Une tribune pour les luttes

Actuchômage

Chômeurs tricheurs, c’est reparti pour un tour !

+ Des chômeurs de plus en plus nombreux… et de plus en plus invisibles
+ 852 candidatures, 51 réponses, 1 CDD d’un mois.
+ Un gouvernement de carpettes et de traîtres.
+ Smic : un salaire de misère toujours trop élevé pour les ultralibéraux

Article mis en ligne le dimanche 9 décembre 2012


Lire aussi :

Des chômeurs de plus en plus nombreux… et de plus en plus invisibles

Mercredi, 05 Décembre 2012

La manifestation annuelle du 1er décembre l’a montré : des chômeurs, plus il y en a, moins on les voit. (Même constat à la télé où des experts bien payés viennent parfois parler du chômage, mais jamais de ses victimes qu’on n’invite jamais...)

Dépassement des 10% de chômage en métropole attendu jeudi, 5 millions d’appels par mois au 3949, 400.000 demandeurs d’emploi de plus en 18 mois, et pourtant les chômeurs, "isolés", deviennent presque "invisibles", observent les professionnels.

(...)

http://www.actuchomage.org/20121205...


Chômeurs tricheurs, c’est reparti pour un tour !

A lire de préférence avec les liens et la vidéo de Pujadas.
http://www.actuchomage.org/20121205...

Mercredi, 05 Décembre 2012

Il y avait longtemps ! Et c’est France 2, chaîne du service public, qui s’est chargée de reprendre ce discours hier soir dans son JT de 20 heures. Chez Pujadas, l’UMP est toujours au pouvoir (le Medef aussi) et information rime avec stigmatisation.

Regardez-moi ça :

http://www.actuchomage.org/20121205...

Alors oui, il y a de l’info. Après nous avoir rappelé quelques chiffres (notamment que le montant moyen de l’allocation chômage s’élève à 1.140 €/mois, et que 52% des chômeurs ne sont pas indemnisés par le régime. Mais rien sur ceux, de plus en plus nombreux, qui survivent avec l’ASS ou le RSA, soit 15 €/jour), on nous alerte sur les intentions du Medef de revenir, une fois de plus, à la dégressivité des allocations.

Quelques approximations sont à relever :

• Il faut avoir travaillé 122 jours MINIMUM — le mot n’est pas dit — pour ouvrir des droits. Cet oubli permet de laisser croire aux ignorants/abrutis qu’il suffit de bosser seulement 4 mois pour toucher 2 à 3 ans d’indemnités selon l’âge, ce qui est totalement faux. Mais cet oubli participe de l’ambiance générale d’un "dossier" qui vise à démontrer que la France est bien trop généreuse avec ses fainéants de chômeurs...

• Le commentateur dit que "l’an prochain, le régime devrait perdre 17 milliards d’euros". Or, cette somme ne correspond pas à une perte sèche mais à son déficit cumulé depuis 2001 — car cette année-là et pour la dernière fois, l’Unedic fut légèrement excédentaire. Fin 2012, le déficit annuel s’élèvera en réalité à 2,6 milliards d’euros (32,6 milliards de recettes pour 35,2 milliards de dépenses d’indemnisation), puis à 4,1 milliards fin 2013 selon les prévisions de l’Unedic, qui ne semble pas s’inquiéter outre mesure...

"Syndicats et patronat devront impérativement arriver à un accord d’ici à la fin de 2013", dit le commentateur. C’est exact dans le cadre de la prochaine renégociation de la convention Unedic, mais pas dans celui de la "réforme du marché du travail" qui a lieu actuellement, bien que le Medef ait remis sur la table le projet d’une réforme de l’indemnisation en contrepartie d’une taxation de l’emploi précaire (à laquelle la CGPME semble favorable sous certaines conditions). Mais cette négociation, elle, doit aboutir d’ici fin décembre.

Passons !
Je vous invite en revanche à écouter attentivement le ton du commentateur lorsqu’il fait la liaison entre les arguments de Geneviève Roy pour la CGPME et ceux de Maurad Rabhi, négociateur de la CGT : "Pour eux, au contraire", dit-il en parlant des syndicats ; toujours aussi givrés, ces mecs...

