Appliquer le programme de natation dans les écoles élémentaires de Marseille est un défi de taille : manque de piscines, manque d’horaires d’ouverture suffisants, de maîtres nageurs et de moyens de transport pour s’y rendre, les barrières sont multiples. Le résultat est que la majorité des enfants du centre-ville et des quartiers nord n’apprennent pas à nager durant leur scolarité en école élémentaire.
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Episode 1
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Vos commentaires
# Le 18 décembre 2013 à 10:49, par Christiane En réponse à : To swim or not to swim
Brasses coulées à Marseille
LE MONDE | 17.12.2013
https://mail.google.com/mail/u/0/?hl=fr&shva=1#inbox/143050d671a77d05
En 2008, la deuxième ville de France comptait vingt-deux bassins municipaux. Il en reste quatorze, dont deux fermés cet hiver pour « travaux de réfection ».
(...)
Voilà pour la moyenne, médiocre pour une ville bordée par 57 km de littoral et qui, en 2012, a donné à la France deux champions olympiques de natation. Mais, sur la carte, la réalité est plus brutale encore. « On monte à 75 % de non-nageurs dans les quartiers nord, au centre-ville et dans la vallée de l’Huveaune, les zones les plus populaires de Marseille, admet Christine Quenette. Avec des pointes à 90 % dans certaines cités. »
Pap N’Diaye, professeur à Sciences Po Paris, a étudié l’histoire des piscines municipales américaines et n’est pas surpris. « Aux Etats-Unis, observe-t-il, 69 % des enfants noirs ne savent pas nager. Les statistiques marseillaises sont comparables avec celles des grands ghettos américains. Elles traduisent le manque de piscines dans les quartiers populaires, tout comme celui des services publics en général. A Marseille, la présence de la mer pourrait compenser. Cela ne semble pas être le cas. »
Educateur, originaire des quartiers nord, Serge Viciana, 55 ans, se désespère : « Ça m’a frappé cet été sur la plage de Corbières, à l’Estaque, se souvient-il. Quand j’ai vu tous ces ados sur le sable ou dans l’eau, mais là où ils avaient pied, j’ai eu un flash. Comme un retour dans les années 1960, quand la plupart des gens de ma génération ne savaient pas nager. »
« Dans les quartiers, les gamins ont pris cette habitude : à part le foot et la boxe, tu n’as rien, note Nassurdine Haidari, Comorien d’origine, élu PS du 1er secteur et délégué régional du Conseil représentatif des associations noires (CRAN). Moi, j’ai appris à nager à 25 ans. La ghettoïsation pousse à une approche des loisirs très spécifique. »
En décembre, après plusieurs semaines de consultation auprès des habitants, le Collectif des quartiers populaires de Marseille (CQPM) a édité ses « 101 propositions d’urgence ». Au numéro 75, une demande simple : « L’ouverture des piscines municipales au public, leur restauration et leur maintien en état de marche. » « Dans ce cas comme dans d’autres, s’enflamme Mohammed Ben Saada, une des locomotives du CQPM, on parle de ségrégation. Tout fait système : l’accès aux piscines, l’état déplorable des gymnases et des stades. Il y a une frontière invisible entre le nord et les autres quartiers de Marseille. »
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