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Réponses d’habitants du quartier à une lettre de Mme Carlotti (PS) demandant au Prefet d’évacuer les Roms de Chanterelle

Suivi d’une réponse de Mme Carlotti

Article mis en ligne le dimanche 13 mars 2011

Réponse de citoyens du quartier Flammarion / Isoard à Madame Carlotti, candidate PS aux cantonales mars 2011, sur sa lettre au sujet des Roms de l’espace Chanterelle

Les habitants des rues voisines de l’espace Chanterelle ont trouvé dans leur boite votre lettre au sujet de la présence des Roms sur le site Chanterelle.

Nous, habitants du quartier, sommes absolument consternés par l’utilisation que vous faites de ce problème dans votre actuelle campagne électorale. Loin de nier que les conditions dans lesquelles ces personnes vivent finissent par poser des problèmes de voisinage, nous vous faisons cependant remarquer que ces personnes sont les premières victimes des conditions dans lesquelles elles sont contraintes de vivre.

Nous observons que, dans votre lettre au Préfet, non seulement vous ne présentez pas les occupants du terrain comme des victimes auxquelles il conviendrait d’apporter de toute urgence une aide humanitaire et notamment une solution de logement, même temporaire (il y a parmi eux des enfants et des personnes âgées), non seulement le voisinage (vos électeurs potentiels) est présenté comme la seule victime de la situation, mais que la seule exigence que vous formulez au Préfet est celle d’une « sécurisation » et d’une « évacuation » du terrain. A aucun moment n’apparaît la moindre demande ni la moindre proposition de relogement.

Vous connaissez aussi bien que nous le contexte d’une montée sans précédent de la xénophobie et des partis qui en vivent. Vous connaissez aussi les méthodes par lesquelles on procède, dans notre pays, à des « évacuations », que ce soit pour déloger des personnes occupant illégalement des terrains, des grévistes occupant des entreprises, ou même des gens qui occupent leur propre domicile promis à une rénovation forcée synonyme d’expulsion définitive (cf. la rue de la République à Marseille).

Vous savez pertinemment qu’après évacuation ces familles se retrouveront, au mieux, dans la rue à la recherche d’un autre terrain (mais peut-être, il est vrai, sur un autre canton !), au pire dans un centre de rétention avant expulsion du territoire vers des contrées où leur existence est encore plus difficile si ce n’est dangereuse.

Il est grand temps que d’autres discours que ceux que vous flattez se fassent entendre, et nous sommes persuadés que de nombreux autres citoyens estiment que les problèmes sociaux et économiques ne doivent pas se régler par l’exclusion et la violence mais par la recherche de solutions pour que chacun trouve dignement sa place dans la société.

Lettre de madame Carlotti
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Vos commentaires

  • Le 14 mars 2011 à 12:17, par Denise En réponse à : Réponse de Marie-Arlette Carlotti

    Je comprends votre réaction. Les Roms subissent partout une discrimination inacceptable.

    Je me suis rendue à plusieurs reprises sur le site de Chanterelle afin de les rencontrer.

    Il y avait une quinzaine de personnes. J’ai pu constater les conditions d’extrême précarité dans lesquelles ils vivaient.

    J’ai pu leur faire des propositions pour loger en foyer, provisoirement, certains d’entre eux, pendant la période de grand froid.

    J’ai dépêché sur place un médecin de la PMI afin de faire un suivi sanitaire, notamment du bébé qui y vit avec sa mère.

    J’appuie la recherche d’un lieu d’hébergement à l’initiative des ONG et avec le soutien du Conseil Régional.

    Je m’engage à ce que le Conseil Général, qui finance déjà des ONG travaillant pour ce public, entre dans ce dispositif.

    L’objectif étant de sortir les Roms de leurs conditions de vie indignes.

    Seul le Maire de Marseille n’apporte rien !

    Sur Chanterelle, aujourd’hui, les roms sont plus nombreux.

    Pour faire fondre le plastique, ils font des feux, au fond du terrain, prés du mur, derrière lequel se trouve un poste à essence.

    Sans vouloir dramatiser, certains jours, et selon le vent, cela peut sincèrement inquiéter.

    Le département a la responsabilité des collèges et de la protection de l’enfance.

    A ce titre je suis au Conseil d’Administration du collège Longchamp tout proche, qui accueille plus de 600 élèves, et un foyer dans lequel vivent une dizaine d’enfants trouve sur le terrain même de Chanterelle.

    Je me sens responsable de leur sécurité. Pour eux, je ne peux prendre aucun risque.

    Marie-Arlette CARLOTTI

  • Le 14 mars 2011 à 13:50, par M. Roméas En réponse à : Réponse de Marie-Arlette Carlotti

    On est heureux d’apprendre que vous avez entrepris des actions en faveur du relogement et de l’assistance humanitaire de ces personnes. Il n’en reste pas moins que, dans cette période de campagne électorale, plutôt que de mettre en avant ces actions, vous préférez utiliser les deux arguments qu’utilisent malheureusement une majorité de partis politiques : la sécurité + l’exclusion d’une population d’un territoire donné (le seules demandes que vous formulez dans votre courrier aux électeurs sont "sécurisation" et "évacuation").

