Les maraudeuses et maraudeurs présent·es à Montgenèvre samedi sont resté·es stupéfait·es en
voyant l’hélicoptère se poser devant le poste de la police de l’air et des frontières (PAF) et faire
descendre la famille. Ce n’est pas une pratique habituelle des secours en montagne et cela constitue
clairement une mise en danger de cette famille.
« Il est impossible d’estimer l’état de santé d’un nourrisson à l’intérieur d’un hélicoptère. Ils
auraient dû être emmené·s à l’hôpital ! D’ailleurs ils l’auraient certainement été s’ils n’étaient
pas exilé·es » dit Justine Wyts, médecin généraliste bénévole maraudeuse pour Médecins du Monde,
ayant assisté à la scène.
Ce samedi, cette famille et 18 autres exilé·es sont resté·es une dizaine d’heures dans les locaux de la
PAF. Une fois n’est pas coutume, les services de la PAF ont, en pleine nuit, confié à l’association
Tous Migrants la charge de mettre à l’abri ces 22 personnes :11 adultes dont 4 personnes âgées et 11
enfants. « Je veux les confier à votre association » a dit un policier à une bénévole de Tous Migrants
en l’appelant autour de 1h du matin. C’est seulement le lendemain, dans la presse, que nous
apprenons qu’avant de les relâcher, la préfecture leur à délivrer des Obligations de Quitter le
Territoire Français, et des Interdictions de Retours sur le Territoire Français.
Un des bénévoles appelé par la PAF cette nuit-là, était convoqué le 18 janvier pour une audition
libre au motif d’aide à l’entrée de personnes en situation irrégulière, suite à une interpellation le 11
janvier. Cette audition libre a étrangement été annulée suite aux évènements du 16 janvier.
L’État militarise la frontière, traque les exilé·es et les reconduit quasi systématiquement en
Italie sans même vérifier s’ils souhaitent demander l’asile en France. Cela constitue une
violation du droit d’asile, des droits fondamentaux des personnes exilées à la frontière et,
comme en témoigne la multiplication des secours en montagne et des hospitalisations,
poussent ces derniers à prendre de plus en plus de risques pour entrer en France.
Au lieu d’accueillir, l’État français rejette le problème, ferme les yeux et ose réprimer les
citoyennes et citoyens qui appliquent le principe de fraternité et de solidarité. Ces dernières
semaines les forces de l’ordre présentes à la frontière italienne ont augmenté la répression contre les
Solidaires. Les contrôles arbitraires, notifications d’amendes, auditions libres et autres pressions
envers les citoyens et citoyennes qui chaque soir essaient de porter assistance aux exilé.es se sont
multipliés.
« La nuit du 8 janvier 2020, j’ai été contrôlé 4 fois par deux équipes de gendarmes alors que je
maraudais dans Montgenèvre. Cette même soirée, j’ai été notifié de trois amendes alors que j’étais
en possession de mon ordre de mission et de mon attestation dérogatoire de déplacement délivrés
par l’association Tous Migrants », témoigne un maraudeur
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