Une tribune pour les luttes

Communiqué du Droit Au Logement de Gironde

Procès en correctionnel pour 5 membres du D.A.L33

mercredi 9 avril à 14h au tribunal correctionnel de Bordeaux, 30 rue des Frères Bonies.

Article mis en ligne le jeudi 20 février 2014

Bordeaux le 8 février 2014

Le mercredi 9 avril 2014, cinq membres du Droit Au Logement de Gironde (D.A.L33) sont convoqué-e-s au tribunal correctionnel afin de répondre des faits suivants : «  S’être à Bordeaux, entre le 6 mars 2013 et le 12 juillet 2013, en tout cas depuis un temps non couvert par la prescription et sur le territoire national, introduits ou maintenus dans le domicile de Odette L. à l’aide de manœuvres, menace, voies de fait ou de contrainte, en l’espèce en fracturant la porte d’accès, en effectuant le changement de serrures de l’appartement, en y pénétrant pour y installer plusieurs familles étrangères, en imposant la présence des ces dernières dans le domiciles, sans le consentement du propriétaire. »

Ce procès fait suite aux perquisitions et gardes à vue de l’été dernier après la plaine contre X déposée par Mme L. pour la violation de son domicile rue Planterose à Bordeaux.

Lire ici :
http://dal33.over-blog.com/communiqu%C3%A9-du-d.a.l-gironde
http://dal33.over-blog.com/nouvelle-garde-%C3%A0-vue-pour-les-militants-du-dal33

Pour les faits qui leurs sont reprochés les membres du D.A.L33 encourent une peine d’un an de prison et 15 000 euros d’amendes.

Alors que des centaines d’individus et de familles sont à la rue, que la loi de réquisition n’est toujours pas appliquée bien que Bordeaux regorge de 10 411 logements vacants (chiffre INSEE, recensement 2010), alors que des expulsions ont lieu en plein hiver et que l’on mure des bâtiments pour que personne ne puisse pas s’y abriter, ces membres du D.A.L33 , solidaires des sans abris, sont donc aujourd’hui trainé-e-s devant les tribunaux et risquent de la prison ferme pour s’être mobilisé-e-s pour l’application du droit de chacun-e à un «  logement convenable, y compris à une protection légale contre l’expulsion  » (Cf. Déclaration Universelle des droits de l’Homme).

Le Droit Au Logement vous appelle à faire preuve de solidarité et d’indignation.

Nous vous donnons d’ores et déjà rendez-vous le mercredi 9 avril à 14h au tribunal correctionnel de Bordeaux, 30 rue des Frères Bonies.

Un comité de soutien est en train de se constituer afin d’organiser ce rassemblement et appeler au soutien financier. Celui-ci vous contactera dès que les bases en seront posées.

Soyons nombreux/euses à nous mobiliser contre la criminalisation de la solidarité et pour un toit pour tous !

Merci de faire suivre ce communiqué dans vos réseaux.

Droit Au Logement 33

Contacts - DAL33 (Droit Au Logement de Gironde)

Tel :
06 95 43 53 23

Mail :
dal33gironde qzH gmail.com

Blog :
http://dal33.over-blog.com/


Communiqué du Droit Au Logement (D.A.L) Gironde

Le 21 juillet 2013

Répression sécuritaire contre le D.A.L33

Trois articles dans Sud-Ouest, un dans le Figaro, TV7, RTL, des dizaines de coups de fils et de mails d’insultes et de menaces essentiellement à caractère raciste et xénophobe, une plainte déposée contre X, des élus UMP et FN qui demandent notre dissolution : la sphère politico-médiatique s’est enflammée en apprenant que des familles d’origine étrangère avaient occupé un immeuble appartenant à une personne âgée de 84 ans à Bordeaux, dans le quartier Saint-Michel, soi-disant «  installées par le D.A.L33  » qui aurait «  fracturé la serrure  ».

Le ton général de ces réactions, de la véhémence jusqu’à à la haine, criminalise l’action du D.A.L33, qui «  met des mamies à la rue », « viole leur bien  » et « fait dormir des indigènes dans leur lit  » dès qu’elles ont le dos tourné …

Concrètement, cet immeuble était connu comme inhabité et ouvert depuis au moins six mois. Après vérifications, nous y avons constaté l’absence d’effets personnels et appris que son propriétaire était domicilié dans une autre ville. Le tout dans un bâtiment présentant tous les signes de vacance.

