Une tribune pour les luttes

Tricastin, jeudi 7 novembre 2013

Exercice de crise nucléaire : fiasco de la manipulation du lobby et des autorités

Coordination antinucléaire Sud-Est

Article mis en ligne le vendredi 8 novembre 2013

Rien n’a fonctionné comme prévu ! Comme l’annonçait depuis plusieurs jours le CAN84, l’exercice national de crise nucléaire sur le Tricastin a tourné à la pantalonnade. La sirène qui se met en marche tardivement et que l’on n’entend pas dans les lieux supposés se mettre à l’abri, la population qui continue de vaquer à ses occupations comme si de rien n’était, les super-marchés transformés en passoire, les forces de "sécurité" plus préoccupé à coincer les antinucléaires que d’assumer leur fonction de protection,.... et les militants du CAN84 qui, sortis de nulle part, déploient une banderole "arrêt immédiat du nucléaire" en plein coeur du périmètre supposé interdit...

Alors que les brumes matinales se dissipaient sur la campagne, ils et elles ont surgit de la terre et ont très vite occupé la chaussée en déployant leur banderole. Puis en quelques mouvements bien étudiés, après que le grand-père barbu et baguette sous le bras ait donné de loin le signal de l’action, ils se sont plantés face à l’école primaire des Blâches à Pierrellatte (Drôme). En beaucoup moins de temps qu’il en a fallu à ceux qui participaient à la mascarades officielles pour tenter de se mettre en ordre de marche. Ainsi Anne, Jack, Lucie, Victor, Pascale, Stéphane, Michel , Jean équipés de combinaison NBC (nucléaire, bactériologique, chimique) étaient les seules personnes dans le périmètre a être protégés face à tous les corps officiels mobilisés dans cette opération embrouillamini.

Comme le répète depuis toujours le Collectif citoyens antinucléaire de Vaucluse : ces pseudo-exercices de crise nucléaire relèvent d’une fiction, de la volonté des autorités et du lobby de tenter de faire croire qu’elles maîtrisent le nucléaire. Quoique... rien que d’organiser une telle mise en scène c’est déjà reconnaître que la catastrophe nucléaire est envisagée. Alors : tactique enfumage. Les journalistes sont "embedded" dans un véhicule officiel à l’image de ce que font les forces militaires états-uniennes sur leur terrains de guerre. On leur montre là où il faut filmer et photographier. Ca ne marche pas à tous les coups, surtout lorsque surgissent les antinucléaires. Les médias respirent un peu : enfin un mouvement de vie dans cette morne litanie d’auto-satisfaction bancale.

La mystification des nucléocrates fait long feu, car qui peu croire sérieusement que le premier réflexe de parents normalement constitués ne serait pas d’aller chercher les enfants à l’école et de fuir au plus vite la zone contaminée ? Alors vouloir officialiser le kidnapping légal des enfants dans une école, les retenir prisonniers, leur imposer l’angoisse de la nuit qui tombe loin de la maison, ( le lobby et les autorités appellent cela le "confinement"). avec même pas de stocks alimentaires et de boissons pour tenir le coup pendant un jour, deux jours, une semaine, ou un mois... il faut vraiment être et inhumain et fanatique pour envisager un tel scénario. D’autant que si le lieu, l’école, votre habitat ou votre entreprise n’est pas équipé de matériel de filtration de l’air contaminé, et n’est pas hermétiquement clos et n’est pas construit avec des parois en plomb pour empêcher la radioactivité de pénétrer : le confinement c’est signer sa mort par radiation ou asphyxie.

Avec un accident nucléaire : seule la panique sera à l’oeuvre. Et si, en plus, il est la conséquence d’un séisme ou d’une inondation et donc que les voies de communication sont rendues impraticables : même les services de secours ne pourront pas circuler. Pour autant d’ailleurs que les personnels réquisitionnés pour être sacrifiés en aient accepté et le principe et l’issue fatale. Dans cette sale affaire seule les pompes funèbres seront gagnantes.

N’évoquons même pas la fuite des autorités et spécialistes du nucléaire comme cela s’est passé à Fukushima avec ceux de Areva lors de l’explosion des réacteurs.

Non, vraiment, la seule attitude rationnelle et de bon sens est de faire en sorte que la catastrophe nucléaire ne puisse avoir lieu. Donc d’éliminer la source du mal en mettant à l’arrêt immédiat et définitif toutes les installations nucléaires du pays.

Dans l’après-midi le CAN84 et l’organisation Next-Up organisaient aussi une contre-démonstration de crise à l’intention des médias à l’image de celle présentée le samedi précédent en lisière du site nucléaire du Tricastin. Test de thyroïde et de présence de radioactivité sur les vêtements des présents, démonstration de mesures de sources radioactives et lancement d’alerte,... Un journaliste qui a suivit le parcours officiel et dont les chaussures ont bipées sous le portique de chez Aréva vient aussi se faire vérifier auprès des antinucléaires.

Moment d’émotion et de fraternité aussi dans la journée : la rencontre avec un ancien du nucléaire venu fleurir au cimetière de La Palud la tombe d’un proche. Il prend en photo le groupe des antinucléaires et leur glisse dans l’oreille : « Continuer car sans vous et vos actions nous les gars du nucléaire n’aurions pas bénéficié d’amélioration de nos conditions de travail. C’est par ce que vous brisez ce mur du silence qui entoure l’atome que les choses vont changer ».

Clin d’oeil : plusieurs véhicules de la maréchaussée postés en embuscade et surveillance des antinucléaires sont repartis des lieux avec quelques auto-collants "arrêt immédiat du nucléaire" aux fesses...

Source : http://www.coordination-antinucleai...

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