"Ce régime d’indemnisation favorise-t-il oui ou non le retour à l’emploi ? Est-il juste, est-il efficace ?", demande enfin David Pujadas sur un ton qui suggère qu’en France, il y a bien évidemment assez de travail pour tout le monde et que si on n’en trouve pas, c’est parce qu’on ne cherche pas. Une négation récurrente de la réalité, tronquée par la doxa du "Quand on veut, on peut" et du "Mieux vaut un petit boulot de merde [quitte à y perdre financièrement et professionnellement] que de rester chez soi". Toute cette mentalité judéo-chrétienne du soi-disant mérite et du "Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front". Mais puisqu’on parle de religion...


La stigmatisation en guise d’information

Et nous voici chez cette chômeuse-tricheuse, qui déclare ouvertement ne pas rechercher du travail parce qu’elle doit s’occuper de ses quatre gosses, de ses activités associatives, et que son mari gagne suffisamment pour faire vivre la famille. Rappelant que, de toutes façons, elle a cotisé suffisamment longtemps pour ça et que cette indemnisation est tout de même un droit. De quoi scandaliser le téléspectateur — qui, du coup, ne songe absolument pas à Lakshmi Mittal, ce super-tricheur, super profiteur et super-licencieur parmi tant d’autres, ni aux richissimes évadés fiscaux qui volent leur pays.

Chez Nouvelles de France, on s’est indigné qu’on stigmatise cette mère de famille nombreuse… parce qu’elle est catholique ! (Je vous laisse rigoler...) Pourtant, cette femme — qui n’a visiblement pas la religion du travail — a bien raison, après tout. Quel employeur brûle de la recruter, elle en particulier, dans ce contexte de crise où ils sont des millions à postuler en vain ? Si l’assurance chômage est un droit qu’elle a choisi de ne pas assortir de "devoirs", au regard de la situation du marché de l’emploi, est-il bien nécessaire de s’échiner ? Pourquoi la jugerait-on, elle, alors qu’on ne juge pas les entreprises qui suppriment des emplois par centaines bien qu’elles fassent des bénéfices ? (Au contraire, on leur trouve toutes les excuses du monde et on leur fait de la lèche.)

Et pourquoi l’avoir choisie, elle, bien que le commentateur ait glissé en passant que le fait de ne pas rechercher du travail en touchant des allocations ne concerne qu’"une petite minorité de chômeurs"  ? Le parti pris est donc évident.

Heureusement que Mathieu Plane de l’OFCE relève ensuite le niveau : non, la dégressivité des allocations n’est pas efficace, elle est même contre-productive, voire dramatiquement risquée en période de chômage massif. Ce n’est pas parce qu’on va réduire ou couper les vivres aux victimes du chômage — quitte à les plonger dans la misère — que celles-ci retrouveront plus vite un emploi… qui n’existe pas.

Quant à l’intervention de François Beaudonnet sur l’indemnisation du chômage en Europe, elle est mince : dire qu’ils sont si bien payés — par le contribuable… — pour se fatiguer si peu ! Il aurait pu creuser sa démonstration, comme l’avait fait Le Figaro en février dernier. Expliquer que depuis les années 90, quasiment tous les gouvernements ont durci à un moment ou à un autre leur système, préférant laisser leurs chômeurs survivre/crever. Résultat :

• Ces mesures, surtout les plus restrictives, ont accentué la précarité et la pauvreté sans faire reculer le chômage.

Aucune corrélation entre durée/niveau d’indemnisation et taux de chômage n’a pu être vérifiée, les pays les plus « généreux » pouvant aussi bien afficher un taux de chômage honorable (Danemark)… que catastrophique (Espagne).

• De même, aucune corrélation entre chômage et coût du travail n’a pu être vérifiée, des pays au coût du travail très élevé (Suède, Danemark, Belgique) pouvant afficher un taux de chômage faible tandis que des pays au coût du travail très faible (Espagne, Portugal, Grèce…) battent de tristes records.

Et rien sur le rôle d’amortisseur de la protection sociale, ô combien précieux, qui permet aux plus démunis de participer un minimum à la consommation, sachant qu’en France 80% de l’activité économique est tirée par la demande intérieure. Sans ces prestations et revenus de transfert, nous serions depuis longtemps en récession !

France Télévisions à la botte du Medef

Plus besoin de l’UMP au pouvoir : comme un bon petit soldat nostalgique, France Télévisions, entreprise publique, se charge elle-même de poursuivre le travail de stigmatisation entamé par Sarkozy et sa clique. Son but inavoué : prouver par a+b que les mesures régressives du patronat sont les plus appropriées.

