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LETTRE du RESF aux candidats aux Conseils Régionaux pour exiger la régularisation des jeunes étrangers scolarisés sans-papiers le retour de ceux qui ont été expulsés

Article mis en ligne le vendredi 19 mars 2010

Le RESF envoie nationalement la lettre en PJ (et ci-dessous) aux candidats à la présidence des Conseils Régionaux pour leur demander, si ils sont éluEs, de prendre les jeunes étrangers scolarisés sans-papiers sous leur protection. D’exiger avec nous le retour de ceux qui ont été expulsés et la régularisation de ceux qui risquent demain de l’être car le gouvernement attend cyniquement la fin de leur scolarité pour procéder à leur bannissement.

Cette lettre est cosignée par :

- Jean-Jacques Hazan, président FCPE

- Richard Béraud, secrétaire général FERC-CGT

- Bernadette Groison, secrétaire générale FSU

- Bernadette Peignat, Secrétaire nationaleSgen-CFDT,

- Jean Burner, co-secrétaire fédéral SUD-Education,

- Patrick Gonthier, secrétaire général, UNSA-Education

- Catherine Perret, co-secrétaire générale, UNSEN-CGT

LETTRE AUX CANDIDATS A LA PRESIDENCE

D’UN CONSEIL REGIONAL

Le 18 mars 2010

Madame, Monsieur la/le candidat(e) à la présidence

du Conseil régional,

Les organisations signataires de ce courrier attirent votre attention sur la situation des jeunes étrangers scolarisés sans papiers. Elles attendent de votre part des engagements clairs sur cette question douloureuse.

Najlae, lycéenne marocaine de19 ans, expulsée le 19 février après s’être rendue dans une gendarmerie du Loiret pour porter plainte contre les violences de son frère, est revenue le 13 mars, avec un visa d’un an. Un retour arraché par l’extraordinaire mobilisation de ses camarades de classe et de vie, de ses proches, des parents d’élèves, de ses profs, et un large mouvement d’élus, de personnalités, reflet d’une opinion publique scandalisée.
Depuis le 27 février, outre Najlae, trois jeunes Marocains, eux aussi victimes d’une expulsion inadmissible, sont revenus, soutenus par la mobilisation. Au Maroc et ailleurs, d’autres jeunes expulsés les ont vus rentrer et se sont dit : « Pourquoi eux ? Et pas moi ? Moi dont le lycée, le CFA, tous les proches se sont aussi mobilisés, ont écrit au président de la République, ont signé des pétitions, moi dont le père et le frère vivent en France, avec des papiers, moi qui ai pendant des années étudié, appris un métier, trouvé un patron ? Pourquoi pas moi ? »

Nous sommes enseignants, parents d’élèves, simples citoyens, responsables de syndicats de l’enseignement ou de la fédération de parents d’élèves FCPE et nous n’avons pas d’autre réponse à leur apporter que d’affirmer que nous n’acceptons ni l’injustice ni l’arbitraire. Nous ne les oublions pas, nous nous battons pour leur retour, jusqu’à leur retour.

Nous nous adressons aujourd’hui à vous en tant que candidat(e) à la présidence d’un Conseil Régional pour vous demander, si vous êtes élu(e), de prendre les lycéens sans papiers sous votre protection. D’exiger avec nous le retour de ceux qui ont été expulsés et la régularisation de ceux qui risquent demain de l’être car le gouvernement attend cyniquement la fin de leur scolarité pour procéder à leur bannissement sans risque.

Ces jeunes étudient et se forment dans des établissements « construits et équipés par les Régions » qui les « accompagnent dans leur quotidien et leurs projets ». Mais, le quotidien réel de ces jeunes, c’est la peur d’être arrêtés, placés en rétention, arrachés à ce qui fait leur vie présente. Ils font pourtant partie de notre avenir commun. Notre devoir d’adultes, d’enseignants, de parents, de responsables syndicaux, associatifs ou politiques est d’exiger leur droit élémentaire de séjourner légalement dans le pays où ils étudient et d’où, de toute évidence, ils ne partiront pas volontairement. Nous vous invitons à nous rejoindre dans ce combat légitime.

Cet engagement pourrait prendre la forme d’un vœu proposé en commun aux Conseils d’administration des lycées par le représentant de la région, ceux de nos organisations syndicales et de la FCPE. Ce vœu proclamerait que l’établissement prend ses élèves sans papiers sous sa protection et demande leur régularisation. L’initiative pourrait se prolonger par un parrainage des lycéens dans chacun des Conseils régionaux, manifestations auxquelles nos organisations pourraient s’associer ou apporter leur soutien si vous l’acceptez.

Espérant une réponse rapide, nous vous prions, Madame, Monsieur la/le candidat(e), d’agréer l’expression de nos salutations solidaires.

RESF Armelle Gardien

FCPE
Jean-Jacques Hazan, président

FERC-CGT Richard Béraud, secrétaire général

FSU Bernadette Groison, secrétaire générale

Sgen-CFDT, Bernadette Peignat, Secrétaire nationale

SUD-Education,
Jean Burner, co-secrétaire fédéral

UNSA-Education Patrick Gonthier, secrétaire général

UNSEN-CGT
Catherine Perret, co-secrétaire générale

Contacts RESF :

Armelle Gardien 06 89 49 48 47, armelle-g chez wanadoo.fr (Paris)

Florimond Guimard 06 74 64 13 55 sekoud chez wanadoo.fr (Marseille)

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