La Dar Lamifa, 127, rue d’Aubagne, 13006
La Dar Lamifa, 127, rue d’Aubagne, 13006
Communiqué du groupe Germinal dimanche 15 mars :
La Dar Lamifa ne pourra pas ouvrir ses portes au public le 19 mars. Nous espérons reporter la causerie à une date ultérieure. Nous vous tiendrons au courant au plus tôt.
Désolé pour ce contretemps...
Le Groupe Germinal de la fédération anarchiste, organise une causerie avec Félix Tréguer de la Quadrature du Net à propos de la campagne Technopolice.fr, le Jeudi 19 mars dès 19h , à la Dar Lamifa, à Marseille.
Sur le site technopolice.fr, un texte annonce la couleur à propos de la mise au pas des Marseillais : « En décembre 2017, la mairie de Marseille annonçait le début du déploiement de son Observatoire Big Data de la tranquillité publique à l’issue d’un appel d’offre remporté par l’entreprise Engie Inéo, leader du marché de la vidéosurveillance. Le projet marseillais promet une vaste plateforme d’intégration basée sur les méthodes de Big Data et de machine learning, capable d’analyser ce qui s’est passé (hier), d’apprécier la situation actuelle (aujourd’hui), et d’anticiper la situation future ou probable (demain).
L’outil agrégera en effet de multiples bases de données structurées et non-structurées, notamment celles de la Délégation Générale de la Sécurité (DGSEC) de la ville de Marseille, qui répertorie toutes les mains courantes, les verbalisations et bien d’autres données géolocalisées récoltées par les acteurs municipaux de la sécurité.
À cela s’ajouteront les flux du vaste réseau de vidéo-surveillance rendu intelligent grâce au traitement de l’image (2000 caméras à terme et demain des drones), les données des hôpitaux publics, les données publiées par les foules sur les réseaux sociaux (Twitter et Facebook sont mentionnés page 22 du CCTP). Sans compter les jeux de données fournis par les partenaires externes de la ville, qu’il s’agisse d’autres collectivités, de l’État (coucou la Place Beauvau, ses statistiques sur la criminalité, ses fichiers biométriques TES et autres !) ou des partenaires privés (opérateurs télécoms, etc.), qu’Engie Inéo aura pour mission de démarcher. Il y a de quoi faire.
Enfin, le crowdsourcing est également de mise. Si l’on en croit le Cahier des clauses techniques particulières (CCTP), chaque citoyen pourra fournir en temps réel des informations (texto, vidéo, photo, vitesse de déplacement, niveau de stress, …) via une application sur smartphone ou des objets connectés. Grâce à toutes ces données, la ville souhaite donc analyser automatiquement les incidents grâce à des algorithmes portant sur leur contexte et leur cause, sur la détection et l’investigation des comportements anormaux, sur la géolocalisation des points dits « chauds » de la ville. »
La mairie de Marseille, désormais dotée de cet « Observatoire Big Data de la tranquillité publique », nous fait faire des pas de géant vers une société de contrôle contre laquelle, en tant que libertaires, nous ne pouvons que lutter. Une société dans laquelle – à terme – l’agrégation des immenses quantités de données issues de la surveillance continue de nos vies et l’automatisation de son traitement au bénéfice de l’autorité locale redonne toute son actualité à l’architecture carcérale "idéale" du Panoptique imaginée par les frères Bentham et à sa critique.
La causerie permettra de discuter des dérives qu’implique la surveillance totale de la ville et de nos vies. Elle sera suivie d’un repas à prix libre.