Une tribune pour les luttes

L’horreur s’ajoute à l’horreur : Guilherme va être expulsé à partir du Bourget aujourd’hui jeudi 8 avril à 17 h30 sur un avion privé, destination inconnue

Journée de folie, mails tous azimuths, France et étranger, grâce à son courage et à la mobilisation, l’atterrissage de Guilherme à Lisbonne a été refusé. IL EST LIBRE !!!

Moyens démesurés mis en œuvre contre un seul homme,violences commandées par l’Etat, exécutées par les fonctionnaires de l’Etat, pratiques atroces infligées aux sans papiers. Jusqu’où iront-ils ?

Article mis en ligne le samedi 10 avril 2010

http://www.educationsansfrontieres.org/guilherme

http://hauka-hazanga.tumblr.com/
Vidéo FR3(Lyon) / Le retour de Guilherme Hauka-Azanga

http://www.educationsansfrontieres.org/article28096.html

Lyon Info : Guilherme Hauka Azanga de retour à l’école
http://www.educationsansfrontieres.org/article28091.html


Libération : Le préfet renonce à expulser Guilherme Hauka Azanga
http://www.educationsansfrontieres.org/article28042.html


8 avril 2010

La préfecture du Rhône vient d’annoncer que vu l’impossibilité d’expulser Guilherme avant la fin de la rétention fixée à demain, elle libérait Guilherme dès ce soir !

Communiqué de la préfecture : "Constatant l’impossibilité matérielle de faire procéder à la reconduite à la frontière de Monsieur Hauka Azanga à destination de son pays, l’Angola, le Préfet du Rhône prend acte de cette situation. Dans ces conditions, il décide de mettre fin à sa rétention dès ce soir"

http://hauka-hazanga.tumblr.com/


8 avril 2010

Mailez, faxez. Envoyez l’Appel au Pilote aux aéroports de Lisbonne et Francfort !

- faxer :
Francfort :
aéroport : 00 49 69 6907 0081

Lisbonne :
aéroport : 00351218413675
"Customer care"(j’ai pas mieux) 00351218416572

- emails :
lisbon.airport chez ana-aeroportos.pt
envoyer à la TAP (lignes aériennes) : fale.connosco chez tap.pt


PUBLIC APPEAL TO THE PILOTS OF FLIGHTS LH 0560 ‑ TP 0257 ‑ TP 0251 TO ANGOLA

Two of your colleagues recently refused, in Paris and Frankfurt respectively, to be associated with an inhurnan act : namely, a blind and relentless commitment to tear away Mr. Guilherme Hauka‑Azanga from his wife and their children who live legally in France.

Following on from the exemple set by your two brave colleagues, we beg you to REFUSE the boarding of Mr. GUILHERME HAUKA‑AZANGA onto your flight.

We are thousands to ask this of you, and thousands who will be eternally grateful.
Please do not becorne the pilot of shame.

We are relying on you, you are our only hope !

Thank you.

Le Comité de soutien à Guilherme, Florence et leur quatre enfants


NOUVELLE TENTATIVE D’EXPULSION DE GUILHERME HAUKA HAZENGA

Faxez ET mailez à L’Elysée !!!

Maxime Tandonnet (conseiller immigration)
maxime.tandonnet chez elysee.fr Elysée

fax : 01 47 42 24 65 texte :NON A L’EXPULSION DE GUILHERME HAUKA AZANGA !

Votre nom + adresse postale ou tél ou adresse mail Vous pouvez envoyer un SMS sur le n° de fax il sera retranscrit.


Guilherme va être expulsé à partir du Bourget à 17 h30 sur un avion privé, destination inconnue.

Hier, Guilherme, père sans papier de 4 enfants, a été amené en avion privé de Lyon au Bourget, où était rassemblé, comme à Lyon, un important dispositif policier à la descente de l’avion : environ 30 policiers, 6 voitures de police. Il a alors été saucissonné de la tête aux pieds, une muselière plaquée sur le visage, il est resté ainsi plus d’une heure et demie, et monté dans l’avion comme un paquet.

Refus du commandant de bord de l’embarquer dans ces conditions, il est encore resté une heure et demie ligoté et muselé.

Transporté à 4 heures du matin au CRA de Bobigny. Sa femme Florence, des soutiens de Lyon sont arrivés.

En début d’après midi, l’avocate Dominique Noguères de la Ligue des Droits de l’Homme a pu le voir. Lorsque sa femme et Laurent Cantet se sont présentés pour le rencontrer, la police les a informés que Guilherme venait d’être embarqué pour le Bourget /

Conférence de presse à la FCPE à 16 h30, avec Florence sa femme, et les soutiens. Appel à rassemblement devant la FCPE, 108/110 avenue Ledru Rollin Paris 11ème à 16 h 30

Moyens démesurés mis en œuvre contre un seul homme,violences commandées par l’Etat, exécutées par les fonctionnaires de l’Etat, pratiques atroces infligées aux sans papiers. Jusqu’où iront-ils ?

