21 décembre 2012
Madame le maire,
M’ont été rapportés par des conseillers municipaux et ont été cités dans la presse des propos tenus par
votre adjoint, Gérard Bramoullé , au cours du conseil municipal du 17 décembre, au sujet de la
subvention accordée à la section d’Aix-en-Provence de la Ligue des Droits de l’Homme, subvention déjà
très faible jusqu’à présent (1000 €) et que vous avez décidé de diminuer cette année de 20 % pour
l’établir à 800 €.
Pour justifier cette baisse M Bramoullé aurait utilisé plusieurs arguments :
-
La réduction des « flux budgétaires » conduisant à diminuer les subventions : sur un budget total
de près de 13 millions € de subventions accordées aux associations (d’après le récapitulatif 2011)
les 1000 € que nous demandions représentent peu de choses et situent la LDH parmi les
associations les moins aidées, et de loin ; par ailleurs je n’ai pas constaté dans les subventions de
2012 beaucoup de diminutions.
M Bramoullé invoque, d’après La Provence, deux autres arguments :
- « Le problème de cette ligue, ce n’est pas qu’elle ait adopté la déclaration (des Droits de
l’Homme) de 1789, mais celle de 1948 ». Cette affirmation laisse perplexe : la Déclaration
universelle des Droits de l’Homme de 1948 (que certains s’accordent à trouver nettement moins
"révolutionnaire" que la déclaration de 1789) a été votée à l’unanimité des membres de l’ONU ;
seuls se sont abstenus l’Afrique du sud (au nom de l’apartheid), l’Arabie Saoudite (qui refusait
l’égalité homme-femme) et quatre Etats d’Europe de l’Est (au motif d’un différend sur la
définition de l’universalité) ; la France, bien sûr, l’a votée.
- La "vraie" raison de M Bramoulé est donc la suivante : « La LDH a eu des prises de position
idéologiques, ouvertement politiques, regardez ce qu’ils font, écoutez ce qu’ils disent ». Je suis,
Madame le Maire, extrêmement choqué, outré même, par de tels propos. Oui, la Ligue des
Droits de l’Homme fait de la politique quand elle défend les droits civils, sociaux, économiques ;
oui elle participe ainsi à la vie et à la gestion de la cité ; c’est notre honneur d’être auprès de ceux
qui souffrent d’inégalité, d’injustice, de pauvreté ou de violences ; c’est notre honneur de
combattre pour tous les droits reconnus par les déclarations des droits de l’Homme, qu’il s’agisse
de celle de 1789 ou de celle de 1948, et par les instances internationales.
Dois-je comprendre dès lors que la municipalité module ses subventions sur des critères politiques ? Cela
explique-t-il les subventions très élevées de certaines associations et la faiblesse d’autres ? Ou bien, plus
précisément, s’agit-il de sanctionner ceux qui ont cherché tout au long de cette année à apporter aide et
assistance aux populations Roms que vous vous êtes efforcée de bannir du territoire aixois ? Ces
subventions ne sont-elles pas payées grâce à l’impôt de tous les citoyens ?
Je veux croire qu’il s’agit d’un malentendu et que vous accepterez de revenir sur les propos de votre
adjoint et de rétablir la subvention de la LDH à son niveau antérieur, à défaut d’accepter l’augmentation
demandée.
Puisqu’il s’agissait lundi dernier d’un débat public vous comprendrez que je rende publique la demande
que je vous adresse.
Je vous prie de croire, Madame le Maire, à l’assurance de ma considération citoyenne.
Philippe Sénégas
Président de la section d’Aix-en-Provence de la LDH
Ligue des Droits de l’Homme, section d’Aix-en-Provence
Le Ligoures, Place Romée de Villeneuve 13100 Aix-en-Provence
Tel : 07.60.60.09.83.
Courriel : ldh.aix chez laposte.net.
Site : www.ldh-aix.org