Une tribune pour les luttes

Bordeaux : « outrage à agent », « coups et blessures volontaires », et « rébellion »

Toujours des citoyens pacifiques arrêtés et poursuivis pour avoir réagi devant des interpellations inutilement violentes.

(Le collectif des Faucheurs Volontaires d’OGM donne rendez-vous demain mardi 15 juillet) . Magalie a finalement été relaxée par le tribunal...

Article mis en ligne le mardi 15 juillet 2008

Relaxe pour Magalie

Hier, une centaine de faucheurs volontaires étaient venus soutenir Magalie Christophe devant le tribunal dont José Bové, qui déposait comme témoin de moralité. Magalie
a finalement été relaxée par le tribunal correctionnel de Bordeaux.


Solidarité avec Dominique Bimboire et Magalie Christophe

Jeudi 10 juillet, après le procès de Bordeaux - qui a été reporté au 27 août-, les faucheurs qui remballaient ont été témoins d’une interpellation "musclée" et du traumatisme subi par un enfant de 7 ans et sont intervenus.
Une demi-heure plus tard, la police revenait et interpellait à son tour Dominique Bimboire ; Magalie Christophe faisant corps avec Dominique fut elle-même brutalement jetée à terre et interpellée.
S’ensuivirent 48 heures de garde à vue puis convocation en comparution immédiate CE MARDI 15 JUILLET pour outrages, violence et rébellion - Magalie, d’un coup de hanche, aurait même réussi à blesser 5 policiers ...

Nous demandons à toutes celles et tous ceux qui ont connu Magalie de compléter et signer la lettre ci-dessous et de la renvoyer PAR FAX à l’avocat Me Hurmic fax : 05 56 81 15 18 DES LUNDI, AU PLUS TARD MARDI MATIN.

Pour toutes celles et tous ceux qui le peuvent, rendez-vous au tribunal mardi à 13h pour soutenir Magalie.

Le collectif des Faucheurs Volontaires d’OGM

Nom Prénom Adresse

le 15 juillet 2008

Madame, Monsieur le président du tribunal de Bordeaux,

J’attire votre attention sur le cas de Melle Magalie Christophe qui doit comparaître ce jour devant vous pour outrage, violence et rébellion à agent représentant de l’autorité. Le 10 juillet 2008, place de la République à Bordeaux, Melle Magalie Christophe a assisté à l’interpellation d’un automobiliste accompagné de son fils âgé de 7 ans.

Devant le traumatisme visiblement causé à cet enfant par cette interpellation, Melle Magalie Christophe, infirmière, a voulu intervenir pacifiquement pour protéger l’intégrité physique et morale de cet enfant. Suite à cette première interpellation, la Police Nationale est revenue en nombre une demi-heure plus tard pour interpeller M. Dominique Bimboire, témoin des faits. Melle Magalie Christophe a alors demandé à accompagner M. Dominique Bimboire au commissariat.

C’est alors qu’elle a été interpellée brutalement et mise en garde à vue pendant 48 heures. Je participe depuis plusieurs années à un mouvement d’action non-violente avec Magalie Christophe et je tiens à témoigner qu’elle a toujours fait preuve de sang-froid et de respect d’autrui. À plusieurs reprises, elle a été notre médiatrice auprès des représentants des forces de l’ordre et des autorités.

Dans ce cadre, elle a notamment été reçue par Madame la Ministre de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, le 31 juillet 2007. Je vous demande l’arrêt de toutes les poursuites infondées contre Mlle Magalie Christophe.

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus respectueux.


Témoignage d’un des manifestants emmenés en garde à vue.

Ce jeudi, suite au report du procès des affaires de Lugos (contre des militants non-violents anti-OGM), la manifestation de soutien prévue place de la République à Bordeaux a suivi son cours jusque vers 14h, c’est alors que plusieurs véhicules de police sont arrivés en trombe, poursuivant un automobiliste . Devant la violence de l’interpellation et en particulier la façon dont un jeune enfant a été malmené, nous sommes intervenus pour manifester verbalement notre désapprobation face à de telles méthodes dignes d’un commando anti terroristes.

