17 h au local du CIRA, 3 rue Saint-Dominique, 13001 (angle Place des Capucines)
17 h au local du CIRA, 3 rue Saint-Dominique, 13001 (angle Place des Capucines)
À quoi pensaient les poilus dans la parallèle de départ en attendant le signal de l’attaque, casqués, serrés à la file, muets dans le vacarme assourdissant de la préparation d’artillerie, des heures durant ? Où trouvaient-ils la force d’escalader les échelles d’assaut, d’enjamber le parapet, puis de courir à travers le no man’s land vers les mitrailleuses d’en face, jusqu’à ce qu’elles ouvrent le feu ? Comment les survivants d’un tel cauchemar pouvaient-ils ensuite recommencer, une fois, dix fois, cette course au-devant de la mort ?
Par quels mécanismes une génération d’hommes sachant lire et écrire, citoyens de pays dont on aurait pu penser quelques années plus tôt qu’ils étaient parvenus au seuil d’une transformation sociale radicale, a-t-elle été entraînée à se battre quatre ans durant dans des conditions effroyables pour faire une guerre qu’elle n’avait pas voulue ? Peut-on tout simplement concevoir que des millions de soldats aient accepté sciemment de se laisser mener à l’abattoir sans tenter de sauver leur vie par tous les moyens ? Par quels moyens la hiérarchie militaire parvint-elle à obliger les hommes à obéir et à se battre « jusqu’au bout » ?
Aujourd’hui encore la plupart des historiens expliquent le comportement des poilus par le « consentement patriotique ». La Grande Guerre inconnue conteste cette thèse en s’appuyant sur l’analyse des écrits intimes des hommes du rang et montre qu’en réalité un bras de fer permanent a opposé pendant quatre ans dans les tranchées les poilus aux officiers : une guerre dans la guerre dont il devint impossible de témoigner après la « victoire ».
La Grande Guerre inconnue par François Roux. Paris : Les Éditions de Paris Max Chaleil, 2006. 318 p. 22 euros.
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