Le tribunal est donc allé bien au-delà des réquisitions, puisque le 25 mai
le procureur demandait 500 euros d’amende mais aucune peine de prison. Le
procès Morville est donc appelé à devenir un « procès de référence » en
matière de criminalisation du mouvement lycéen. Premier procès médiatisé,
suivi par plusieurs autres, le verdict du 1er juin donne le la pour la
suite.
Comme nous l’avions annoncé dans notre déclaration publique du 27 mai,
Samuel a aussitôt fait appel. Effectivement, lors du procès du 25 mai, le
tribunal avait refusé d’entendre les témoins de la défense, au mépris du
Code de procédure pénale, et violant ainsi l’article 6 de la Convention
européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales
(CEDH).
En faisant appel, notre camarade refuse donc également de laisser se créer
un précédent qui serait préjudiciable à l’ensemble des personnes mises en
examen pour « outrage », « rébellion » ou « violences » contre des
policiers.
La Justice estimant elle-même son verdict inique, a voulu éviter tout
rassemblement. Un important dispositif policier avait donc été déployé le
matin aux abords et dans l’enceinte du palais de Justice. Seules les
personnes munies de convocations judiciaires ont pu accéder au tribunal de
grande instance, dont toutes les entrées étaient filtrées par des cordons de
CRS. L’heure annoncée pour le verdict a elle-même été modifiée deux fois,
pour désorganiser les soutiens de Samuel, qui n’ont donc pu convoquer de
rassemblement de solidarité.
Alternative libertaire, 1er juin 2005