A France Télévisions, on a aussi droit tous les soirs à des gens comme Yves Calvi dont le “C dans l’air”, fortement marqué à droite et totalement décomplexé, reçoit toujours le même petit club d’invités/experts omniscients, des planqués surpayés qui vous parlent du chômage mais jamais des chômeurs (l’un des plus épouvantables, hormis l’éditocrate Christophe Barbier ou l’économiste Michel Godet, est Guillaume Roquette, un obsédé de la dépense publique qui ose dire sans vergogne que, pour s’en sortir, il faut laisser tout le monde crever !). Ces ultralibéraux nous poussent la sérénade avec la chanson de TINA chère à Margaret Thatcher : There is no alternative, matraquée jusqu’à l’écœurement.

Parfois, Yves Carvi est remplacé par le gentil Axel de Tarlé, VRP multicarte dont j’ai dénoncé ici le billet sur l’indemnisation du chômage en France publié il y a quelques semaines dans le JDD.

Ces gens ne nous informent pas : ils nous lavent le cerveau et tentent de liguer les Français les uns contre les autres, comme le fait le FN. Honte à eux ! Honte à la télévision publique !

SH


852 candidatures, 51 réponses, 1 CDD

Mercredi, 17 Octobre 2012

Jean-Louis a 59 ans. Chômeur depuis février 2009, il vit avec 525 € par mois. Aujourd’hui à bout, il sort de sa réserve pour témoigner.

« En un an, j’ai envoyé 852 demandes d’emploi. J’ai reçu 51 réponses, obtenu 28 entretiens pour décrocher au final 1 job d’un mois... »

Attablé dans ce qui lui sert à la fois de cuisine, de bureau, de pièce à survivre, Jean-Louis Dubois, un Ariégeois de 59 ans, feuillette ce fameux cahier d’écolier dans lequel il a tout consigné avec la méticulosité et l’écriture d’un premier de la classe. Ses douze inscriptions dans des agences d’intérim, ses 10 inscriptions dans des boîtes de gardiennage, des pompes funèbres. Et puis, noir sur blanc, il a noté toutes ses demandes aux employeurs potentiels qui ne condescendent que rarement à lui répondre. Noté les visites aux secrétaires à la bêtise hautaine, méprisantes souvent, véritables pare-feu qui, lorsqu’elles ne vous signifient pas d’aller voir ailleurs, jettent négligemment votre CV comme s’il s’agissait d’un papier gras en bout de bureau ou vous raccrochent au nez comme on vous foutrait une main en pleine gueule.

(...)

http://www.actuchomage.org/20121017...


Un gouvernement de carpettes et de traîtres

http://www.actuchomage.org/20121204...

Mardi, 04 Décembre 2012

A lire avec tous les liens
Les « socialistes » viennent de se faire manipuler par Mittal et de renoncer à des contreparties au CICE. Jusqu’où s’aplatiront-ils ?

Mittal est un prédateur qui n’a jamais tenu ses promesses : trois ans après son OPA hostile sur Arcelor en juin 2006, les 575 salariés de Gandrange sont allés pointer au chômage [1] ; quant aux 629 salariés de Florange qui luttent depuis 18 mois pour sauver leurs emplois, ils n’ont jamais vu la couleur des 330 millions que Mittal devait mettre sur la table pour rénover le site. Alors que Mittal fait de nouvelles promesses — non seulement insuffisantes, mais qu’il ne tiendra pas —, réclamant de nouvelles aides publiques en sus de celles qui a déjà perçues, alors que son groupe a distribué 2 milliards de dividendes l’année dernière, des rumeurs courent comme quoi il devrait plus d’un milliard d’euros au fisc français [2].

Nicolas Sarkozy s’est déjà fait entuber avec Gandrange. Jean-Marc Ayrault s’est fait, lui aussi, entuber avec Florange. Et les salariés avec. « Errare humanum est, perseverare diabolicum. »

Pire, l’affaire nous révèle à quel point ce gouvernement n’a aucune politique industrielle en vue. Pourtant, en attendant que « la gauche » revienne enfin aux affaires, le clan « socialiste » a eu tout le temps d’élaborer un projet novateur et ambitieux. Or, c’est comme si cette confrérie issue d’HEC et de l’ENA n’avait rien préparé. Depuis six mois, nos « socialistes » nagent en eaux troubles, donnant dans l’improvisation ou dans l’amateurisme, et appliquant des recettes éculées qui ne les distinguent pas de leur prédécesseurs.

