Une tribune pour les luttes

Non assistance à personnes en danger pour les Kosovars

A Marseille , UBU est roi et c’est lamentable et honteux ...

Une conférence de presse interdite par la ville de Marseille

Article mis en ligne le jeudi 23 avril 2009

La conférence de presse de Médecin du Monde sur la situation du groupe de Roms Kosovar que tous les pays se renvoient depuis 10 ans dans une gigantesque partie de Ping-pong (voir Mille Bâbords http://www.millebabords.org/spip.ph... ) a failli ne pas avoir lieu.

En effet, une partie des journalistes et participants étaient entrés sur le grand terrain désaffecté où les Rroms à la rue avec 15 enfants épuisés et malades avaient trouvé refuge pendant quelques nuits sous une tente prêtée par Médecins du Monde, dans des conditions pires que celle qu’on peut trouver dans les pays en guerre, quand un représentant de la mairie, a fermé avec des chaînes les grilles de ce terrain, si bien que personne ne pouvait plus entrer ni sortir. La police appelée sur les lieux a permis la sortie des emprisonnés involontaires et la conférence de presse a finalement eu lieu dans les locaux de Médecins du Monde.

Philippe Debotton, délégué régional de Médecin du Monde PACA et Sandrine Tanbaume , coordinatrice générale de Médecins du Monde à Marseille ont rappelé et dénoncé la situation ubuesque des dysfonctionnements institutionnels intolérables qui frôlent la « non assistance à personnes en danger » et sont indignes d’une nation civilisée. Le « ping-pong institutionnel » a jeté par trois fois les familles devant Médecin du Monde qui n’est qu’un centre de soin alors que c’est à l’Etat, à la mairie, à la Préfecture, à la DDASS, aux Conseils général et régional de les prendre en charge . Ne pouvant les loger et n’arrivant pas, en ne ménageant pas ses efforts, malgré toutes ses démarches, à trouver de solution, l’association n’a pu que leur prêter une tente installée sur un terrain que la Mairie, bonne âme leur offrant généreusement 2 nuits d’hôtel, a pendant ces deux nuits déclaré insalubre et dont elle a muré tous les accès, condamnant de nouveau les familles au trottoir.
Philippe Rodier a témoigné des conséquences de « ces mauvais traitements sur les enfants qui sont tous malades, trois d’entre eux ayant dû être hospitalisés.

Alain Fourest pour Rencontres Tziganes et la LDH a rappelé la situation de ces familles Rom, sédentarisées depuis des siècles, vivant en Yougoslavie dans de grandes maisons de différents métiers bien répertoriés (métalliers, couvreurs, musiciens..) dont la guerre a fait des apatrides non reconnus, rejetés de pays en pays, de camp en camp, comme celles pour lesquelles il y avait la conférence de presse, qui errent de cette manière depuis 10 ans. Toutes les organisations dénoncent cette situation, aucun pays ne voulant accueillir ces personnes qui ne peuvent même plus maintenant se prévaloir d’un pays d’origine , mais à qui on refuse même le statut d’apatride. On sait très bien que les renvoyer au Kosovo c’est les envoyer se faire massacrer.
Il a signalé que tous les maires ne sont pas aussi inhumains et qu’à Miramas une solution au moins provisoire avait été trouvée dans un cas semblable.

Françoise Rocheteau, responsable de la CIMADE pour la région PACA a rappelé que ce n’était pas un cas isolé et que 1500 demandes d’asile avaient été déposées à l’OFPRA en France en 2008 dont 260 seulement avaient obtenu une réponse favorable. Les persécutions se poursuivent là-bas ; les familles ne sont normalement pas expulsables mais ne sont pas non plus régularisées. 12 familles sont dans ce cas à Marseille dont 5 à la rue et 4 jeunes mineurs isolés.

RESF a rappelé qu’en plus ces enfants en mauvaise santé physique et psychique n’ont pour la plupart jamais été scolarisés ce qui est pourtant un droit.

La Fondation Abbé Pierre qui a payé une semaine de nuit à l’hôtel en urgence a rappelé les responsabilités des institutions qui se se déchargent ainsi sur les associations quand elles ne gènent pas leur action, au mépris de toutes les règles d’hygiène, de protection de l’enfance et de simple humanité.

Que va-t-il advenir de ces familles ? Va-t-on encore les déposer comme des paquets devant Médecin du Monde ou ailleurs ?

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