L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le 22 décembre 1992 la résolution déclarant le 22 mars de chaque année "Journée mondiale de l’eau consacrant ainsi l’eau comme patrimoine commun de l’Humanité.
L’eau, besoin humain fondamental
L’eau est une source ou un milieu de vie pour l’homme et pour de nombreuses espèces animales et végétales, c’est un fluide essentiel aux activités économiques.
Chaque personne a besoin de 20 à 50 litres d’eau au minimum par jour pour boire, cuisiner, se laver, mais les consommations varient selon le niveau de vie et l’inégalité dans l’accès à l’eau est flagrante d’un pays à l’autre. Ainsi, la consommation moyenne aux USA est de 700 l/jour /personne, mais elle est de 160 l en Europe et seulement 30 l en Afrique et 20 l à Haïti. Si les Israéliens en utilisent 200 l/j/personne, les Palestiniens n’en ont que 70 l à leur disposition !
L’eau polluée peut être dangereuse : 88% des maladies en Afrique et en Asie ont pour origine une eau polluée.
En 2010, la Journée Mondiale de l’Eau est consacrée au thème de la qualité de l’eau, marquant ainsi l’importance des deux thèmes, quantité et qualité, pour la gestion des ressources en eau.
L’eau, bien public
Besoin humain fondamental, l’eau est un bien commun, un bien public dont la gestion relève, pour cette raison, de la responsabilité des Pouvoirs Publics.
La gestion directe par les collectivités publiques est prédominante dans le Monde, sauf en France où la distribution de l’eau et l’assainissement ont été délégués au secteur privé dans 60 % des communes représentant 80 % des usagers. Deux multinationales françaises, Veolia (ex Générale des Eaux) et Suez (ex Lyonnaise des Eaux) ont accumulé d’énormes profits grâce à la gestion de l’eau.
Aujourd’hui, leur gestion fait l’objet de vives critiques, en France où elle existe depuis des décennies, et dans les pays où elle réussit à se substituer à la gestion publique. Dans plusieurs villes, des études mettent en évidence que l’eau est moins chère lorsqu’elle relève directement des municipalités.
Cela a conduit plusieurs communes importantes comme Grenoble et Saint Etienne à revenir à une gestion publique et récemment, en novembre 2008, le conseil municipal de Paris a voté le retour à la gestion publique de l’eau dans la capitale.
Dans d’autres cas, l’importance des bénéfices réalisés par les concessionnaires privés a conduit les collectivités à réviser les contrats de gestion et à obtenir des baisses de prix substantielles : c’est le cas des communautés urbaines de Bordeaux, de Lille, de Toulouse ….
Et à Marseille ?
C’est la gestion privée par délégation des missions du service public de l’eau qui a été choisie.
En effet, la Société des Eaux de Marseille (SEM) qui gère la distribution de l’eau pour Marseille et 16 communes environnantes, n’est pas une société d’économie mixte comme son nom pourrait le laisser croire. , La SEM est bien une société privée, jusqu’à présent propriété des multinationales Veolia et Suez, à qui la Communauté Urbaine de Marseille Provence Métropole a délégué la gestion de l’eau. Avec ses filiales, la SEM assure la distribution de l’eau, l’assainissement (SERAM) et d’autres prestations.
La SEM et la Seram réalisent des bénéfices au profit de leurs actionnaires et au détriment des usagers, l’eau étant payée au prix fort. En effet, bien que les conditions d’alimentation en eau de Marseille soient favorables, le prix de l’eau à Marseille est supérieur à la moyenne nationale.
Pour une gestion démocratique, au profit des marseillais
En tout état de cause, les marseillais ont le droit de connaitre clairement les modalités de la gestion de l’eau à Marseille en ayant accès à toutes les informations. Or ce n’est pas le cas
La délégation à Veolia et Suez via leurs sociétés locales, vient à échéance le 31 décembre 2012. C’est l’occasion de remettre à plat le dossier de la gestion de l’eau, à l’initiative des citoyens, en relation avec les élus. Cette remise à plat pourrait se faire en consultant les personnels des sociétés délégataires.et en s’appuyant sur l’expertise des services techniques des villes où l’eau a été récemment remunicipalisée.
Un débat doit s’ouvrir en toute transparence, avec la participation des citoyens informés travaillant sur l’hypothèse d’une remunicipalisation de l’eau à Marseille
2012 est l’année où le Conseil Mondial de l’eau, présidé par Loïc Fauchon, PDG de la SEM, organise à Marseille le FORUM MONDIAL DE L’EAU.
On y célèbrera « l’eau comme bien public ». Certains préciseront que ce bien public peut être « géré » par des sociétés privées. Ils tairont sans doute les grands bénéfices qu’en tirent leurs actionnaires. Mais ils invoqueront leur précieuse expertise, bien réelle et acquise grâce aux marchés captifs que les municipalités françaises leur ont concédés parfois durant plusieurs décennies. Ils ne diront pas que cette expertise est essentiellement celle de leurs personnels lesquels, en cas de gestion publique, resteraient en place.
Est-il concevable que 2012 l’année où Marseille sera la capitale du Forum Mondial de l’eau, soit aussi celle où sera concédée à nouveau aux multinationales la source de leurs profits ?
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