Dans le cas de Florange, Jean-Marc Ayrault s’est donc contenté d’appliquer les principes du plan Gallois — miser sur le privé et la politique de l’offre ; octroyer subventions, niches fiscales et autres effets d’aubaine en pure perte — et de céder une fois de plus aux lobbys patronaux.

Mais il n’y a pas que Jean-Marc Ayrault pour trahir les classes populaires et les idéaux du socialisme. A sa droite, on trouve des sbires comme Manuel Valls, Pierre Moscovi ou Jérôme Cahuzac, des sociaux-libéraux pur jus inspirés par le FMI et l’OCDE, qui nous dupent et nous mènent dans l’impasse. Les électeurs qui ont cru élire un gouvernement « de gauche » il y a sept mois en seront pour leurs frais.

Voyez un peu ce qu’il se décide autour du fameux « crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi » (le CICE, ce nouveau cadeau fiscal aux entreprises censé générer l’hypothétique création de 300.000 emplois à l’horizon 2017)... Après avoir dit le contraire, le gouvernement confirme qu’il n’y aura pas de conditions posées à son utilisation alors que les 20 milliards qu’il va coûter seront payés par tous les ménages, y compris les plus pauvres, via une augmentation de la TVA. Jérôme Cahuzac, ministre du Budget, a indiqué hier qu’il était favorable à la mise en place de simples "critères d’appréciation" (et non de "conditions légales") pour évaluer après coup de son utilisation [3]. « De quoi rassurer un peu plus les entreprises qui s’inquiétaient d’éventuelle contreparties rendant le dispositif trop complexe », écrit L’Expansion.

Alors qu’entre niches fiscales, sociales et autres « dispositifs dérogatoires », l’Etat offre plus de 170 milliards d’euros par an aux entreprises — surtout les plus grosses — soit 9% du PIB sans réelles contreparties sur l’emploi et l’investissement, l’impact de ces aides publiques étant pour la plupart inévalué ! A titre de comparaison, pour mériter ses 400 euros mensuels, le chômeur en fin de droits qui touche le RSA doit, lui, constamment justifier ses ressources et son train de vie.

Où est passée la volonté du candidat Hollande de rétablir une justice fiscale et sociale qui mettrait à nouveau les plus riches à contribution ? Qu’est devenu l’homme qui disait « Mon ennemi, c’est la finance » et refusait l’austérité ? Flamby/Holllandréou va de reculades en reniements et à ce rythme, la moitié de son programme initial va passer à la trappe : une vaste duperie qu’il finira par payer.

Avec Hollande, la seule chose que les chômeurs et les pauvres ont gagné, c’est un répit dans la stigmatisation et l’insulte. Mais c’est tout.

SH

[1] Même topo en Ukraine où Mittal licencie à tout va. Sans oublier la Belgique, le Luxembourg et l’Espagne où Mittal a fait des ravages. Lakshmi Mittal, c’est un peu Attila, roi des Huns : là où passe son cheval, l’herbe ne repousse pas.

[2] Un peu comme Amazon : contre une poignée d’emplois précaires et/ou mal payés, le groupe américain va largement bénéficier des subsides de l’Etat vache-à-lait et des collectivités locales alors que son chiffre d’affaires est en progression constante… et que l’administration fiscale lui réclame près de 200 millions d’euros, à l’instar d’autres multinationales championnes de l’optimisation fiscale présentes sur le territoire français.

[3] Deux autres choses à savoir sur le CICE :
• ce crédit d’impôt, qui est fonction de la masse salariale donc bénéficiera aux plus grosses, arrosera sans discernement l’ensemble des entreprises françaises : pour 1% de celles qui exportent réellement (et pour les 2% espérées demain), un chèque en blanc de 20 milliards sera signé aux 98% qui n’exportent pas (et n’exporteront sans doute jamais) ;
• de plus, l’impact du CICE sera le plus favorable au secteur des services aux particuliers, dont les emplois, eux aussi précaires et mal payés, sont pourtant peu délocalisables et relativement bien protégés de la concurrence internationale...


Perte du triple A, une aubaine pour l’austérité

http://www.actuchomage.org/20121121...

Mercredi, 21 Novembre 2012

La dégradation par Moody’s du Aaa de la France en Aa1 va encourager le gouvernement à poursuivre une politique de rigueur qui nous mène dans le mur.

(...)

