dimanche 24 avril 2011
En dépit des multiples protestations provoquées par l’annonce par certaines associations
proches de l’extrême droite de leur intention de célébrer le soulèvement contre la
République des généraux à Alger en avril 1961,
un tel rassemblent a eu lieu à Nice samedi 23 avril, dans le jardin Alsace-Lorraine, devant le
monument où est gravé le nom du chef des tueurs de l’OAS Roger Degueldre “symbole de
l’Algérie française".
Malgré le succès de la réunion organisée par la section de Nice de la LDH le 20 avril [1],
avec le soutien de nombreuses associations :
Les Alternatifs,
Les amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons,
Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS
Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis
Association des Amis de la Démocratie,
ACR, ADN, Attac, CGT, FASE, Association des Anciens Appelés en Algérie Contre la Guerre
Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie Maroc et Tunisie
Grand Orient de France, LDH, MRAP, Nicea, NPA, Parti de Gauche, PCF, SUD-PTT,
ADLPF,UFAL,Vie & partages,
malgré le rassemblement de protestation qui a eu lieu sur place le 22 avril, des personnes ont
pu se livrer à un éloge public de cette insurrection contre les institutions républicaines.
Le préfet a fait mine de considérer ce rassemblement comme illégal tout en ne faisant rien
pour l’empêcher.
Le maire, qui avait accepté de fermer les grilles du jardin à la demande d’élus scandalisés, les
a fait rouvrir afin de permettre au rassemblement de s’y dérouler.
Cela suscite l’indignation de tous les citoyens attachés aux valeurs de la République.
Ils ne comptent pas en rester là et vont poursuivre leurs efforts pour dire la vérité sur la
colonisation ainsi que sur la barbarie de l’OAS qui a marqué ses derniers moments.
D’ores et déjà, la section de Nice de la Ligue des droits de l’homme, en lien avec toutes les
associations républicaines, prépare une rencontre sur le thème de la reconnaissance des
réalités de cette période de notre histoire et de la réflexion sur ses conséquences aujourd’hui.
Pour en finir avec la répétition des mythes et l’instrumentalisation des douleurs.
Notes
[1] La rencontre s’est déroulée mercredi 20 avril à 18h30, à l’Hôtel Splendid, 50 boulevard Victor Hugo, à Nice.
Le site internet de la Ligue des Droits de l’Homme de Toulon http://www.ldh-toulon.net/ rend compte de cette
réunion de protestation ainsi que des autres réactions citoyennes.
Communiqué du 18 avril 2011
L’éloge des putschistes d’Alger d’avril 1961 : une insulte à la République
Communiqué de la LDH
Le 23 avril, à Nice, des associations appellent, sur la voie publique, à une cérémonie d’hommage aux auteurs du putsch d’Alger qui, il y a cinquante ans, avaient retourné leurs armes contre les institutions de la République.
Le même jour, elles organisent une réunion publique dont l’objectif est de chanter les louanges de l’OAS qui, en refusant le cessez-le-feu destiné à mettre fin à la guerre d’Algérie et approuvé massivement par le peuple français, a ouvert le feu sur des militaires français et organisé des attentats terroristes aveugles qui ont fait de nombreuses victimes civiles parmi les Algériens.
Ces associations qui se réclament des rapatriés d’Algérie reprennent en réalité un discours idéologique faisant l’éloge de la colonisation. Elles instrumentalisent leurs douleurs au profit de forces politiques d’extrême droite, très actives dans cette région.
C’est pour y réagir que la section niçoise de la Ligue des droits de l’Homme a pris l’initiative de la création d’un collectif d’associations républicaines, et appelle le 20 avril à une réunion publique sur le thème « Alger 1961, un soulèvement contre la République ». Elle renouvelle sa demande aux autorités compétentes pour que le monument à Roger Degueldre, chef des commandos Delta de l’OAS en 1961 à Alger, condamné par la justice française pour de multiples assassinats, soit retiré du jardin Alsace-Lorraine où il est présent depuis février 1973.
La Ligue des droits de l’Homme invite sur ces sujets à un travail serein de reconnaissance et d’histoire. Elle appelle tous les citoyens attachés à la démocratie à réagir à ces manipulations de la mémoire par un sursaut de défense des valeurs républicaines.
Paris, le 18 avril 2011.