À Marseille : Jeudi matin à 7h blocage de l’ensemble du campus GLM,
départ en manif à 11h et AG des personnels devant la bibliothèque de
l’ALCAZAR où l’on rendra compte de ce qui s’est passé le matin à
Michel-Ange (blocage du CA CNRS Paris). Blocage symbolique du tramway pendant 10 minutes.
Ce matin, mercredi 18 juin, le bâtiment administratif du CNRS situé sur le campus J. Aiguier a été bloqué de 7h à 10h par environ 150 à 200 personnes. Le blocage s’est déroulé dans une ambiance ’bon enfant’ ; un café et des croissants ont été offerts aux personnels qui avaient pu par ailleurs
’badger’ afin de ne pas perdre leurs heures.
A 10h, des représentants des syndicats (CGT, SNCS,...) et de SLR ont
expliqué la raison de cette opération et de celle du 19 juin. Une
analyse de la situation a été faite. Le délégué régional a présenté son
analyse de la situation qui diverge assez radicalement de celles des
personnels.
Ce blocage, organisé à la hâte a été un franc succès, ce qui donne une
bonne indication du niveau de motivation des personnels aujourd’hui.
L’inter-syndicale et SLR
site de Sauvons la Recherche pour plus d’infos et historique :
www.sauvonslarecherche.fr/
Le gouvernement veut la disparition du CNRS : il faut l’en empêcher !
Pourquoi détruire un organisme de recherche publique internationalement reconnu, qui a donné à la France 15 prix Nobel et 9 médailles Fields [1], dont encore très récemment (2007) un prix Nobel de physique (A. Fert) et un prix Turing [2] (J. Sifakis) ? Parce qu’aux yeux de nos gouvernants, le CNRS ne fait pas la ’bonne’ recherche, c-a-d la recherche qui intéresse à très court terme les industriels et les financiers !
En effet, le CNRS est un organisme de recherche fondamentale, destiné à faire avancer les connaissances, et notre gouvernement ne comprend l’intérêt de la recherche que lorsque ses résultats peuvent être exploités immédiatement pour donner lieu à des retombées économiques et financières (recherche appliquée). Cette opposition stérile entre ces deux types de recherche souligne l’incompétence des ’experts’ gouvernementaux en matière de recherche. La preuve, les deux distinctions obtenues en 2007 par le CNRS récompensent des recherches qui ont eu des applications industrielles majeures [3]. Ces applications n’étaient pas prévisibles a priori et elles ont nécessité des années de recherche fondamentale, deux notions antinomiques avec le monde des finances ! Nos concitoyens doivent comprendre qu’il ne peut y avoir d’applications sans une recherche fondamentale forte en amont. Or c’est précisément celle qui est visée !
Comment N. Sarkozy envisage-t-il de détruire le CNRS ?
1- En mettant certaines disciplines sous la tutelle d’autres organismes de recherche plus facilement ’pilotables’ : c’est ce qui est imposé pour les ’Sciences de la Vie’ (23% du CNRS) qui sont assujetties à l’INSERM [4] et pour le secteur informatique qui est rattaché à l’INRIA [5].
2- En créant pour ce qui reste de multiples instituts, dont les directeurs seront directement nommés par le ministre, et de ce fait très aisément contrôlables.
Après cette dislocation des organismes de recherche, c’est le statut des personnels qui sera la prochaine cible. N. Sarkozy n’a-t-il pas parlé du « vieux statut mité » des chercheurs le 8 mars dernier devant les patrons des moyennes entreprises ?
Déjà, aujourd’hui les départs à la retraite ne sont pas compensés et les embauches se font massivement sur des CDD. Dans un tel contexte, qui va inciter ses enfants, même s’ils sont passionnés par la science, à s’engager dans des études longues et difficiles pour une telle reconnaissance à la sortie ?
« Une réforme du système de recherche ne doit pas être dictée par des motivations idéologiques. (...) Gardons-nous de détruire le CNRS, auquel notre pays doit la qualité de sa recherche » déclarait récemment Albert Fert, prix Nobel de Physique 2007, membre du Comité National du CNRS.
Ne nous y trompons pas, au delà du CNRS c’est tout notre système d’Enseignement Supérieur et de Recherche qui est menacé ! L’objectif réel de cette pseudo-modernisation consiste à mettre celui-ci au service de l’économie. La loi LRU [6], votée à la hâte en plein mois d’août 2007, est une première étape vers une privatisation graduelle de l’enseignement supérieur et de la recherche universitaire, qui soumettra a terme cette dernière au contrôle des milieux économiques et industriels locaux.
Aucune réforme ne doit se faire sans consultation du milieu de la recherche. Pourquoi nos propositions de 2004 n’ont elles pas été écoutées ?
Nous sommes fiers de faire de la recherche, mais pour combien de temps encore ?
SNCS-FSU, SNTRS-CGT, SLR- Marseille, SUD-recherche, SNESUP-FSU, FERC-sup CGT, SGEN-CFDT