Tant que la BCE ne prêtera pas directement aux Etats à un taux proche de zéro comme elle le fait pour les banques, les Etats endettés par la crise financière de 2008, après avoir renfloué les irresponsables qui nous ont mené là — y compris les agences de notations qui ont été d’une complaisance inouïe dans ce scandale —, continueront à nourrir les intérêts d’investisseurs privés, ce qui est tout de même un comble !

Un gouvernement pas inquiet

A peine la nouvelle annoncée, Pierre Moscovici a déclaré lundi soir que cette dégradation était une "sanction pour l’absence de réformes passées et pour la gestion de ceux qui nous ont précédés" qui incite le gouvernement à continuer de réduire le déficit public et à mener ses réformes. "Le sérieux budgétaire est un gage de crédibilité auquel nous nous sommes engagés, et le pacte de compétitivité devra être mis en œuvre rapidement et fortement", a-t-il dit. Un pacte de compétitivité qui a fait du "coût du travail" l’ennemi économique numéro un...

(...)

Un patronat à l’affût

(...)

Du côté patronal, Laurence Parisot, la présidente du Medef, a aussitôt estimé que le retrait du triple A de la France par Moody’s était un "avertissement sérieux" et a appelé elle aussi le gouvernement à mener des "réformes structurelles", notamment "sur l’assurance maladie et la retraite", et d’en rajouter une louche en matière de flexibilité du travail. En clair : c’est sur le contribuable et le salarié que doivent peser les sacrifices, quand bien même ne sont-ils nullement responsables de la crise et de l’endettement du pays. Voilà ce qu’estiment tous ces ignobles dictateurs à la fois coupables du désastre et totalement épargnés, voire enrichis par celui-ci.

De tout temps, les possédants ont battu leur coulpe sur la poitrine des autres. Le parti "socialiste" revenu aux affaires ne compte pas les refroidir. Depuis son élection, face aux nantis spéculateurs et conservateurs, on a vu François Hollande aller de reculs en renoncements, nous duper et nous prouver que son parti social-libéral n’est certainement pas de gauche. Les mesures déjà prises vont tout autant pénaliser les plus pauvres ; celles qui vont suivre seront du même tonneau. Les "réformes structurelles" envisagées par son gouvernement inféodé à la Troïka, au patronat et aux marchés iront dans le sens de l’austérité. Par cet éternel nivelage par le bas, aveugle et moutonnier, nous partagerons bientôt la grande misère de nos voisins italiens, portugais, espagnols ou grecs.

SH


Smic : un salaire de misère toujours trop élevé pour les ultralibéraux

http://www.actuchomage.org/20121206...

Jeudi, 06 Décembre 2012

Le « groupe d’experts sur le Smic », constitué d’adeptes de la déflation salariale, recommande à François Hollande de n’accorder aucun coup de pouce au salaire minimum le 1er janvier prochain. Gageons qu’ils seront écoutés...

(...)


Le « coût du travail » des Smicards est quasi nul

On se garde bien de dire que, grâce aux allègement Fillon sur les bas salaires (de 1 à 1,6 Smic), aubaine qui coûte chaque année 21 milliards d’euros à l’Etat, la France est non seulement championne du salaire minimum (notre taux de Smicards est le plus élevé des pays de l’OCDE) et son salaire médian se tasse à 1.675 € net par mois (la moitié des salariés français gagne moins), mais ses entreprises ne versent quasiment aucune cotisation sociale pour les Smicards (elles sont prises en charge par la collectivité). Donc, en l’espèce, ceux qui prétendent qu’une hausse du Smic augmenterait le prix du travail sont des menteurs.

Sans compter qu’à ces allègements va se greffer dès 2013 le CICE, « crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi » qui devrait réduire encore de 4% à 6% le prix du travail sur les rémunérations jusqu’à 2,5 Smic. Les salariés, eux, n’en verront pas la couleur : c’est l’entreprise, censée en faire bon usage, qui empochera le cadeau sans contreparties. Comble du cynisme, salariés et ménages devront financer en 2014 cette nouvelle niche via une hausse de la TVA, notamment de son taux intermédiaire qui sera augmenté de 3 points : outre la restauration et les travaux de rénovation des logements, les livres ou les tickets de cinéma, la TVA à 10% vise aussi les transports, les cantines scolaires ou les médicaments non remboursables. De quoi mettre toujours plus à mal le pouvoir d’achat des Français et, par ricochet, l’activité. On n’en sort pas !

(...)


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