Nous avons tous été un jour confrontés à la police ou à la justice, et plus généralement à la répression, sous toutes ses formes : conseil de discipline à l’école, mis à pied par notre patron au travail, contrôlés à Pôle Emploi, radiés de la CAF, menacés d’expulsion quand on n’a plus de quoi payer le loyer, en manif… Bref, quand nous essayons juste de faire face au quotidien. Et plus encore quand nous tentons de lutter pour nos conditions de vie.
La justice se présente toujours comme une parole universelle, de vérité, sacrée. Or Les règles du jeu sont toujours fixées par la classe dominante : la bourgeoisie. L’Etat se charge de garantir un droit défini dans son intérêt.
En écrasant les grèves, les blocages, les occupations… En enfermant les demandeurs d’asile, en protégeant les propriétaires et les patrons… Les instances répressives et les administrations s’acharnent sur les pauvres. Elles nous empêchent de nous organiser, nous isolent. On ne peut pas renverser le pouvoir tous les jours. En revanche, il est clair que la justice et la police sont bien là pour nous en écarter.
La répression est de plus en plus féroce, les flics sont plus armés, les procédures toujours plus accélérées, les prisons plus surchargées. L’Etat ne veut plus rien nous distribuer à part des coups C’est ainsi que les gouvernements comptent nous faire accepter la baisse des salaires et la dégradation générale de nos conditions de vie. Nous ne voulons pas améliorer ce système mais nous tentons de le combattre.
On ne choisit pas de se retrouver au tribunal, en revanche on peut essayer d’y être le moins désarmé possible. Et pour ça il faut se défendre collectivement. C’est le contraire du fonctionnement judiciaire qui t’isole en garde à vue, te juge individuellement sur ton « profil social », tes « antécédents », ta « moralité » même pour des actes collectifs. La justice t’incite à balancer tes amis ou tes camarades, à renier tes actions, tes idées en t’excusant, elle te fait croire que, comme ça, tu écoperas moins. Comme si tu ne devais compter que sur toi-même.
Pour notre classe, l’enjeu est de se défendre et pour que ça ne se résume pas à un match de foot où tu affronterais le REAL sans co-équipiers, nous devons construire ensemble un rapport de force. En pratique, que ce soit pour du « droit commun » ou pour une manif qui a mal tourné pour toi, la défense collective peut prendre plusieurs formes : diffusion d’informations juridiques, préparation en amont ateliers de formations, caisse de solidarité, contacts d’avocats…
Aujourd’hui rien de tel n’existe à Marseille, en tous cas à notre connaissance. Nous-mêmes, membres du groupe qui anime le local Camarade, partons de zéro sur ces questions. C’est pourquoi nous organisons cette semaine de rencontres sur le sujet.