Faxez ET mailez à L’Elysée !!! Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet chez elysee.fr Elysée fax : 01 47 42 24 65 texte :NON A L’EXPULSION DE GUILHERME HAUKA AZANGA ! Votre nom + adresse postale ou tél ou adresse mail Vous pouvez envoyer un SMS sur le n° de fax il sera retranscrit.


Témoignage de Dominique Noguères, avocat, membre du Bureau national de la LDH

Rude journée dans la triste logique de l’acharnement envers les étrangers et du délire total auquel nous avons assisté.

Je me suis occupée, ce jeudi 8 avril, de ce monsieur angolais que la préfecture du Rhône essaye d’expulser depuis longtemps déjà. Le juge des libertés de Lyon avait prolongé sa rétention jusqu’au lendemain, vendredi, 11 heures du matin.

La veille, il a été embarqué vers 19 heures à l’aéroport de Lyon Bron, dans un avion spécialement affrété par le ministère de l’Intérieur en direction du Bourget. L’aéroport de Bron était un camp retranché : des CRS bloquant tous les accès et un hélico tournant au dessus… Pour surveiller ?

Menotté à bord de cet avion, ce monsieur, à l’arrivée au Bourget, est attendu par trente CRS et six voitures de police, excusez du peu. Avant de monter à bord d’une d’entre elles, il est entièrement ligoté, de la tête aux pieds, comme un saucisson, et on le bâillonne. Il dit que c’était comme une muselière.

On l’emmène à la Police de l’air et des frontières de Roissy où il attend pendant plus d’une heure, toujours ligoté et entravé, sans pouvoir ni s’asseoir ni se tenir debout. On lui refuse à boire et d’aller aux toilettes.
Enfin on l’emmène en voiture au pied de l’avion pour Luanda où il est monté par l’arrière comme un paquet, toujours saucissonné. Le commandant refuse de partir avec lui. Il est redescendu de l’avion et repars à la Paf. On est « gentil » : on lui désentrave les jambes et on lui enlève son bâillon, mais il est toujours ligoté à partir des genoux.
Après de multiples coups de téléphone, les policiers le remettent dans la voiture et le ramènent à l’avion. Le commandant refuse de faire rouvrir les portes. Il repart à la Paf et là, les policiers ne savent plus quoi faire… On le désentrave.

Il est quatre heures du matin, il est fatigué. Il n’a pas d’endroit pour se reposer et on lui dit que les locaux ne sont pas fait pour ça. A cinq heures du matin, il est transféré au centre de rétention de Bobigny.

Le matin, je m’inquiète de voir qu’il n’est pas sur les listes des comparutions immédiates pour les refus d’embarquement. Le Parquet me confirme qu’il n’est pas déféré.
Je vais alors au centre de rétention à Bobigny où je rencontre un homme épuisé, très nerveux, apeuré.

A la fin de l’entretien, au moment où nous nous séparons, il est emmené de force et je comprends qu’on va tenter de l’expulser. Je ne peux rien faire : il disparaît derrière une porte et les policiers ne sont au courant de rien. Je me trompe de porte en repartant et reviens sur mes pas pour voir qu’effectivement on lui a remis son paquetage.

Sa femme attend en bas pour le voir. Elle ne le verra pas. Les policiers expliquent qu’il prendra un avion au Bourget à 17 heures 30 pour destination inconnue. Les recoupements sont vite faits : il n’y a pas de vols de Paris pour Luanda aujourd’hui, mais de Lisbonne ou Francfort.
On organise en urgence une conférence de presse à 16 heures 30 à la FCPE avec une bonne couverture médiatique, et on attend.

Enfin, à 22 heures, on apprend qu’il sera libéré ; l’avion parti pour le Portugal n’ayant pas eu l’autorisation d’atterrir. Il est revenu à Bobigny et a été libéré du centre de rétention vers minuit .

Dans l’avion qui l’emmenait vers Lisbonne il était accompagné de quatre policiers et attaché sur son siège .Communiqué laconique de la préfecture du Rhône indiquant qu’en raison de l’impossibilité d’exécuter la mesure, il le remettait en liberté.

Résumons : déploiements de police incroyables, deux avions spéciaux, un aller et retour pour rien vers Lisbonne… Mais, surtout, des mauvais traitements, des traitements inhumains et dégradants. On est épuisés, heureux qu’il s’en soit sorti, mais dégoûtés de ces méthodes indignes. Merci aux formidables mobilisations des militants et des élus.
C’est nous qui aurons le dernier mot !

Dominique Noguères

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Voir aussi Mille Bâbords 13700 et 13874

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