19 h à Mille Bâbords, 61 rue Consolat, 13001
19 h à Mille Bâbords, 61 rue Consolat, 13001
La contestation de l’ordre médiatique gagne un nombre croissant de pays. Elle prend pour cibles la concentration des médias, la prostitution de l’information et de la culture aux marchés financiers, un pluralisme anémié et, par conséquent, une démocratie mutilée De cette contestation multiforme, les médias dominants préfèrent ne rien savoir. Aux yeux de leurs dirigeants, le pire étant toujours ailleurs (ou derrière nous), tout va - presque - pour le mieux ici. Ils s’emploient donc à conforter leur propre pouvoir (sous couvert de défendre l’indépendance du journalisme), à promouvoir la concurrence des « marques » (sous couvert de défendre le pluralisme) et à se réserver le quasi-monopole du droit d’informer et de débattre (en guise de défense du droit à l’information).
Et force est de constater qu’ils bénéficient de silences complaisants. Du côté des forces politiques installées, quand, libéralement de droite, elles « pensent » que les marchés proposent et que les politiques disposent ; ou quand, discrètement de gauche, elles limitent leur ambition à vouloir réguler une prétendue fatalité. Ces silences suffiraient à justifier l’existence d’un critique radicale (parce qu’elle prend les choses à la racine) et intransigeante (parce qu’elle ne se laisse pas intimider) : une critique qui interpelle les médias dominants, ceux qui les dirigent, ceux qui les financent ... et ceux qui laissent faire.
Les enjeux de cette critique se laissent assez aisément définir : informer sur l’information et la culture (au lieu d’abandonner le quasi-monopole des enquêtes sur le journalisme aux médias eux-mêmes), contester l’ordre médiatique (au lieu d’en accompagner les dérives de quelques soupirs), proposer des alternatives (au lieu de réfugier dans de pieux silences). Quoi de plus démocratique ?
Théâtre Toursky, 16 Passage Léo Ferré, 13003