Chers amis,

Ibrahim, mineur isolé de 8 ans, a passé, jusqu’au 1er avril, douze jours derrière les barbelés de la zone d’attente de Roissy ! Passé trois fois devant le juge des libertés qui n’a apparemment rien trouvé d’étrange à cet enfermement, il n’a été libéré qu’à la suite - soulignons-le - de son bruyant refus d’embarquer dans l’avion qui devait le reconduire aux Comores.

A deux mille kilomètre de Roissy, les migrants qui ont affronté ces derniers jours une périlleuse traversée en mer vers la Grèce sont regroupés en camp de rétention et font maintenant l’objet d’expulsion en groupes vers la Turquie, un pays réputé sûr, avec l’aide de Frontex et de diverses forces de police dont les bien françaises et très républicaines CRS.

Quelle honte pour l’Europe, quelle honte pour la France qui devant ces évènements n’éprouve guère d’émotion pour le moment. L’absence d’une réaction d’ampleur, alors que certains projets législatifs contestables rassemblent des milliers de personnes dans la rue, est liée en partie à la disparition du sens de l’hospitalté dans notre société.

Il y a heureusement de nombreuses initiatives (non publiques) en faveur de l’accueil des migrants, le collectif AGIR à Aix-en-Provence en est un exemple parmi bien d’autres en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Retenons que le samedi 30 avril se tiendra toute la journée au Château de l’Horloge au Jas de Bouffan, une rencontre régionale du réseau Hospitalité dans le but d’échanger les expériences locales et d’organiser une véritable coordination entre les composantes de ce réseau.

En attendant, nous vous invitons à venir en nombre au cercle de silence de samedi prochain 9 avril, à l’orée des Allées Provençales, de 11h30 à midi.

Philippe Chouard, pour le groupe de coordination du cercle de silence d’Aix-en-Provence