Marseille, le 11 octobre 2012
Bientôt l’outarde canepetière sera sauvée !
Espèce protégée, cet oiseau, particulièrement présent dans la Crau, a aussi quelques représentants près de l’aéroport d’Avignon. Là où doit sortir de terre le projet régional Pégase, zone d’activités spécialisée dans l’aéronautique.
Trente mâles chanteurs et de nombreuses femelles vont donc être « relogés » -c’est la loi– sur une cinquantaine d’hectares que la Région a obligation d’acquérir avec ses maigres deniers. _ Car notre législation est très en pointe en termes de protection animale : un hectare bétonné impose qu’on lui en substitue entre trois et cinq fois plus. L’heure est donc à la mobilisation, au branle-bas de combat pour trouver les terrains suffisants et adéquats où des oiseaux menacés par les activités humaines pourront nidifier en toute tranquillité. C’est nécessaire et je m’en réjouis.
Étonnamment, mes amis roms ont été beaucoup moins touchés par cette belle petite histoire. N’auraient-ils pas de cœur ? Ou ne comprennent-ils pas qu’un pays qui se démène, à juste titre, pour préserver la biodiversité, méprise des familles entières en les chassant d’un trottoir à l’autre et mettant en danger hommes, femmes et enfants ?
A quand la même ferveur pour réquisitionner des terrains dans tout Marseille afin de protéger la dignité humaine des dérives du racisme social ?
Une circulaire interministérielle, qui plus est co-signée par une Ministre marseillaise, existe mais n’est appliquée qu’a minima par le Préfet. Peut-être préfère-t-il la lecture de manuels d’ornithologie ?
Jean-Marc Coppola
Vice-président de la Région PACA
Conseiller municipal de Marseille
Voir également Mille Bâbords 21679
Communiqué de Jean-Marc Coppola après son échange avec Manuel Valls
Marseille, le 12 octobre 2012
Comment je me suis fait « Vallser »
Dans le cadre de son passage à Marseille, j’ai interpelé, cet après-midi, le ministre de l’Intérieur sur la situation des Roms. Davantage préoccupé à rassurer les commerçants en promettant de la vidéosurveillance à chaque coin de rue, alors que les habitants réclamaient davantage de présence policière et donc humaine, Manuel Valls a abrégé notre conversation.
Lorsque je lui demandai de ne faire qu’appliquer la circulaire interministérielle -qui l’est mais de la manière la plus restrictive- , le successeur de Claude Guéant, visiblement déconnecté de la réalité du drame des familles roms, m’a répondu que c’était déjà le cas et a tourné les talons. Et pas seulement, je le crains, parce qu’il n’y avait pas, à ce moment-là, de caméras.
Avec l’ensemble du mouvement de solidarité qui va continuer de grandir, je renouvelle la demande d’un moratoire sur les démantèlements des campements et les expulsions des familles et la recherche de solutions d’hébergement et d’insertion garantissant la dignité des personnes.
Jean-Marc Coppola
Vice-président de la Région PACA
Conseiller municipal de Marseille