Une tribune pour les luttes

Le syndicaliste Marc Auray à la Cour d’appel de Grenoble le jeudi 10 janvier

Article mis en ligne le mercredi 3 janvier 2007

Marc Auray, syndicaliste CGT, malmené lors d’un rassemblement à Vienne
en 2005 pour défendre l’hôpital public, a été condamné à 15 jours de
prison avec sursis, 3700 euros de dédommagements pour 2 CRS, amende et
frais de justice, et 5 ans de mise à l’épreuve, lors de son premier
jugement au tribunal de Vienne à l’automne 2006. Il a fait appel et
passe le jeudi 10 janvier en cour d’appel de Grenoble.

Le 29 avril 2005, un rassemblement régional avait été appelé par des
syndicalistes à l’entrée de l’hôpital de Vienne pour demander des moyens
au ministre de l’époque, monsieur Douste-Blazy venu en visite. Marc
Auray, dirigeant syndical CGT à l’hôpital du Vinatier, avait garé un
véhicule sono à l’endroit où les personnes des renseignements généraux
l’avaient demandé. Cependant, des forces de police étaient entrées dans
l’hôpital pour exiger le retrait du véhicule sono. Il paraît clair qu’il
y avait contradiction entre les ordres donnés par les RG et les CRS,
alors même que le Directeur départemental de la sécurité publique était
sur place !

Marc avait tenté de négocier, mais avait été immédiatement bousculé,
renversé par terre, menotté, puis traîné derrière des bâtiments... Les
manifestants avaient alors interpellé les policiers, et après
discussion, Marc avait été relâché et avait fait partie comme prévu de
la délégation reçue une demi-heure plus tard par le ministre. Marc Auray
avait ensuite fait constater par un médecin les blessures physiques
occasionnés par les CRS.

C’est pourtant Marc qui s’est retrouvé devant le tribunal correctionnel
de Vienne le 22 septembre 2006, accusé d’injures et violences envers les
forces de police, deux CRS s’étant vus accorder (généreusement ?) des
jours d’arrêt de travail : l’un 3 jours, l’autre 7 jours. [1]

Lors du procès, des témoins relataient, photos à l’appui, que c’est Marc
qui avait été fortement malmené sans raison par certains membres des
forces de l’ordre. Et Marc était soutenu par un rassemblement de
plusieurs dizaines de personnes devant le tribunal.

Mis en délibéré, le verdict tombait le 13 octobre 2006 :

- 15 jours de prison avec sursis
- 3 700 euros de dédommagements pour les policiers, amende et frais de
justice.

Cela fait une somme considérable à payer pour ce syndicaliste CGT de
l’Hôpital du Vinatier, accusé d’outrages et violences sur les forces de
l’ordre, alors que c’est lui qui a été maltraité aussi bien oralement
que physiquement par des policiers !

Faudrait-il que Marc paie pour les incohérences, volontaires ou non, les
ordres contradictoires des corps de police sur place lors de ce
rassemblement pour la venue du ministre de la santé. Veut-on aussi le
faire payer pour son activité syndicale ?

- Toujours est-il que, très courageux, Marc a immédiatement décidé de
faire appel. Il s’en était expliqué sur rebellyon.info dans cet article
publié le 28 octobre 2006.

Marc Auray passe donc en appel le jeudi 10 janvier 2008 à 14h devant le tribunal de Grenoble. Manifestation à 11h avec casse croûte revendicatif à 14h

(départ en car du Vinatier à 9 h 30)

Soyons nombreux à le soutenir, et au delà à protester contre les
demandes abusives de dommages et intérêts de certains policiers, ainsi
que refuser la criminalisation des activités syndicales.

Syndicat CGT du Vinatier :
tél : 04 37 91 53 19
fax : 04 37 91 53 75

courriel :

syndicat.cgt.chs.vinatier(Arobase)libertysurf.fr

[1] On connaît maintenant l’habitude d’une partie des membres des forces
du désordre d’arrondir régulièrement leurs fins de mois en réclamant des
dommages et intérêts, qu’ils se voient le plus souvent accordés par une
justice servile. C’est d’autant plus facile pour eux qu’ils ne paient
même pas leurs avocats, leurs syndicats prenant les frais en charge !
.

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Répression c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 1265