TRAVAILLEURS SANS-PAPIERS DE « PASSION TRAITEUR » (COLOMBES) : DIX-SEPT REGULARISATIONS, TROIS REFUS : LA GREVE CONTINUE !

Sur les vingt travailleurs sans-papiers en grève depuis le 15 avril 2008 dans l’entreprise « Passion traiteur » à Colombes, dix-sept ont été régularisés mardi 6 et mercredi 7 mai.
Selon les dires du patron, que la préfecture aurait contacté, les trois derniers, pas encore convoqués, ne seraient pas régularisés.
Cette décision préfectorale, relayée par le patron aux grévistes, pose une question de fond :
La préfecture ne régularise-t-elle que les travailleurs sans-papiers choisis par le patron selon l’évaluation de ses profits financiers ?
Ces vingt travailleurs sans-papiers, exploités depuis des années, ne deviennent-ils pas trop coûteux au patron dès lors qu’ils sont tous rétablis dans leurs droits et que le patron devra désormais payer les charges salariales et patronales réelles ?
N’y a-t-il pas là un calcul patronal de bas étages à sacrifier trois de ces vingt au nom de la balance économique de son entreprise ; les dix-sept travailleurs sans-papiers régularisés ayant droit désormais à leurs congés payés, à leurs heures supplémentaires, au bénéfice de leurs cotisations retraite, Assedic… ?

Ces accords patronat-préfecture risquant de se reproduire sur l’ensemble des autres entreprises en grève, les dix-sept régularisés de « Passion traiteur », inscrits dans l’ensemble du mouvement, ont décidé de maintenir le piquet de grève jusqu’à la régularisation de leurs trois camarades.

En ce sens, nous attendons les décisions de la préfecture qui convoque les trois derniers travailleurs sans-papiers du "Café la Jatte" ce vendredi 9 mai.

Régularisation de tout-e-s les travailleur-e-s sans-papiers en grève.
Régularisation globale de tout-e-s les travailleur-e-s sans-papiers.

Droits devant !!
Communiqué
Paris, le 7 mai 2008

EN TENTANT DE JOUER LA MONTRE, ET EN CHERCHANT A MANIPULER LE MOUVEMENT DES TRAVAILLEURS SANS-PAPIERS, LE GOUVERNEMENT VEUT-IL AMPLIFIER LE CONFLIT ?

Après la régularisation la semaine dernière de 3 des 10 cuisiniers sans-papiers du café "La Jatte" à Neuilly-sur-Seine, le gouvernement - manifestement gêné pour prendre une décision politique de fond - semble maintenant jouer la montre.

Aujourd’hui, la préfecture des Hauts-de-Seine a convoqué les 7 autres cuisiniers sans-papiers de "La Jatte", ainsi que 5 des grévistes de "Passion Traiteur" à Colombes, mais n’a pas pour autant procédé à leur régularisation : elle s’est contentée de prolonger leurs autorisations provisoires de séjour, prétextant de problèmes techniques et de l’insuffisance de personnels administratifs.

Par ailleurs, depuis la semaine dernière, la préfecture de Police de Paris se livre à une opération de manipulation, qui consiste à faire croire aux travailleurs sans-papiers que c’est désormais la CGT qui centralise et transmet à la préfecture leurs demandes de régularisation. Il s’agit bien entendu d’un mensonge éhonté, puisque les décisions de régularisation appartiennent exclusivement aux préfectures et au gouvernement, et que la CGT n’a jamais eu pour intention de se transformer en annexe préfectorale.

Cette manipulation constitue à l’évidence une tentative de semer la division au sein du mouvement des travailleurs sans-papiers.

Que le gouvernement ne s’y trompe pas. A vouloir jouer la montre et les manipulations, il prend un risque majeur d’amplifier le conflit.

D’ores et déjà, des centaines de travailleurs sans-papiers, dans des dizaines d’entreprises d’Ile-de-France mais aussi de province, se déclarent prêts à rejoindre le mouvement et à entamer à leur tour des grèves, pour exiger leur régularisation et celle de tou(te)s les travailleur(se)s sans-papiers de France.

Droits Devant , le 5/5/2008