Depuis le début du soulèvement populaire en Syrie, les kurdes ont peu à peu investi la région du Rojava, au Nord de la Syrie, dont Afrin est une extension isolée. La Turquie a évidemment depuis le début regardé avec inquiétude ce qui pourrait devenir à terme un Kurdistan autonome et révolutionnaire. Les puissances impérialistes ont une attitude cynique et ambiguë, dans le sens où elles ne peuvent que soutenir la courageuse et opiniâtre lutte des kurdes contre Daesh, mais elles craignent aussi les expérimentations sociétales révolutionnaires qui émergent au Rojava : fédéralisme, décisions prises par des assemblées, à la base, lutte féministe, égalité de la représentation homme/femme dans toutes les strates de la société, réflexion sur une éducation populaire et alternative pour une société plus juste et émancipatrice.
Personne ne peut savoir sur quelle société ces réflexions peuvent aboutir, mais il est certain que si la Turquie parvient à briser la résistance au Rojava, les grandes puissances internationales ne se plaindront pas de voir disparaître un courant sociétal anticapitaliste…à commencer par la Russie qui a donné son accord pour l’intervention militaire sur Afrin, qui est dans sa zone de contrôle. Le silence des grandes « démocraties » occidentales est assourdissant, alors que c’est ici une population civile qui est visée, pour des raisons politiques (et certainement économiques), en toute impunité.
La Turquie justifie son geste en accusant les kurdes de « terrorisme » (c’est aussi leur argument premier pour justifier la répression des kurdes en Turquie, le traditionnel ressort de « l’ennemi de l’intérieur » cher à tout régime autoritaire pour réprimer ses opposant.es).
Mais elle n’a par contre aucun scrupule à travailler avec des milices islamistes fondamentalistes pour les attaques au sol sur la région d’Afrin…Au même titre que certains groupes industriels occidentaux qui n’hésitent pas à fournir armes, infrastructures ou à passer des accords marchands avec d’autres groupes fondamentalistes, sous la complaisance de nos gouvernements. Le capitalisme n’a pas de frontière !
Il n’y a que la mobilisation des populations, des travailleuses et travailleurs, qui puisse permettre que cette attaque inique ne reste pas dans le silence !
Nos camarades kurdes ont besoin d’entendre qu’elles et ils ne sont pas seul.es dans leur lutte ! Pour le droit des peuples à l’autodétermination, pour la solidarité internationale.
TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS FRANÇAIS.ES, KURDES, TURC.QUES, SYRIEN.NES : Unité contre le capitalisme et l’impérialisme !
LA CNT