http://rebellyon.info/Punishment-Park-Bellecour.html
Publié le 16 novembre
Le jeudi 21 octobre, entre 13h30 et 19h30, plusieurs centaines de personnes, majoritairement des jeunes, voire des mineurs, ont subi, sur ordre de l’autorité préfectorale,une garde à vue de fait en plein air, place Bellecour, totalement illégale. Elles étaient venues rejoindre le cortège d’une manifestation autorisée, ou passaient simplement pour se rendre à leur travail ou ailleurs. De nombreux témoignages confirment qu’un grand nombre d’entre elles a été soit gazé, soit flashballé, ou encore matraqué, arrosé pendant plusieurs heures dans la nasse fermée par un double cordon de CRS, de gendarmes et de policiers qu’était devenue la place Bellecour....
Depuis, nous nous sommes organisés et avons créé :
LE COLLECTIF DU 21 OCTOBRE
Le collectif est à l’initiative des événements ci-dessous :
20 novembre, Prise de la Place BELLECOUR : à 14 heures exposition de photos, de témoignages, de dessins, sculptures d’artistes... Si vous tendez l’oreille, peut être percevrez-vous le bruit de l’hélico, si vos yeux piquent ce ne seront pas les lacrymo...**
24 novembre, MEETING : à la Bourse du Travail, à 19 h 15 avec témoignages, interventions de magistrats, d’avocats du Rhône et Serge PORTELLIMagistrat (Vice Président du TGI de Paris).
Le collectif organise des Permanences :
Tous les mercredis de 14 h à 20 h à la Ligue des Droits de l’Homme, 5 Place Bellecour pour :
recueillir témoignages et plaintes des personnes ayant subi la violation de leurs droits et des comportements illégaux de la part des forces de l’ordre, dans le but de déposer une plainte
apporter un soutien juridique, social et psychologique à tous les inculpés
Tél. : 06 72 73 45 84 (en dehors des permanences)
Pour rompre l’isolement de certains des inculpés, tous les réseaux (parents d’élèves, syndicats d’enseignants,lycéens, étudiants, associations, etc) doivent faire circuler largement l’information relative à cette proposition de soutien.
Lire aussi sur rebellyon.info
Témoignages sur la « prison » Bellecour
En pleine mobilisation sur les retraites, le gouvernement viole les libertés fondamentales (communiqué du collectif)
Casseurs ? Coup de gueule contre certaines organisations lyonnaises (critique initiale sur ledit collectif)
P.-S.
Pour ceux qui n’aurait pas compris, l’intitulé « punishment park » fait référence au film éponyme de peter Watkins (1971, 88 mn).
Par mail de Terra
Transition autoritaire : violences policières, propagande d’État et mise en scène médiatique sur la place Bellecour le 21 octobre 2010
1) "En pleine mobilisation sur les retraites, le gouvernement viole les libertés fondamentales", Collectif d’associations sur le site de Rebellyon, le 3 novembre 2010
2) "Appel à témoignages pour un dépôt collectif de plaintes suite à la « garde à vue à ciel ouvert » de Bellecour et du Pont de la Guillotière", site Rebellyon, 7 novembre 2010.
3) Laurent Mucchielli, "Maintien de l’ordre ou grave entrave au droit de manifester ? (Lyon, 21 octobre)", Blog sur Médiapart, 13 Novembre 2010
En pleine mobilisation sur les retraites, le gouvernement viole les libertés fondamentales
Publié le 3 novembre
Suite aux événements à Lyon le 21 octobre place Bellecour ( http://rebellyon.info/Temoignages-s...), de nombreuses associations et organisations se sont réunies pour examiner les réponses à donner au franchissement par le gouvernement d’une étape supplémentaire dans sa dérive sécuritaire et sa remise en cause des libertés fondamentales.
Communiqué.
Le gouvernement a franchi à Lyon une étape supplémentaire dans sa dérive sécuritaire et sa remise en cause des libertés fondamentales.
Pendant plusieurs jours, un chaos social a été organisé, avec des interruptions « préventives » des transports en commun et une sur-présence de policiers lourdement armés, qui étaient là pour maintenir un climat d’angoisse, quand ils n’agissaient pas en propagateurs de rumeurs.
