Mille Bâbords, 61 rue Consolat, 13001
Mille Bâbords, 61 rue Consolat, 13001
entrée prix libre en soutien au film.
2,5 millions de logements vides, autant d’imaginaires à inventer…
Dans un contexte où les élus passent leur temps à tenter de convaincre nos contemporains du "besoin de cohésion nationale", où l’on stigmatise toute pensée divergente d’autogestion, où les canaux de diffusion de la démocratie présentent les squatteurs comme des assistés paresseux, ce film va être un film-tract, un "pied de biche" enfoncé à un endroit précis des imaginaires.
PIED DE BICHE est un film documentaire fait dans des lieux squattés et autogérés, avec les personnes qui rendent possible ces espaces d’utopies joyeuses et rigoureuses. L’idée est de mettre en avant le positionnement radical des habitants et habitantes des « Tanneries » et des « Lentillères ». Je veux montrer ce dont ces personnes sont capables ainsi que la somme de travail, de doutes et de franches rigolades que cela représente, combien ces gens sont drôles, admirables, inventifs et déterminés à travers les choix de vies qu’ils ont adopté et les actions qu’ils mènent.
Tout en réalisant des films de commande pour vivre, je réalise sans me payer des films documentaires depuis 8 ans sur les thématiques des frontières, des migrants et des violences qui leur sont faites au nom de l’Europe. Ces films, sélectionnés en festivals, vus de nombreuses fois sur internet et traduits en 4 langues pour certains, ont eu plus qu’un effet de documentation. Du fait de leur diffusion sur internet, ils ont pendant un temps ralenti l’utilisation des gaz lacrymogène à titre « préventif » contre les migrants à Calais, ont servi de preuves dans une saisine du défenseur des droits contre les violences policières et ont participé au fait que plus de personnes s’impliquent à Calais. Je voudrais maintenant me rémunérer pour continuer à faire des films qui questionnent notre rapport au monde.
Cette envie de réalisation part de la lecture d’un texte : « CHRONIQUES DU PIED DE BICHE ». Un point de vue subjectif sur une expérience de 15 ans de vie en squat. Il est lisible par là : https://infokiosques.net/IMG/pdf/pieddebiche.pdf
Les gens que je filme semblent tout savoir faire. Et cela inspire le respect. Ils squattent, « mais ce n’est pas une fin en soi, c’est un outil pour lutter (…) » disait l’un d’eux en 1997, un outil qui leur permet de s’emparer d’un maximum d’aspects de leur vie.