La contestation de ces faits n’a été qu’un choix stratégique visant à obtenir une expulsion rapide hors de la procédure classique. D’ailleurs, avant la forte médiatisation, les familles avaient reçu l’autorisation orale de la propriétaire de rester jusqu’en septembre.

Aujourd’hui, les familles sont à la rue et l’immeuble demeure vide.

Les accusations portées sur le D..A.L33 sont les conséquences d’un contexte bien particulier :

- la démission du préfet à son obligation de loger ces familles, qui étaient en situation régulière, en vertu de l’arrêt du conseil d’Etat du 10 février 2012. Ces familles se trouvaient donc dans un état de nécessité absolue après avoir épuisé toutes les solutions légales possibles.

- le climat politique qui cède un large espace d’expression aux idées racistes, nationalistes et individualistes, ce qui autorise des élus U.M.P (F. Robert) ou F.N (M. Colombier) à avoir des propos mensongers dans la presse.

Tout cela n’est que l’alibi parfait et attendu du gouvernement pour s’attaquer aux initiatives solidaires du D.A.L de Gironde. Cela lui permet de réprimer ce genre d’activités grâce à une sur médiatisation qui révèle la large place laissée aux réactions xénophobes, identitaires et nationalistes dans la sphère publique : l’Etat va exactement dans le même sens que les idées d’extrême droite.

Reprenant l’article initial et approximatif de Sud-Ouest, ces idées d’un autre temps ont fait le tour du web, remis à toutes les sauces, notamment celle du repli identitaire. Les militant.e.s du D.A.L33 ainsi que les familles sont inondées de menaces et de propos haineux sur les réseaux d’extrême droite.

Un facebook de soutien à la propriétaire s’est ainsi constitué sans son accord et on peut y lire des propos tels que "défonçons à coup de barre à mine la gueule de ces tarlouzes."

Dans cette course au populisme, l’autoritarisme s’exerce de manière décomplexée : «  on veut la peau du D.A.L », c’est ce qui a été dit à un militant interpellé jeudi 18 juillet.

Ce jour-là, à 7h du matin, à 4 endroits différents de Bordeaux, 25 policiers et 8 voitures de police sont venus réveiller quatre militant.e.s chez eux et saisir leurs téléphones, ordinateurs, disques durs et documents divers. Ils ont ensuite été amenés au commissariat et placés 12 heures en garde à vue aux sorties desquelles aucune charge n’a été retenue contre eux. Aucune preuve d’une quelconque violation de domicile ou de dégradation ne leur a été soumis tandis que la police a conservé la plupart des objets saisis.

Le même jour., le local du syndicat Solidaires qui héberge gracieusement le D.A.L33 a lui aussi subi une perquisition, après avoir vu sa serrure forcée. Les familles ont elles aussi vécu plusieurs auditions durant lesquelles elles nous disent avoir subi des pressions pour dénoncer le DAL33. Quelle disproportion de moyens pour une simple suspicion de violation de domicile !

Le DAL33 ne se veut pas adversaire de particuliers, et regrette si cette propriétaire a eu l’impression que notre intention était de lui porter atteinte. En revanche, il continuera à promouvoir et à acter la solidarité par la réquisition de logements vacants, publics ou privés.

Un toit est plus qu’un droit, il est une nécessité vitale, et il n’y a pas de débat à ouvrir sur cette affirmation. Nous ne cèderons pas sur ce principe. C’est la meilleure réponse au mépris politique et sociétal que vivent les immigré-e-s en particulier, et les millions de foyers « bien de chez nous » qui connaissent au quotidien des problèmes liés au logement. C’est pourquoi nous nous mobilisons tous les jours, sans moyens financiers et sans distinction.

Pour plus d’informations, une conférence de presse sera donnée conjointement avec Solidaires mardi 23 juillet, à 11h30, dans leur local du 8 rue de la Course.

Contact :
DAL33 (Droit Au Logement de Gironde)
06 95 43 53 23

http://dal33.over-blog.com/

***
Compléments d’info

Le communiqué de La Fédération Nationale Droit Au Logement
http://dal33.over-blog.com/communiqu%C3%A9-du-d.a.l-national-soutien-au-d.a.l33

Le communiqué de Solidaires33
http://dal33.over-blog.com/solidaires-33-perquisitionn%C3%A9-communiqu%C3%A9

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