Dans un communiqué public émis directement de la Prison de Lebu, le Prisonnier Politique Mapuche, OCIEL SANTI de la Communauté Mapuche de Nicolás Calbullanca du Secteur de Lebu dans la province d’Arauco lance un appel aux organisations de défense des Droits Humains pour qu’elles prennent conscience de la répression que l’état chilien exerce sur le peuple Mapuche et aux communautés Mapuche pour qu’elles poursuivent les revendications légitimes des droits collectifs qui leur appartiennent comme peuple ancestral et pour ne pas accepter des miettes de la part de l’État.
Source : Redchem / Meli wixan Mapu
COMUNIQUÉ
Moi, OCIEL SANTI, Prisonnier Politique Mapuche de la zone de Arauco, je veux faire connaître à l’opinion publique nationale et internationale, aux organismes des Droits Humains, aux médias et spécialement à la société civile et mapuche ce que suit :
Nous les Mapuches, nous avons une pensée dominée par le respect d’un système de vie distinct, celui du monde non/mapuche, qui ne reconnaît pas l’humiliation et la marginalisation que notre peuple a subi pendant plus de 500 ans. Cependant en plusieurs secteurs du Wallmapu ( territoire Mapuche) se maintient une revendication permanente de nos droits politiques et culturels.
Nos communautés rendues vulnérables par les réductions territoriale souffrent de la répression physique et psychologique qui se traduit par des menaces, la peur et la persécution politique permanente et cela même dans une supposée démocratie.
Par conséquent, il est extrêmement urgent que le gouvernement du Chili commence à donner des signes d’une solution rapide et d’une volonté politique minime pour remédier aux problèmes des communautés. Il ne faut plus emprisonner massivement les Mapuches et en faire des clandestins. Ce n’est pas possible que l’État chilien continue à présenter seulement des solutions rafistolées. Nous voulons la reconnaissance de nos droits territoriaux, socio-politiques et culturels.
Il est temps que les autorités se rendent compte que les mesures d’assimilation qui sont en train d’être appliquées : les subventions, projets et programmes gouvernamentaux d’intégration, sont seulement en train de détruire la structure de vie dans les communautés et se dressent directement contre notre autonomie et le légitime droit à l’auto-détermination.
Pour cela, je veux faire un appel à l’opinion publique, aux organisations des Droits Humains et aux communautés,qui voivent devenir conscients de la violence et du joug répressif de l’État chilien. C’est le moment de revendiquer les droits collectifs que nous appartiennent en tant que peuple ancestral afin de ne pas recevoir seulement des miettes.
Et finalement, je veux réaffirmer que je ne suis pas un prisonnier ordinaire mais une victime de la criminalisation et du dépouillement que vit mon peuple Mapuche.
Par conséquent j’exige ma liberté parce que ce n’est pas juste qu’ils m’assignent 5 chefs d’accusations dont aucun n’est prouvé. Je suis inculpé uniquement parce que je suis Mapuche et ai des principes clairs fondés sur les restitutions nécessaires à mon peuple afin de réussir sa libération.
Prison de Lebu, Mardi, le 12 décembre 2006
Arauko Mongen Palei !!!
MARICHIWEW !!!
Diffusion : Collectif pour l’Autonomie du Peuple Mapuche