Une jeune maman avec son bébé de quelques mois dans les bras a été violemment repoussée quand elle a voulu s’interposer entre les policiers et l’enfant, pour toute réponse les personnes présentes n’ont eu que véhémence et agressivité policière avec menace de leurs armes...

Les policiers sont alors partis, emmenant le conducteur menotté.

Une demi heure plus tard environ une voiture de police est revenue sur le site et 4 policiers en tenue sont venus m’interpeller. Sans aucune résistance je les ai suivis.

Les copains militants se sont mobilisés autour de la voiture de police et Magalie s’est retenue à moi . Elle a été projetée au sol avec une grande violence et embarquée elle aussi

Je remercie vivement toute les personnes qui se sont mobilisées et face à ces politiques déshumanisantes et autoritaires on voit toute la force de la solidarité

Résistons et tous mardi 15 juillet 13h30 devant le Palais de justice pour soutenir Magalie (Bordeaux)

___________________

12/07/2008 Libération

Deux manifestants poursuivis pour avoir réagi à une interpellation musclée

OUTRAGE - 48 heures en garde-à-vue, pour deux militants anti-OGM qui se sont interposés jeudi lors de l’interpellation jugée « brutale », d’un automobiliste, sous leurs yeux. Les deux manifestants, Magalie Christophe et Dominique Bimboire, ont été relâchés ce matin, après un rendez-vous avec le procureur. Mais pour elle, l’affaire n’est pas encore finie. Poursuivie pour « outrage à agent », « coups et blessures volontaires », et « rébellion » , elle comparaîtra mardi devant le tribunal correctionnel.

Tous deux participaient jeudi à la manifestation de faucheurs volontaires, qui accompagnaient, dans la matinée, l’arrivée de José Bové au tribunal de Bordeaux. « J’étais en train de replier le matériel, raconte Dominique Bimboire, lorsque j’ai entendu des cris au loin ». L’homme s’approche, et constate qu’un individu, manifestement gitan, est en train d’être embarqué pour défaut de permis de conduire. « J’ai été extrêmement effrayé par ce que j’ai vu, poursuit le manifestant. La personne retenue dans le véhicule de police criait pour appeler un enfant en bas âge resté sur le trottoir. Et c’est alors qu’un policier a attrapé cet enfant, et l’a littéralement jeté dans une autre voiture. Nous étions stupéfaits devant ce petit garçon pleurant derrière la vitre, et appelant son père ».

Ils sont une cinquantaine de militants à assister à la scène, et interpellent les policiers, pour savoir ce qu’il se passe. Dominique Bimboire estime alors n’avoir eu pour toute réponse « que bousculade et répression ». « J’étais profondément ému, et bouleversé, sur le plan humain. Nous voulions tous comprendre. Mais il n’y a eu aucun dialogue, et nous avons été repoussés brutalement ».

Considérant avoir été gênés dans leur travail, les policiers reviennent peu après, pour interpeller le manifestant. Sa camarade, refusant qu’il soit seul à trinquer, lui saisi le bras, pour l’accompagner. Et c’est ce qui provoque une nouvelle bousculade. L’une aurait été projetée au sol. L’autre aurait eu sa chemise arrachée. Et finalement tous les deux se retrouvent emmenés au poste.

Ensemble, ils nient fermement les brutalités et les propos orduriers qui leur sont reprochés. « Ca ne tient pas la route, appuie leur avocat Pierre Hurmic. Ce sont avant tout des militants pacifistes, habitués à assumer et à revendiquer leurs actes. On les voit mal se jeter sur la maréchaussée ». Désormais, c’est au tribunal qu’il reviendra de trancher.

Laure Espieu

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Répression c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 1265