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Revue de presse - article (4) - le 22 décembre 2006 - La Marseillaise

Poursuivis pour avoir demandé une classe de neige.

La Marseillaise 22/12/06

Article mis en ligne le vendredi 4 janvier 2008

Ça s’est passé un lundi, rue de la Paix

Rarement, événement aura-t-il suscité une telle unanimité parmi les syndicats enseignants, et avec eux la fédération de parents d’élèves FCPE. Le communiqué commun, publié le 20 décembre, est en cela doublement révélateur. De par l’éventail de ses signataires. A savoir le SDEN, CGT, le SGEN CFDT, le SNUIPP-FSU, Sud éducation Solidaires, UDAS, CNT, Émancipation, et la FCPE. Et de par son contenu.
Ensemble, « ils expriment leur indignation face aux événements du mardi 19 décembre à l’école de la Paix », dans le 1er arrondissement de Marseille. Et les signataires d’énumérer : « Des parents emmenés par des Agents de la BAC devant leurs enfants. » « Un des parents placés en garde à vue 24 heures et déféré au parquet. » « La suspension impromptue et abusive d’un enseignant. »
Les signataires dénoncent « la démesure de moyens employés pour régler une situation qui aurait mérité plus de concertation ». Et les mêmes d’exiger « l’arrêt des poursuites engagées contre les parents et le retrait de la procédure de suspension de l’enseignant ».
Que s’est-il donc passé le 19 décembre à l’école de la rue de la Paix ? En toile de fond, un projet de transplantation d’une classe 14 jours à la montagne, dans un centre agréé pour accueillir « les classes de neige ». Avec au programme, cours le matin, et découverte l’après-midi. Bref, le celui habituel pour de telles initiatives. A ceci près que celle-ci se heurte à l’avis défavorable de l’inspecteur de l’Education nationale.
Ayant cherché en vain à en connaître la raison, 5 parents d’élèves se présentent à l’école. Pour tenter d’en savoir plus. La situation se tend, et la venue de l’inspecteur n’est pas de nature à la détendre. Au point que, la brigade anti-criminalité intervient, et que les parents accusés « d’entrée illégale dans l’école, outrage et violence volontaire sur agents du service public » sont conduits au commissariat vers midi. Un père d’élève est mis en garde à vue. Deux mères sont relâchées, mais reconvoquées en début d’après-midi comme témoins. Elles seront convoquées au tribunal pour un jugement en mars. Quant à l’enseignant, bien que non acteur de ces événements, il est suspendu de ses fonctions.

Christian Carrere

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