Le jeudi 21 octobre, entre 13h30 et 19h30, plusieurs centaines de personnes, majoritairement des jeunes, voire des mineurs, ont subi, sur ordre de l’autorité préfectorale, une garde à vue de fait en plein air, place Bellecour, totalement illégale. Elles étaient venues rejoindre le cortège d’une manifestation autorisée, ou passaient simplement pour se rendre à leur travail ou ailleurs. Elles ont été gazées, flashballées, matraquées, arrosées pendant plusieurs heures dans la nasse fermée par un double cordon de CRS, de gendarmes et de policiers qu’était devenue la place Bellecour.
De plus, de nombreux témoignages nous conduisent à nous interroger sur les pratiques discriminatoires des forces de l’ordre, dont certains membres proféraient des injures racistes ou libéraient les jeunes selon leur faciès, et qui plus généralement, ont systématisé les contrôles d’identité de toutes les personnes retenues sur la place et les photographies d’identité au faciès.
A ces accusations graves, l’autorité préfectorale doit apporter une réponse claire et permettre une vérification de tous les dossiers constitués à cette occasion ; il est regrettable que l’autorité judiciaire n’ait pas été mise en situation d’assurer immédiatement sa mission de protection des libertés individuelles, relativement aux mesures de rétention collective, de contrôles, de vérifications et de relevés d’identités opérées en ces circonstances.
Au surplus, la procédure de comparution immédiate a été utilisée, laquelle ne permet pas une véritable défense individuelle, repose rarement sur des éléments matériels de preuve et répond à un souci de médiatisation, au risque de méconnaître les principes du procès équitable énoncés par la Cour Européenne des Droits de l’Homme et repris par le Conseil Constitutionnel et la Cour de Cassation.
Les organisations soussignées entendent tout faire pour rétablir les droits démocratiques et les libertés fondamentales bafouées et les faire respecter. Elles appellent la population et les organisations attachées aux droits démocratiques à faire bloc contre l’ensemble de ces atteintes aux droits.
Elles décident d’organiser un meeting dans la semaine du 24 novembre avec témoignages, paroles de juristes et intervention d’une personnalité nationale donnant toute leur dimension à ces pratiques.
Elles décident de récolter des témoignages – au sens juridique du terme – pour examiner d’une part la possibilité d’un dépôt de plainte, d’autre part assurer le soutien aux inculpés.
Signatures :
CGT (UD Rhône), COVRA (Collectif Villeurbannais pour un Rassemblement Anti-libéral), FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique), GAL (Gauche Alter Lyon), MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violente), Mouvement des Jeunes Communistes, Mouvement de la Paix Rhône, Parti Communiste Français Rhône, Parti de Gauche, PAG69 (Pour une Alternative de Gauche), RUSF (Réseau Education Sans Frontières), syndicats Solidaires 69,
et les associations et organisations suivantes, membres du CIRDEL (Centre d¹Initiatives et de Réflexion pour la Défense des Libertés) : Alternatifs, attac-Rhône, CABIRIA, Europe Ecologie/Les Verts, FSU, Gauche Unitaire, LDH Rhône, MFPF 69 (Planning familial), MRAP, Ras l¹front69, SAF (Syndicat des Avocats de France), SM (Syndicat de la Magistrature)
2) "Appel à témoignages pour un dépôt collectif de plaintes suite à la « garde à vue à ciel ouvert » de Bellecour et du Pont de la Guillotière", site Rebellyon, ( (->http://rebellyon.info/Appel-a-temoignages-pour-un-depot.html]) 7 novembre 2010.
Le jeudi 21 octobre, entre 13h30 et 19h30, plusieurs centaines de personnes, majoritairement des jeunes, voire des mineur-e-s, ont subi, sur ordre de l’autorité préfectorale, une garde à vue de fait en plein air, place Bellecour, totalement illégale. Elles étaient venues rejoindre le cortège d’une manifestation autorisée, ou passaient simplement pour se rendre à leur travail ou ailleurs. Elles ont été gazées, flashballées, matraquées, arrosées pendant plusieurs heures dans la nasse fermée par un double cordon de CRS, de gendarmes et de policiers qu’était devenue la place Bellecour (extrait du communiqué du 1/11/2010 du collectif [1]).
Aux fins d’organiser un dépôt collectif de nos plaintes, le collectif recueille des témoignages écrits et signés de personnes ayant subi la violation de leurs droits (droit d’aller de venir, droit de manifester) et des comportements illégaux (violences, injures, tri au faciès) de la part des force de l’ordre le jeudi 21 octobre 2010 sur la place Bellecour et la veille sur la Pont de la Guillotière.
