Une tribune pour les luttes

Communiqué du Collectif 113

Article mis en ligne le mercredi 21 septembre 2022

Mercredi 21 septembre

Aujourd’hui à 7h du matin, les deux bâtiments du 113 et 115 de la Canebière, occupés depuis février 2022 par une cinquantaine de mineurs ont été évacués. 12 camions de CRS et la Préfecture étaient mobilisés.

50 jeunes exilés, isolés en France, occupaient ces deux squats. Ils sont tous en recours, c’est-à- dire en attente de voir le juge des enfants pour faire valoir leur minorité et les droits qui en découlent.

Depuis dimanche, les jeunes du collectif 113 ont élu domicile au kiosque en haut de la Canebière pour ne pas subir la violence de l’expulsion, sachant qu’aucune date précise n’a été communiquée. Organisés collectivement, ils ont décidé de visibiliser leur combat et porter leurs revendications sur la place publique.

Après l’expulsion du 113 et du 115, la police s’est présentée au campement en demandant au collectif d’évacuer le kiosque. Cependant, comme nous l’a précisé l’avocat sollicité par le 113 : « l’autorité administrative qui viendrait évacuer le domaine public de ses occupants sans autorisation du juge compétent se rend coupable d’une voie de fait qui engage sa responsabilité ». Avec des soutiens sur place, nous avons demandé de rester sur les lieux. Un délai de 48 h nous a été laissé sachant qu’un arrêté préfectoral peut tomber à tout moment.

Pourquoi les jeunes du collectif 113 n’ont pas accepté les propositions d’hébergement de la Préfecture ce matin ?

Dans un premier temps, les jeunes devaient être amenés dans un gymnase pour être ensuite orientés dans un des deux foyers d’urgence : la Madrague ou Forbin. Nous rappelons que ceux sont des hébergements destinés AUX MAJEURS où les personnes sont mises dehors à 8h et ne peuvent rester en journée. Ces structures sont totalement inadaptées pour des mineurs, qui sont scolarisés et qui ont besoin d’un accompagnement spécifique. Quant à la possibilité d’intégrer un hôtel dans un deuxième temps, il s’agit encore d’une mise à l’abri pour des MAJEURS et sans aucune prise en charge.

Ces propositions sont inacceptables car elles ne tiennent pas compte des revendications portées par les jeunes depuis le début de leur lutte, à savoir :
- Une prise en charge, jusqu’à la décision définitive de justice concernant la reconnaissance de leur minorité
- Que la présomption de minorité soit inscrite dans la loi afin que les conseils départementaux en charge de la protection de l’enfance soit dans l’obligation de prendre en charge les jeunes jusqu’à la fin de leur recours
- Accès à leurs droits fondamentaux (hébergement, santé et école), et respect de leur dignité

Alors que nous alertons les pouvoirs publics (Mairie, Département, Préfecture) depuis 8 mois, seules des solutions prises en urgence et sans concertation, donc inadaptées sont proposées.

Le renvoi de responsabilité entre Mairie, Préfecture et Département n’a que trop duré. Mineurs à la rue, mineurs en danger, il est inacceptable que les institutions défaillantes se reposent encore et toujours sur la société civile et les organisations militantes.

Les lieux possibles ne manquent pas et des solutions alternatives existent, c’est la volonté politique qui fait défaut.

Le collectif 113

Communiqué du Collectif 113 • Mercredi 21 septembre 2022
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