J’invoquerai la suie sur mes mains le bois noir crevé d’impatience – au mitan des misères qui perdurent – au mitan des tôles bénies par la pluie du hasard

« Entre terre amazonienne et anses d’îles innommées, cette voix délivre un lamento qui n’est ni supplication ni désespoir mais arpentage minutieux de chaque instant passé à devoir vivre en dépit de l’inéluctable. Elle scande, implacable, le non-dit de chaque jour, le découpe parfois comme au scalpel. […] il y a aussi maints échos de la grande phrase illimitée de Saint-John Perse, celle qui s’emploie à tournevirer le lecteur en se déployant “en six langues” tout en n’en utilisant qu’une seule. Pouvoir quasi-démiurgique des poètes qui réenchantent le monde en dépit des caprices du hasard et de l’inéluctable. Une nouvelle voix est née, à la fois amazonienne, créole, bushinenge, brésilienne et européenne. La voix du “Tout-Monde”… »

Extrait de la préface de Raphaël Confiant

Edition Atlantiques déchaînées