innée à se rencontrer, Jacques Attali reprend l’antienne dans sa chronique de fin de journal. »

- Pourquoi les journalistes sont-ils nuls en économie ? (L’Espoir, 20/11) – « Heureusement le titre de l’article nous apporte rapidement la solution. Si les Français sont des « quiches » en économie c’est à cause de leur système scolaire. D’ailleurs l’auteur de l’article, Marc Baudriller, s’appuie sur les propos d’un « expert » pour justifier son raisonnement. Le dit-expert affirme sans broncher que la France est un des pays les plus analphabètes en économie. Mais qui est-il au fait cet expert ? Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider Electric et ancien PDG de cette entreprise. Précisons au passage qu’il est membre du conseil de surveillance de Vivendi et de Norbert Dentressangle ainsi que vice-président et trésorier de l’Institut Montaigne. Autant dire qu’il s’y connait, Henri, en néolibéralisme économie. »

- La contre-politique du logement de David Pujadas (Tout est politique, 30/11) – « Jeudi à 20h. Pour illustrer l’annonce ministérielle, David Pujadas et sa rédaction proposent un sujet sur "l’enfer des propriétaires" (sic) vivant sous le joug des locataires indélicats (16.50 sur ce lien). Dans un pays qui compte 800.000 très mal logés, 200.000 personnes à la rue, 10 millions touchés par le mal-logement, où plus d’un tiers des 18-30 ans désignent le logement comme l’élément le plus prioritaire dans leur situation personnelle (avant de manger ou trouver un travail), où tu ne peux dégoter un 20m2 à la location sans afficher 6000 euros de salaire, un CDI sur trois générations avec l’ambassadeur du Qatar pour se porter caution : voila un drame de société de la plus haute représentativité. »

- Winner Magazine : les gagneurs au banc d’essai (Article 11, 16/01) – « Winner, «  le magazine des gagneurs », adorable mensuel dont l’achat te grillera à tout jamais auprès de ta buraliste, en est à son sixième numéro. C’est un imprimé de 132 pages clinquant et moche qui ressemble aux chiantissimes magazines disséminés gratuitement dans les TGV par la SNCF. Sauf qu’il est vendu à cinq euros et semble plutôt massivement distribué (il y a eu plusieurs campagnes d’affichage dans les kiosques). Très mal foutu, dans la forme (textes imbitables, graphisme pseudo-chic cheap) comme dans le fond (une seule rengaine, recyclée à toutes les sauces, de la politique à l’écologie : « soyez winner »), cette charmante publication est éditée par la société Pavé dans la Mare (uh uh) et dirigée par une femme de lettres, Véra Baudey, qui est à l’écriture d’édito ce que l’ornithorynque est à la zoologie : une énigme. »

- Koh-Lanta, ou l’aliénation de la libre-concurrence (Le dernier des blogs, 14/01) – « Acculés à une compétition forcée, les participants apprennent vite à ne coopérer que de manière calculée, à se mentir, à échafauder des stratégies, à conclure des pactes, pactes dans lesquels les questions « nationalistes » (rouges contre jaunes) servent d’argument imparable : « Jocelyne, je vote contre toi, car tu n’as jamais réussi à t’intégrer au sein des rouges » (à quelqu’un qui a changé d’équipe en cours de jeu) ; « Gérard, je vote contre toi car tu resteras toujours un jaune » (après la « réunification »). Cette question que j’appelle « nationaliste » n’est pas l’unique motif d’exclusion : avoir fait perdre son équipe lors d’un jeu, avoir manqué de dynamisme sur le camp, être fatigué, être malade, déprimé, ou encore être soupçonné d’iniquité lors du partage de la nourriture sont des raisons fréquemment données, et nettement plus compréhensibles. »

L’homophobie pour tous

- Lettre ouverte à la direction de la rédaction du Figaro (C’est la gêne, 17/12) – « Je passerai sur les raccourcis (« les jeunes « de gauche », « la sono hurlante » (Là encore, un avis subjectif, puisque de celui de beaucoup de manifestants présents, l’ambiance était assez calme)) dont votre journaliste truffe son papier, pour finir par m’arrêter sur le dernier paragraphe, celui ou Mme Mallevoüe cite un enfant de famille homoparentale, accompagnant ses mamans à la manifestation. C’est de loin la manœuvre la plus ignoble de cet article. »

