Ce n’est qu’après plusieurs jours que l’information a filtré : deux sous-marins, l’un britannique, l’autre
français, tous deux à propulsion nucléaire et tous deux porteurs de charges nucléaires, ont eu un «
accrochage » au milieu de l’océan atlantique. Cette volonté de cacher la vérité n’est pas acceptable.
Ces deux sous-marins ne se seraient pas détectés mutuellement ! Quand le ministre déclare que de
tels engins ont une signature sonore « inférieure à celle d’une crevette », non seulement c’est ridicule
mais c’est extrêmement grave et inquiétant. « Si un sous-marin n’est pas capable de détecter en
permanence une masse de cette taille, il faut d’urgence arrêter la navigation de tous les bateaux et
mettre les baleines et les poissons à l’abri ! » conseille ironiquement au gouvernement le mouvement
pacifiste.
Quelles que soient les véritables raisons d’un tel accident, le Mouvement de la Paix tient à rappeler
de nouveau les très graves dangers de la présence, tant sous les mers que sur terre ou dans les airs,
d’engins porteurs de têtes nucléaires et de la probabilité d’un déclenchement accidentel d’une terrible
catastrophe en chaine. En effet, les arsenaux nucléaires dans le monde sont en état d’alerte
permanente et prêt au déclenchement.
Des incidents encore plus graves pourraient survenir par erreur technique ou humaine, d’autant plus
que la plupart de ces lanceurs sont à un niveau assez élevé d’alerte de lancement. La seule solution
réellement efficace est la suppression des armes nucléaires sur tous les océans et sur tous les
territoires ainsi que l’arrêt de la prolifération, pour aller vers l’abolition de l’arme atomique.
Le Mouvement de la Paix demande la transparence totale sur les coûts que va engendrer cet accident
(coût d’un Sous-marin Nucléaire Lanceur d’Engins « Triomphant » : 2.4 milliards d’euros). Au moment
où tous les regards sont portés sur les solutions qui vont être apportés à la crise, l’augmentation
faramineuse des dépenses militaires mondiales est indécente aux regards des besoins sociaux non
satisfaits.
Saint-Ouen, le 17 février 2009