Une tribune pour les luttes

L’Ouvrier n° 198

Capitalisme : d’autres systèmes sont possibles

Article mis en ligne le samedi 8 novembre 2008

2/11/2008

La crise de 2008 a montré qui a les pouvoirs
les plus puissants. Il suffit d’ouvrir les yeux. Du
jour au lendemain, les Etats peuvent annoncer :
« je donne 50, 100, 700 milliards ». Qu’ils aient
ou pas cet argent, cela ne compte même pas.

Ces sommes astronomiques, c’est aux ban-
quiers et aux capitalistes qu’elles sont offertes.
Pas aux millions de personnes que la crise des
« subprime », hypothèques sur les logements
modestes, jette à la rue aux USA. Pas aux popu-
lations qui vont subir les effets de la crise, dans
le monde entier. Et cela est vrai aussi bien des
dictatures que des pays dits démocratiques.

Alors, il paraît bien maigre, notre droit de
vote. L’on voit avec la crise que le pouvoir que
nous avons renforcé au fil des votes se soucie un
milliard de fois plus de la santé des capitalistes
que des populations. Voilà pourquoi nous ne
pensons pas que le capitalisme mérite d’être
sauvé ; il coûte trop cher à l’humanité, et pas
seulement quand il entre en crise.

Oui, la démocratie est une belle idée, mais
elle est faussée par les règles du jeu de l’économie capitaliste. Au moment de voter, chaque
voix est la même. Celle du travailleur de l’automobile ou de la femme de ménage compte autant
que celle du gros actionnaire d’une banque ou
d’une multinationale. Mais les pouvoirs de celui
qui détient des milliards, qui a des liens avec
d’autres comme lui, sont gigantesques à côté.

Alors, on nous dira : « Vous n’avez pas le
choix, on ne va quand même pas revenir au
communisme, on a vu où ça mène. » Eh bien, si !
On peut chercher à régler ce problème du
pouvoir économique dictatorial de quelques-uns.

Puisque nous pensons que le système des
élections, lui, est valable, on peut imaginer de
calquer le pouvoir économique dessus. Sur une
commune, on procède à des élections municipa
les, et l’on élit un maire. Et tout le monde pense
que ce système est correct. Alors, pourquoi ne
pas imaginer que l’on donne aux habitants un
pouvoir sur l’économie de la commune : le droit,
tous à égalité, comme pour le droit de vote, de
juger, décider, contrôler en matière économique
sur les entreprises de la commune.

Ce pouvoir, bien entendu, serait à partager
en le donnant aussi à ceux qui y travaillent,
chacun une voix également. Et si une entreprise
s’étend sur plusieurs communes, l’on peut très
bien se coordonner, avec les moyens modernes,
pour que tous ceux qui sont concernés la
contrôlent, sur toute son étendue. Enfin, comme
une entreprise doit également avoir un sens aux
yeux de ceux à qui elle rend service, l’on peut
prévoir que les usagers puissent exercer leur
part, elle aussi égale, de pouvoir économique.

Finalement, chacun pourra avoir un pouvoir
sur le fonctionnement de l’économie à trois
titres différents : en tant qu’usager, en tant que
membre de la commune, et en tant que travail-
leur participant aux efforts de la production.

Aujourd’hui, des droits de vote économique
existent, mais l’immense majorité ne les voit ja
mais. Ces votes se jouent dans les conseils d’ad
ministration des grosses entreprises. Les droits
de chacun y sont incroyablement inégaux : quel
ques dizaines de milliers d’ultra riches ont les
droits de décision ; une masse de niveaux moy
ens ou modestes n’ont qu’un droit d’apporter
du capital et de se taire ; et des millions de gens,
démunis de capital, n’ont aucun pouvoir écono
mique, ne savent même pas que cela existe.

Avec un pouvoir économique nouveau, des
règles nouvelles pourront être utilisées. Si une
entreprise doit fermer, l’on pourrait prendre
pour principe de répartir les travailleurs entre les
autres entreprises. Cela allègerait le travail pour
tous, et l’on pourrait en finir avec le chômage.
L’on pourrait aller vers la collaboration, plutôt
que de mener la guerre économique actuelle.

Il serait temps de poser la question du
pouvoir actuel des capitalistes.

2/11/2008

L’OUVRIER n° 198

« L’EMANCIPATION DES TRAVAILLEURS
SERA L’ŒUVRE DES TRAVAILLEURS EUX-MÊMES » (KARL MARX)

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