- Mariage pour tous : quand i-Télé fait la réclame graphique de la #manifpourtous (L’observatoire des médias, 14/01) – « Le 15 octobre dernier, la chaîne revoyait son habillage. Un habillage qui comme toutes les grandes chaînes d’info aujourd’hui présentent un « ticker » dans le bas de l’image, pour faire défiler dépêches, annonces de programmes, exclus de la chaîne etc. À gauche, le logo de la chaine, à droite l’heure, et entre les deux les dépêches avec une majeure partie du temps une catégorisation apparaissant en blanc sur fond rouge. Quelle ne fut pas ma surprise de voir, hier, i>Télé utiliser le logo officiel des opposants au « Mariage pour tous », ce « logo » représentant un père une mère et leurs enfants. »

La fin du monde pour tous

- Bugarach, terminus de la folie médiatique (Slate.fr, 18/12) « Comment ce village est devenu l’objet de toutes les inquiétudes pour les autorités, la Miviludes, la mission ministérielle anti-secte y craignant des suicides collectifs ? Dans tous les articles (et il y en a eu des centaines et des centaines dans la presse mondiale), la même réponse : des « sites Internet », des « prédictions sur le Net ». Sans jamais un seul nom de site, ni aucune citation. Les reportages sur place n’arrivent pas plus à accoucher d’une seule citation d’un illuminé leur assurant que Bugarach sera le refuge de la fin du monde. Tout s’explique très simplement : cette rumeur n’a jamais existé. Sinon dans les médias. »

- Quand David Pujadas repousse l’apocalypse à 2013 (Telerama.fr, 21/12) – « Beaucoup plus fiable que le calendrier maya, il y a le 20 heures de France 2. Jeudi dernier, David Pujadas, le médium-tronc du JT, est fier d’annoncer ses prédictions. « Nous allons vous raconter 2013. D’habitude, en décembre, on fait la rétrospective de l’année écoulée. » Une tradition surannée. « Eh bien, nous allons au contraire faire un bond en avant. Tout ce que vous allez découvrir est plausible mais rien n’est certain. » C’est pour de faux mais on dirait que ça serait pour de vrai qu’on ferait un faux bond en avant. »

Des choses diverses pour tous

- Les icônes du photojournalisme, ou la narration visuelle inavouable (Culture visuelle, 25/01) – « Le mystère de leur popularité [des photos médiatiques devenues icônes] ou de leur appropriabilité exceptionnelles paraît évidemment moins opaque si l’on se souvient qu’elles ont été sélectionnées, reproduites ou commentées de façon répétée, autrement dit que ces photographies sont elles-mêmes devenues des objets médiatiques à part entière, soumis à l’exposition itérative qui produit la notoriété. Images au carré, les photo-icônes perdent le statut de médiateurs transparents de l’information pour prendre celui de formes graphiques valorisées, au terme d’une institutionnalisation au caractère largement auto-réalisateur. L’aveuglement des commentateurs à ces mécanismes en dit long sur leur capacité à identifier les logiques médiatiques. »

- Journalistes payés en « droits d’auteur » Agessa : Evene condamnée pour travail dissimulé (Site du SNJ Paris, 21/12) - « La société Evene (Groupe Le Figaro) a été condamnée pénalement pour travail dissimulé après avoir rémunéré pendant des années ses journalistes en « droits d’auteur » Agessa et non en salaire. En dépit de l’article 7112-1 du Code du travail sur la présomption de contrat de travail pour toute collaboration rémunérée d’un journaliste à une entreprise de presse ! « C’est une très belle victoire qui constitue un précédent », s’est félicité Me Zoran Ilic, avocat des parties civiles soit 32 salariés et le Syndicat national des journalistes (SNJ). L’amende s’élève à 25 000 euros et les dommages et intérêts à 4000 euros par salarié concerné. »

- J’ai un physique de radio (Tumblr) – Très rigolo Tumblr racontant en .gif le quotidien d’un journaliste web.

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