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L’antitsiganisme devient une locomotive de campagne électorale dans l’ancien pays des droits de l’Homme. Il est même le ciment d’une classe politique dégénérée à un point tel qu’on n’en distingue plus les composantes.
En septembre 2012, Samia Ghali, sénatrice-maire socialiste de Marseille, disait comprendre la bande qui, sous l’œil impassible de la police, avait chassé des Rroms de la cité de Créneaux sous la menace. Le 22 juillet 2013, Gilles Bourdouleix, député-maire d’UDI, dit qu’Hitler n’avait peut-être pas tué assez de Rroms. Hier, c’était au tour de Luc Jousse, maire UMP de Roquebrune-sur-Argens qui regrette l’intervention rapide de pompiers pour éteindre un incendie dans lequel des Rroms auraient pu brûler vifs. Il suit son camarade Régis Cauche, maire UMP de Croix qui en septembre dernier promettait tout son soutien à celui qui commettrait l’irréparable contre un Rrom. Le 27 novembre dernier, c’était Jacqueline Rouillon, maire Front de Gauche de Saint-Ouen, qui réussissait son coup de faire expulser environ 800 Rroms sous le faux prétexte tsiganophobe que leur présence mettait en péril le chauffage d’hôpitaux et de logements parisiens.
Il est mal vu de dire « tous pourri », donc nous ne le dirons pas. Cependant, nous vous demandons une autre qualification de cette situation, y compris en utilisant des mots d’une autre langue que le français, si la langue de Molière ne permet pas un rendu fidèle. Car nous savons qu’après ce passage à revue de ce que dans l’ancien pays des droits de l’Homme on appelle les « partis de gouvernement », la tâche est bien difficile, et ce n’est pas la réaction de M. Copé, qui trouve les propos de son camarade « choquants » qui nous rassurera, car elle a une trop forte odeur de pain au chocolat. Reconnaissons-lui au moins le mérite d’avoir réagi, contrairement aux responsables du gouvernement et du parti socialiste, que nous avions alertés, entre autres au sujet des propos de Mme. Ghali. D’ailleurs, M. Copé aurait-il réagi s’il avait une meilleure côté de popularité ? Dans le doute, nous poserons la question à tante Irma, sans pour autant être sûrs qu’elle pourra le dissiper.
Contrairement à M. Jousse, qui, pour se racheter, prétend n’avoir fait que relayer les propos malheureux d’un de ses administrés, nous ne relayerons pas certains propos que nous entendons des Rroms, bien que nous les trouvons, sinon justes, parfaitement justifiés.
Les assoiffés de pouvoir ont trouvé un sujet qu’ils pensent électoralement payant. Les Rroms ne sont pas des habitants de bidonvilles, mais un peuple. En France, nous ne sommes pas 17 000, mais au moins 500.000. Nous ne sommes pas toujours là où l’œil extérieur nous cherche, croit ou veut nous voir. Il est bien de choses qui échappent à cet œil extérieur qui ne fait que balayer les « roms » sans se poser pour vraiment les voir. Il est des choses que nous voulons bien montrer, mais qui n’intéressent pas une société frappée d’hystérie antitsigane où ceux qui résistent à l’épidémie sont traités de naïfs dans un monde irréel de bisounours. Enfin, il est des choses que nous ne montrerons pas. Car cette dégénération de la classe politique nous investit, avec d’autres, d’une mission dont nous ne voulons pas sacrifier l’objectif à l’autel de l’hystérie à laquelle l’establishment médiatique sert de caisse de résonance.