Une tribune pour les luttes

samedi 16 décembre 2023

AIX EN PROVENCE

11 h 30

place de la Rotonde à l’orée des Allées Provençale 13100

Cercle de silence

L’actualité a rarement été autant focalisée sur les évènements qui concernent de près ou de loin l’exil et plus généralement tous les déplacements de personnes en détresse, qu’ils soient délibérés, subis, réprimés, parfois tragiquement secourus, sachant qu’ils sont assez systématiquement l’objet de tous les marchandages et de toutes les manipulations politiques possibles.

Le cas de Gaza est le plus bouleversant : près d’un million de natifs de ce petit morceau de la Palestine, auxquels il faut ajouter les pitoyables et innocents otages du Hamas, sont cloîtrés dans une portion devenue pratiquement inhabitable de leur territoire. Ce cas est révélateur et il n’est guère nécessaire d’insister sur les intentions perverses qui ont conduit, de part et d’autre, à cette déplorable situation.

Le mur érigé en partie entre le Mexique et les Etats-Unis en est un autre exemple car il s’inscrit dans des affrontements idéologiques et économiques, intérieurs et extérieurs, insensibles aux raisons humanitaires, avec à la clé des milliards de dollars pour les entreprises qui vont prochainement barrer la vallée du Rio Grande et un chantage au niveau parlementaire concernant notamment, sans aucun lien rationnel, le soutien financier américain à l’Ukraine.

Il y a les sordides négociations de l’Europe avec la Tunisie pour barrer la route aux exilés provenant de l’Afrique subsaharienne, elles encouragent la sournoise répression gouvernementale qui les vise et favorisent par là même les attitudes raciste et discriminatoires vis-à-vis de ces malheureux.

Bien moins dramatiques et donc peu relevées dans les médias, les tentatives pour faire passer vers l’Europe de misérables migrants originaires du Moyen-Orient sont d’autres exemples de ces honteuses manipulations. Les premières tentatives remontent à l’automne 2021 aux confins de la Biélorussie ; les plus récentes ont été observées fin novembre à travers l’immense no man’s land entre la Finlande et la Russie, avec cette fois des contingents incluant singulièrement des africains venant de Somalie.

Il y a, on l’oublie trop car cela paraît bien lointain, les horreurs qui se perpétuent sur les Rohingyas fuyant ou tentant de fuir de Birmanie vers le Bengladesh, les menaces imminentes de renvois forcés d’un demi-million d’Afghans vers le Pakistan, les déplacements violents de populations au Soudan, en Erythrée, à l’est de la République du Congo. Et toujours, derrière les calamités que subissent les plus pauvres, des enjeux de pouvoir ou d’influence entre différents acteurs étatiques.

Ajoutons ceux qui ne peuvent plus vivre dans des îles surpeuplées et cherchent désespérément un havre comme c’est le cas aux Comores… faisant ainsi du bras de mer séparant Mayotte d’Anjouan - en triste héritage du fameux visa Balladur visant à entraver la circulation des personnes dans l’archipel - l’un des plus grands cimetières marins du monde !

Et que dire du projet de loi français pour « contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » quand on entend les mauvais arguments déployés préalablement à sa présentation devant l’Assemblée nationale.

On ne peut prévoir ce que seront finalement les nouvelles dispositions de la loi mais on sait que les tractations, afin d’éviter le naufrage du texte, avec les franges parlementaires les plus radicalement opposés à toute vision humaniste de l’immigration, ont abouti en Commission des lois de l’Assemblée nationale à des compromis totalement anti-républicains.

Comme le résume bien une phrase du communiqué de presse signé par de nombreuses associations dont la Cimade, Emmaüs, JRS, LDH, Médecins du Monde :

« Sans surprise, c’est le volet répressif du projet de loi qui sort renforcé de cet examen. La levée des protections contre les expulsions a ainsi été confirmée, tout en réduisant les possibilités de recours contre ces décisions administratives. Les possibilités de placement en rétention ont été élargies, y compris avant le dépôt d’une demande d’asile, pendant que le contrôle du juge des libertés et de la détention a été reculé ».

Nous vous donnons rendez-vous au prochain cercle de silence, samedi 16 décembre, de 11h30 à midi, place de la Rotonde à l’orée des Allées Provençale ou aux alentours proches en raison de l’encombrement des baraques et manèges.

Nous indiquerons en fin de rassemblement quelles sont les manifestations prévues dans la Métropole à l’occasion de la Journée Internationale des migrants fixée au 18 décembre.

Vous pouvez déjà réserver des places à l’avant-première du film « Moi Capitaine » de Matteo Garrone qui sera projeté ce même jour au Renoir à 20h et sera suivi d’un débat en présence des bénévoles de SOS MEDITERRANEE et des autres associations partenaires du film : Amnesty International, France Terre d’Asile et la Ligue des droits de l’Homme.

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