Une tribune pour les luttes

Encore un cas exemplaire de l’inhumanité et absurdité de la politique gouvernementale actuelle

Paris 11e - Liberté et Régularisation pour Badre !

Article mis en ligne le mardi 27 janvier 2009

GRACE A VOUS, BADRE EST LIBRE ! ON CONTINUE POUR SA REGULARISATION !!

la pétition pour Badre RACHDI reste en ligne http://resf.info/P984


Tout a déjà été dit sur le caractère inique et stupide de lois qui prévoient de renvoyer à leur majorité des jeunes que la France a scolarisé des années durant - 6 en l’occurrence...
Mais ici on touche au coeur de l’inanité de la conduite des politiques publiques et du mensonge politique.
Le gouvernement se targue de vouloir briser l’immigration clandestine pour mieux intégrer " ses immigrés " : voilà un vieux travailleur marocain (né en 1943 , il a 66 ans) , en France depuis 1972 , il est venu à l’age de 29 ans, qui a vécu 25 ans en hôtel meublé sans sa famille laissée au "bled" faute que lui soit accordé un logement décent.

Au bout de 10 ans d’efforts d’une ingénierie publique particulièrement complexe , une asso agrée préfecture parvient à transformer l’hôtel meublé en résidence sociale pour qu’y soient relogés ce retraité et l’unique fils qui a pu le rejoindre parce qu’encore mineur : Badre arrivé à l’age de 14 ans.
Et voilà que cette même préfecture , ce même Etat, censé parler d’une seule voix , ne trouve rien de mieux que de vouloir renvoyer au Maroc le jeune Badre - seul soutien de ce père vieillissant - un jeune qui n’a plus aucun lien depuis 8 ans avec un pays qu’il a quitté encore enfant , et pour qui la France est devenu , au fil de ces 8 ans, le pays où se sont tissés tous ses liens.

Après avoir brisé la vie du père , la France voudrait maintenant briser celle du fils.
Que l’on cesse de nous mentir , de nous faire croire à des politiques vertueuses, alors que tout démontre que les décisions sont prises de manière brutales sans aucun souci de justice , d’humanité , de sens moral et même tout simplement de bon sens .

Florence Ostier , fondatrice et ex directrice d’Habitat - Santé- Développement , qui a connu de près le travail mené de longue date par des associations comme Pour Loger pour un accès digne au logement des populations immigrées .


Signez la pétition :
http://www.educationsansfrontieres....

Monsieur le Préfet,

Nous apprenons que Badre RACHDI, 21 ans, sous le coup d’un APRF de la préfecture de police de Paris est au CRA de Vincennes depuis le 19 janvier 2009.
Tous ses recours sont épuisés.
Badre peut à tout moment dès ce mardi 27 janvier être expulsé vers le Maroc

Badre, s’il est reconduit de force, sera séparé de son père Mohamed RACHDI, résident , en France depuis 1972.
Une situation insupportable pour son père, travailleur sur notre sol depuis 37 ans , aujourd’hui retraité :

*
un père qui a élevé ce fils depuis 8 ans, auprès duquel Badre accompli toute sa scolarité, avec lequel une forte relation père-fils s’est créee , tissant entre eux une véritable interdépendance.

*
un père avec lequel Badre vit très officiellement dans la residence sociale du 11e qu’il a attendu 34 ans en foyer pour immigrés, sans jamais pouvoir, bien que résident de longue date, demander le regroupement familial auquel il pouvait prétendre, faute de logement décent !

*
un père pour qui Badre est le seul de ses 8 enfants, parceque le plus jeune, qu’il ait pu faire venir enfant sur son passeport en 2001 et garder auprès de lui.

Cette histoire est exemplaire du sort de relégation que la France a réservé pendant des décennies à ses travailleurs étrangers, les privant de toute véritable vie familiale.

Nous, amis, anciens professeurs, voisins de la Résidence sociale Pour Loger de la rue Morand du 11e , nous ne pouvons accepter qu’après six années de scolarité dans nos collèges et lycées de l’est parisien (collège Saint- Blaise 20°, collège Fontaine au Roi 11°, LP Chennevière Malaizieux 12°, et de 2005 à 2007 lycée Maroquinerie Turquetil 11° ) ce père et ce fils n’aient eu pour réponse, lorsqu’il Badre a posé en 2006 une demande de titre, qu’une OQTF le 8 mars 2007,- décision qu’il n’a pu contester, ce courrier ne lui ayant pas été transmis - et maintenant un APRF avec placement en retention, antichambre de la reconduite.

Comble de l’Ubuesque, la convention de relogement signée entre la Préfecture de Paris, le bailleur social "Pour Loger" ( filiale d’Emmaus) et Mohamed RACHDI, mentionne explicitement la présence de son fils Badre, majeur. Ainsi ce que la Préfecture construit d’une main , elle pourrait donc le défaire de l’autre. Quel gachis des politiques publiques ce serait !

Badre est un jeune homme qui s’est entierement construit ici à Paris où il vit depuis l’êge de 14 ans, qui a parfaitement appris le français, et le début d’un métier , et qui n’a au Maroc ni amis, ni projets.

Pour toutes ces raisons, nous voulons croire, Monsieur le Prefet, que vous saurez prendre une décision humaine, sage et digne : rendre le jeune Badre à son vieux père et leur donner à tous deux la possibilité de vivre en paix sur notre sol et poursuivre ici leurs projets respectifs : pour Badre reprendre des études professionnelles en toute sérénité, il a le projet de se re-orienter en mécanique par le voie de l’alternance , mais pour celà il lui faut être en situation régulière, et pour Mohamed poursuivre une vie de retraité méritée sans risquer d’être à tout moment privé de la compagnie quotidienne d’un fils qu’il chérit.

Signez la pétition sur le site de RESF :

http://www.educationsansfrontieres....

Intervention auprès du Prefet de Police de l’association POUR LOGER qui connait Badre depuis 2001 et son père depuis 10 ans, en tant que bailleur social - opérateur de la transformation en résidence sociale, finalisée en 2007, de l’hôtel meublé où le père de Badre a vécu inconfortablement 25 ans.


Pour faxer et mailer

fax PP cabinet du préfet = 01 53 71 67 23

mails

prefpol.dpg-etrangers-secretariat chez interieur.gouv.fr ( en priorité)

9e bureau afrique -maghreb
prefpol.dpg-9eb-afrique-maghreb chez interieur.gouv.fr2009.

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