Une tribune pour les luttes


Espagne, la CGT avec la rébellion dans les rues…


Article mis en ligne le jeudi 26 mai 2011

La Confédération Générale du Travail (CGT) se réjouit de la mobilisation soutenue des assemblées et campements citoyens surgie du 15 mai. Elle sont la démonstration que l’auto-organisation à partir d’en bas non seulement est possible, mais qu’elle est le meilleur chemin pour réclamer les rues et les places publiques comme lieux de débat et de libre expression, pour réfléchir nombreux à d’autres formes non capitalistes d’organiser la société, pour réveiller les consciences endormies, pour tâcher de faire tomber les murs d’un système corrompu, caduc et extrêmement injuste et inégal.
À la CGT, nous ne croyons pas que la lutte politique des partis et des élections soit l’outil à utiliser, entre autres choses parce qu’elle se transforme en un but en soi, et au contraire nous croyons à l’organisation sociale, aux connexions entre les réseaux sociaux, à la démocratie directe et participative, à l’organisation horizontale, fédérative et assembléiste de la société.
La CGT unit sa voix aux dizaines de milliers de voix indignées qui crient « Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiciens et des banquiers » ; mais nous savons aussi que l’indignation doit se transformer en rébellion et en organisation contre les vrais coupables de la crise, ces mêmes élites politiques et économiques qui s’enrichissent au prix d’un travail précarisé et sans droits, au prix de la privatisation et du démantèlement des services publics, au prix de la détérioration de l’environnement, au prix de la répression de toute dissidence, au prix de l’abandon de la jeunesse à un avenir d’exploitation dans un travail sans droits sociaux.
C’est pourquoi le syndicat CGT encourage et soutient le fait d’être dans la rue avec les Assemblées Citoyennes. Aucun gouvernement, aucun Conseil Électoral Central, ne pourra interdire ni intimider la juste rage qui s’étend dans notre pays et dans le monde et l’empêcher de s’exprimer librement demain samedi, et les jours suivants, dans un acte authentique de réflexion sociale et collective qui va bien au delà d’élections politiques municipales ou autonomiques [régionales].

Secrétariat permanent du Comité confédéral de la CGT.

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Vos commentaires

  • Le 27 mai 2011 à 16:05, par Agora En réponse à : Espagne, la CGT avec la rébellion dans les rues…

    Communiqué de la CNT-AIT d’Espagne

    Appel à l’abstention, appel à la mobilisation et à la lutte

    Les rassemblements massifs et les campements qui, depuis le 15 mai, ensemencent les places des villes et des villages constituent un exemple pertinent des capacités d’organisation que le peuple possède quand il décide d’être l’acteur de sa propre vie, quand il dépasse l’apathie, la résignation et l’absence de prise de conscience, quand il affronte les multiples problèmes dont nous souffrons, nous qui constituons la population (travailleurs, chômeurs, étudiants, immigrés, retraités, précaires…), quand il construit des alternatives.

    Le mode d’organisation développé dans ces mobilisations met en évidence la viabilité de la participation directe dans les assemblées lorsqu’il s’agit de prendre des décisions qui structurent nos aspirations et nos revendications et qui nous font dépasser les positions individualistes. Nous devenons ainsi des protagonistes, nous cessons d’être les spectateurs d’un système basé sur la délégation et la représentativité qui écrase notre personnalité. Les assemblées, les tours de parole, les commissions de travail, la responsabilité, la capacité, l’organisation, l’autogestion, la coordination, l’implication et la clarté sont les crans qui font tourner cet engrenage, capable de défier les institutions, de soulever des questionnements, de provoquer un débat public que la campagne électorale*1 et les messages répétitifs des médias ont éclipsés.

    Les espoirs générés par ces mobilisations massives ne doivent pas faire oublier que des partis politiques, des syndicats et des associations tenteront d’instrumentaliser le mouvement, de le dompter et de le diriger, car ils ont encore plus peur que le gouvernement de perdre le peu de légitimité qu’il peut leur rester. C’est aussi avec cette pensée qu’il faut analyser en profondeur les propositions et les messages qui émanent de cette mobilisation. Dépasser le bipartisme et modifier le Code électoral, comme le proposent certains, ne nous fera pas plus libres, ne favorisera pas la souveraineté de chaque individu. Sur ce constat, les revendications se centrent déjà sur d’indispensables changements sociopolitiques. Cependant, il y a encore des carences, elles concernent les propositions à faire dans le milieu du travail et ainsi que la dénonciation claire et explicite du rôle de collaboration que jouent les centrales syndicales institutionnelles dans l’actuelle « Réforme du travail », les EREs et les destructions d’emploi.

    Depuis le 15 mai, la désobéissance est l’élément fondamental, caractéristique, de toutes les mobilisations et toutes les protestations. Désobéissance qui défie, une fois de plus, la répression et les tentatives d’interdiction des campements par les Délégations gouvernementales*2 et les Gouvernements de région. Désobéissance qui renforce encore plus la participation, l’implication et la prise de conscience de la nécessité de nous organiser. Ainsi bat un pouls collectif qui démontre la force renversante que nous atteignons quand nous nous associons et quand nous décidons de ne pas céder sur nos revendications. Un battement dans nos cœurs qui fait éclater un réveil des consciences, qui nous fait réagir, étendre la mobilisation, la solidarité et dépasser cet élément neutralisateur de la lutte qu’est la peur.

    N’importe quelle nuit le Soleil peut se lever*3 sur cette place ou nous rendons palpable, par la pratique, que non seulement il est possible de nous associer, de nous unir et de luter pour changer notre présent le plus immédiat mais aussi pour élever, par l’autoorganisation, les piliers d’une société sans pouvoirs, sans inégalités, sans répression et sans délégationisme.

    Le 22 mai, avec plus de conscience et de clarté que jamais, répondons par l’abstention. Nous avons démontré par nous-mêmes que la classe politique ne nous représente pas et que nous n’en avons pas besoin

    La CNT poursuit sa participation au mouvement et appelle à la mobilisation permanente, à la lutte comme seul moyen pour résoudre les problèmes dans tous les aspects de la vie.

    Continuons à construire, continuons à désobéir.

    La protestation continue De jour comme de nuit.

    Secrétariat d’action sociale

    SP, Comité confédéral CNT

    Traduction : CNT-AIT de Toulouse.

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