Vos témoignages sont à adresser à l’adresse créée par le collectif à cet effet :
temoignage.bellecour [arobase] rebellyon.info [2]
Le collectif tiendra une permanence tous les mercredis du mois de novembre, de 14h à 20h (excepté le mercredi 10, jusqu’à 18 h)
au siège de la Ligue des droits de l’homme (5, place Bellecour) afin de vous expliquer notre démarche, d’y recevoir vos témoignages le cas échéant en main propre et tenter d’apporter une aide aux personnes arrêtées et/ou condamnées lors de ces événements.
P.-S.
Un article a été publié à propos de la création de ce collectif : « Casseurs ? Coup de gueule contre certaines organisations lyonnaises » (http://rebellyon.info/Casseurs-Coup...)
Notes
[1] Le collectif est composé de :
CGT (UD Rhône), CIMADE, COVRA (Collectif Villeurbannais pour un Rassemblement Anti-libéral), CCRASS (Comité Critique de Réflexion et d’Action Solidaire et Sociale), CRI (Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie), Divercité, FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique), GAL (Gauche Alter Lyon), MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violente), Mouvement Jeunes Communistes de France 69, Mouvement de la Paix Rhône, Parti Communiste Français Rhône, Parti de Gauche, PAG69 (Pour une Alternative de Gauche), RESF (Réseau Education Sans Frontières), RUSF (Réseau Universitaires sans Frontières)
et les associations et organisations suivantes, membres du CIRDEL (Centre d¹Initiatives et de Réflexion pour la Défense des Libertés) : Alternatifs, attac-Rhône, CABIRIA, Europe Ecologie/Les Verts, FCPE Rhône, FSU, Gauche Unitaire, LDH Rhône, MFPF 69 (Planning familial), Mouvement des jeunes socialistes du Rhône, MRAP, NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), Ras l’front69, Solidaires, SOS Racisme Rhône, SAF (Syndicat des Avocats de France), SM (Syndicat de la Magistrature), Témoins/Caisse de solidarité
[2] Rebellyon n’est pas membre du collectif et ne fait qu’héberger sa messagerie
3) Laurent Mucchielli, "Maintien de l’ordre ou grave entrave au droit de manifester ? (Lyon, 21 octobre)", Blog sur Médiapart, 13 Novembre 2010
http://www.mediapart.fr/club/blog/l...
Que s’est-il passé exactement à Lyon le 21 octobre, lors de la journée de manifestation contre la réforme des retraites ?
On le sait, la journée du 18 avait été le théâtre de scène de pillage par les "casseurs". Le surlendemain (20 octobre), le ministre de l’Intérieur était venu (avec un parterre de journalistes) assurer que force resterait à la loi. Du coup, la manifestation du 21 octobre, a fait l’objet d’un déploiement de forces policières proprement inouï. Sous le regard aérien permanent d’un hélicoptère, des milliers de policiers et de gendarmes, en tenue et en civil, ont été déployés toute la journée, avec moultes gaz et flash-ball, appuyés par des camions "anti-émeutes" équipés de canons à eau. Au milieu d’eux, les manifestants pouvaient même apercevoir les hommes du GIPN cagoulés et armés de fusils à pompe (des unités d’assaut créées pour lutter contre les opérations terroristes type prises d’otages).
A quoi rime un tel déploiement de force ? Bien sûr, officiellement il s’agissait de lutter contre les "casseurs". Mais les témoignages s’accumulent pour dire que les forces de de l’ordre ont exercé ce jour là un niveau de répression totalement disproportionné, commettant des entraves graves au droit de manifester. L’épisode le plus connu est la "garde à vue en plein air" de quelques 500 personnes pendant plus de 5 heures. Et il faudrait apparemment ajouter des contrôles sans fondement, un fichage dont on ignore la base légale, des gazages et matraquages non nécessaires, voire des tirs de flash-ball et autres pistolets lanceurs de balles en caoutchouc (ajoutons que sur les nombreuses photos visionnables notamment sur ce site ( http://www.flickr.com/photos/372995...), on peut voir une fois de plus des images prouvant que des policiers dévoient totalement les règles d’usage de ces armes très dangereuses, on les voit notamment viser des manifestant à seulement quelques mètres de distance et au niveau de la tête).
Devant ces faits, un collectif s’est créé à Lyon (collectifs69 chez orange.fr), comprenant tous les partis, syndicats et associations engagés dans la contestation de la réforme des retraites, ils lancent notamment un appel à témoignage en vu d’un dépôt collectif de plaintes en justice.
Voir aussi