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Suite à l’enlèvement de sept personnes, dont cinq Français travaillant pour Areva et Satom (groupe Vinci), survenu aujourd’hui au Niger, Greenpeace met en lumière la dépendance énergétique de la France liée aux importations d’uranium.
Le nucléaire met en danger la sécurité et l’indépendance énergétique française
Le gouvernement français et l’industrie nucléaire vantent l’indépendance et la sécurité énergétique que l’atome est supposé apporter à la France, qui afficherait un taux d’indépendance énergétique de 50%.
Ce chiffre ne correspond à aucune réalité puisqu’il ne prend pas en compte les importations d’uranium. Le gouvernement utilise ce chiffre comme si l’uranium était produit sur le sol français !
Et pourtant la dernière mine française a fermé en 2001. En 2007, plus d’un tiers de l’uranium acheté par Areva provenait du Niger, pays très instable et dangereux, comme le montre le terrible enlèvement de sept personnes survenu aujourd’hui.
Areva fait grandir ses projets d’extraction au Niger
Depuis plus de quarante ans, au Niger, Areva exploite l’uranium sur deux gisements situés dans la région d’Arlit et d’Akokan (Nord). Ces deux mines produisent chaque année 3 000 tonnes d’uranium. D’ici à 2012, Areva devrait ouvrir une troisième mine au Niger, qui produira 5 000 tonnes de minerai par an.
A cette date, Areva compte donc tirer l’essentiel de sa production d’uranium de ses mines nigériennes. Aujourd’hui, l’uranium nigérien permet de fabriquer le combustible nécessaire pour faire carburer une vingtaine des 58 réacteurs nucléaires français. Un chiffre qui devra donc être revu à la hausse, augmentant considérablement la dépendance de la France vis-à-vis de ce pays très instable qu’est le Niger.
Au Niger, au Kazakhstan : l’approvisionnement en uranium est plus qu’incertain, la prise de risque énorme…
La situation d’Areva au Niger est tendue depuis plusieurs années : en 2007, un conflit avait opposé l’industriel et le gouvernement nigérien sur l’exploitation des mines d’uranium, conflit qui avait finalement abouti sur un accord qui avait multiplié par deux le prix de la livre d’oxyde d’uranium.
Le second gros fournisseur d’Areva et de la France en uranium est le Kazakhstan (objectif de production de 4 000 tonnes par an), un pays au régime présidentiel autoritaire qu’on peut difficilement considérer comme un modèle de démocratie.
Une exploitation au mépris des populations et de l’environnement
Malgré la richesse de son sous-sol minier, le Niger se classe au dernier rang de l’indice de développement humain. Plus de 40 % des enfants nigériens présentent une insuffisance pondérale, le pays souffre de pénuries d’eau et près des trois-quarts de la population sont analphabètes. L’exploitation des mines d’uranium ne rapporte rien à la population.
En novembre 2009, Greenpeace s’est rendue au Niger pour effectuer des prélèvements des sols, de l’air, de l’eau dans les villes minières d’Arlit et d’Akokan, qui abritent 80 000 Nigériens. Dans son rapport Abandonnés dans la poussière paru en mai dernier, Greenpeace a révélé des concentrations anormales d’uranium dans le sol et de radon, un gaz naturel radioactif, dans l’air, ou encore la présence sur un marché d’objets radioactifs recyclés, provenant des mines. Par exemple, quatre échantillons d’eau recueillis dans la région d’Arlit sur cinq présentaient une concentration d’uranium supérieure à la limite recommandée par l’Organisation mondiale de la santé pour l’eau potable…
Au Kazakhstan, la situation écologique, environnementale et sanitaire est elle aussi critique, comme on peut le lire, sur le site du ministère des Affaires étrangères français : « Un récent rapport scientifique indique que les régions orientales et occidentales du Kazakhstan sont considérées comme en état de désastre écologique, notamment du fait de la pollution radioactive et chimique. En outre, la radioactivité présente à Almaty et sa région est largement supérieure à la normale et expliquerait principalement les nombreux cas de cancer recensés. »