Une tribune pour les luttes

jeudi 20 février 2014

MARSEILLE

17 h 30

angle Cours St-Louis/Canebière, 13001

Sans papiers... comptés, traqués, enfermés, expulsés. Notre silence dit NON !

Cercle de Silence

Nous vous invitons au prochain Cercle de Silence, ce jeudi 20 février 2014 entre 17h30 et 18h30, à l’angle du cours St Louis et la Canebière.
Notre tract du mois s’attache à commenter le bilan présenté récemment par Manuel Valls, cachant mal ses visés politiques.
A l’approche de nouvelles échéances municipales et européennes, nous rêvons au jour où le sort des étrangers et des immigrés ne sera plus une monnaie d’échange, et où la xénophobie sera bannie des arguments électoraux, condamnée au même titre que le racisme.
Croyez-vous qu’elle sera un jour retirée du dictionnaire de la vie quotidienne pour entrer au musée des mots dépassé ? Grâce à nous, peut-être !
Pour l’équipe, Jean-Pierre Cavalié

Derrière les chiffres, des vies

Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a présenté un premier bilan chiffré de sa politique en matière d’immigration, illustrant selon lui, ses deux principes de fermeté et d’humanité.

Côté «  fermeté  » : 27 051 éloignementsdont 15 469 expulsés de force (+2% ; 10 793 d’entre eux vers un pays de l’Union Européenne). La population Rom, à force de harcèlement, serait passée de 20 000 en 2012 à 17 000 en 2013.

Côté «  humanité  » : 69 720 acquisitions de la nationalité ; l’objectif est de retrouver le niveau de 2010 (116 000) – Autour de 70 000 visas étudiants, en augmentation de 5 à 8% - 46 000 régularisations (+ 10 000 par rapport à 2012) ; pourtant, les critères imposés sont de plus en plus contraignants, les mariages mixtes sont toujours suspectés…

Manuel Valls a consacré un temps conséquent à comparer son bilan à ceux de ses prédécesseurs. «  Cette bataille de chiffres pour revendiquer le titre de champion de l’expulsion est odieuse, car chacune est une existence stoppée net. C’est une garde à vue, un emprisonnement jusqu’à 45 jours dans un centre de rétention, un embarquement parfois très violent, ligoté de la tête aux pieds et bâillonné. C’est aussi la perte de son logement, de son travail, de tous ses biens accumulés. C’est enfin une humiliation dont on ne se remet parfois pas. » (communiqué RESF).

Nous aurions effectivement préféré certaines explications, car concurrence n’est pas transparence.

En 2012, on comptait environ : 5,5 millions d’immigrés (8% de la population) dont 40% sont Européens et 2,3 millions ont acquis la nationalité – 3,7 millions d’étrangers (5% de la population) dont 550.000 nés en France.

Un étranger est une personne qui n’a pas la nationalité du pays où il vit.

Un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France.

Le plus important à prendre en compte n’est pas le nombre de nouveaux titres de séjour (200.000 en 2013), mais ce que l’on appelle le «  solde migratoire » (100 000), c’est-à-dire la différence entre ces nouvelles entrées et les départs (100 000) de ceux qui renoncent ou ne souhaitent pas s’installer.

Côté économique : Derrière ce panneau, se cachent des intérêts économiques inavoués :

Nous avons «  besoin  » des étrangers : Le seuil de simple renouvellement de la population est de 2,1 enfants par femme. Pourtant le taux en France est de 1,9 (1,2 en Espagne et en Italie) et il va continuer à baisser. D’où l’augmentation nécessaire des « naturalisations  » et des régularisations. Or, ce sont particulièrement les «  actifs  » au travail qui font tourner l’économie et payent les retraites.

La répression sert à maintenir dans l’extrême précarité du « non-droit  », des milliers de migrants obligés d’accepter n’importe quelles conditions de travail. C’est inacceptable, oui, et ils en sont les premières victimes.

La «  fermeté  » des expulsions sert à flatter les courants xénophobes qui assimilent étrangers et insécurité, au risque de justifier des peurs qui reposent sur de fausses informations. Le côté présenté comme « humain » vise les courants plus à Gauche, au risque de faire accepter une politique qui demeure répressive et surtout basée sur l’arbitraire.

Le plus important pour nous est d’accueillir et de traiter dignement les immigrés, non parce que «  nous avons besoin d’eux  », mais parce qu’ils sont des êtres humains.

Répondre à cet article

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Agenda de la semaine

mardi 30 avril 2024

mercredi 1er mai 2024

jeudi 2 mai 2024

vendredi 3 mai 2024

samedi 4 mai 2024

dimanche 5 mai 2024

vendredi 10 mai 2024

samedi 11 mai 2024

vendredi 24 mai 2024