Au moment où nous rédigeons notre l’appel mensuel à venir manifester en silence contre le traitement indigne des exilés qui parviennent en France ou tentent de la rejoindre, des évènements dramatiques et sanglants, d’une intensité exceptionnelle, se déroulent de part et d’autre des frontières d’Israël. Ces affrontements vont, en plus des victimes directes, déclencher de nouveaux déplacements de populations et renforcer la masse de tous ceux qui sont soumis de par le monde à des situations intenables et fuient en conséquence leurs contrées de résidence.

Il se pourrait donc que cette tragique actualité mobilise dans la rue, samedi 14 octobre, de nombreux adeptes de la paix et de l’avènement, tant attendu, d’une conciliation fraternelle entre les peuples de cette région.

Nous maintenons néanmoins l’organisation du prochain cercle de silence car nous soutenons tout autant les exilés qui sont actuellement en difficulté sur notre territoire que les personnes qui souffrent démesurément sur leurs habituels lieux de vie et deviendront inévitablement de nouveaux migrants.

Il apparaît ainsi urgent de s’opposer fermement à certains aspects de l’accord européen sur la répartition de la prise en charge des migrants, demandeurs d’asile et réfugiés, conclu laborieusement, le 4 octobre, par les représentants des Etats de l’Union Européenne, malgré l’opposition de la Hongrie et de la Pologne.

Il faut en effet s’opposer plus particulièrement à la partie de cet accord qui concerne le « règlement sur la procédure commune d’asile » et qui introduit notamment - en plus des opérations de filtrage (screening) aux frontières de l’UE - des directives précises de prise en charge aux frontières nationales dans des « centres d’accueil fermés » (procédures d’asile et de retour à la frontière).

Ces dispositions confortent malheureusement la récente décision du ministère de l’Intérieur de faire agrandir des préfabriqués agglutinés entre la route et la falaise au pont Saint Louis, à côté des bâtiments de police de Menton à la frontière franco-italienne. Il s’agit en fait de refouler massivement et aussi rapidement que possible vers l’Italie les migrants arrêtés côté français (le plus souvent au faciès). Et ceci au terme d’un simulacre de procédure.

Nous vous donnons rendez-vous, en espérant que vous serez nombreux, au prochain cercle de silence, samedi 14 octobre, de 11h30 à midi, place de la Rotonde à l’orée des Allées Provençales.