  • Le 14 mars 2011 à 15:13 En réponse à : Réponse de Marie-Arlette Carlotti

    Encore une fois, et il fallait s’y attendre, les biens pensants montent au créneau pour défendre l’indéfendable, à savoir l’installation de familles Roms sur un terrain en pleine ville, au mépris de la sécurité des habitants de ce quartier populaire. Bien évidemment, ces beaux esprits manient à merveille la culpabilisation de ceux qui s’inquiètent de cette situation, et des politiques courageux qui essaient de résoudre le problème, Mme Carlotti et Mr Ménucci entre autres. Restent à espérer que ces derniers ne céderont pas à ces tristes sirènes, qui, sans s’en rendre compte, font le lit des candidats du FN.

  • Le 14 mars 2011 à 17:20, par denise En réponse à : double discours

    Ceux qui font le lit des candidats du FN comme vous dites, ce sont justement les adeptes du double discours, qui pour ramasser des voix à "droite" surfent sur les tendances sécuritaires et racistes à l’image de Sarkozy et de sa cour (de qui on n’attend pas autre chose).
    Très bien si des "politiques courageux" essaient de résoudre le problème, humainement et politiquement. Que leur discours alors soit cohérent. A trop vouloir récupérer à droite, on perd sur sa gauche...

  • Le 16 mars 2011 à 18:01 En réponse à : double discours

    Dés lors que certains politiques clairement à gauche parlent de vouloir régler les problèmes liés à l’immigration, qu’elle soit clandestine ou pas, ils se voient soupçonnés d’arrières pensées électoralistes, d’être de méchants racistes ultra sécuritaires !! Lamentable. Cette idéologie bobo-libertaire, bien plus proche de l’idéologie ultra libérale que de l’idéal progressiste, fait le lit de l’extrémisme de droite, qui prospère dans les quartiers populaires qui se sentent abandonnés. 2002 n’aurait donc pas servi de leçon. Il est vrai qu’il ne reste plus à cette fausse gauche ( rassemblant néo libéraux, petits bourgeois libertaires, gauchos des beaux quartiers, gauche niaiseuse) qui depuis longtemps s’est convertie à ce modernisme foireux qui plombe notre sociéte, que cette posture "anti-faciste" pour s’afficher "toujours de gauche". Nul doute que tout ce beau monde se retrouvera au soir des élections présidentielles de 2012 dans la rue, contraint d’un choix entre Sar(DSK)o et la Marine, en braillant "le facisme ne passera pas".

  • Le 26 mars 2011 à 15:45, par loique En réponse à : Réponses d’habitants du quartier à une lettre de Mme Carlotti (PS) demandant au Prefet d’évacuer les Roms de Chanterelle

    Reproduction de la lettre de Patrick Mennucci, vice-président de M.P.M. et de la Région, à J.C. Gaudin, Maire de Marseille, datée du 7 mars 2011 :

    "Monsieur le Maire,

    j’ai attiré votre attention à plusieurs reprises sur la nécessité pour la Ville de Marseille de surveiller et d’entretenir le terrain de la Chanterelle (aménagement Dames de la Providence).

    Depuis deux mois, un groupe de Roms s’étend sur le terrain jusqu’à créer un petit bidon ville.

    Je suis personnellement intervenu sur place en compagnie de Madame Marie-Arlette CARLOTTI, Conseillère Générale.

    Aujourd’hui la situation sanitaire de ce camp est inacceptable tant pour les Roms eux-mêmes que pour les riverains soumis notamment à des fumées nocives provenant du brûlage de métaux.

    En pleine ville cette situation ne peut plus durer et je vous redemande comme propriétaire du terrain d’agir, car la Préfecture de Police m’indique que sans votre accord rien n’est possible.

    Au nom de tous les riverains, je vous saisis de faire cesser cette situation indigne tant pour les habitants du quartier que pour les Roms."

  • Le 26 mars 2011 à 16:07, par loique En réponse à : Réponses d’habitants du quartier à une lettre de Mme Carlotti (PS) demandant au Prefet d’évacuer les Roms de Chanterelle

    A part la précision, par deux fois que ceux qui subissent cette siuation sont autant les Roms que les habitants riverains, rien n’est demandé pour trouver des solutions de logement. M. Mennucci somme la Mairie d’agir et de donner son accord à la Préfecture. On imagine aisément quelle sera la réponse de la Préfecture.

    De plus la Mairie est interpellée en tant que propriétaire, et aucun rappel de ses responsabilités en matière de logement n’est fait ! A lire entre les lignes on croirait que Mennucci veut, comme Carlotti, aue la Mairie fasse expulser les Roms, au nom de la sacro sainte sécurité.

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