Une tribune pour les luttes

Compte-rendu de l’assemblée générale inter-universitaire du 8 décembre

Article mis en ligne le dimanche 9 décembre 2007

À l’appel du collectif « Sauvons l’Université ! » (SLU), l’assemblée générale
inter-universitaire du 8 décembre a rassemblé plus de 250 personnes [1] dans
les locaux de Paris 7 : c’est un succès qui témoigne de la mobilisation et de
l’attente des personnels de l’université.

Le collectif SLU a rappelé tout d’abord qu’il a travaillé depuis le début en
complémentarité avec Sauvons la Recherche (SLR) et avec les syndicats. Cette
convergence a abouti à la journée d’action unitaire du jeudi 6 décembre contre
la loi LRU et à l’entrevue entre le directeur de cabinet de Valérie Pécresse et
une délégation composée de représentants de l’intersyndicale et des 2 collectifs
pour la remise d’un mémorandum en 10 points (voir compte rendu). Des débats
animés se sont engagés et focalisés sur deux points : l’organisation du
mouvement des personnels mobilisés, les modalités d’actions.

Organisation du mouvement.

- L’AG a voté, à l’initiative de certains personnels en grève de Paris 3 et
Paris 10 (entre autres), en faveur d’une Coordination nationale des personnels
mobilisés. Cette coordination comprendra de 1 à 3 représentant.es par
établissement (si possible avec représentation des enseignant.es chercheur.es,
personnels administratifs et techniques et doctorant.es). La première réunion
de la coordination se tiendra samedi 15 décembre dans les locaux de Paris III.

Les détails pratiques de l’organisation de cette coordination seront
disponibles sur la liste coord-u(arobase)ras.eu.org.
Pour s’inscrire à cette
liste :

coord-univ-request(arobase)ras.eu.org.

- Tout en se félicitant de la création de cette coordination, le collectif SLU a
de son côté appelé à la mise en place de structures plus souples, sous forme de
comités locaux du mouvement SLU – certains existent déjà – afin d’amplifier sur
chaque campus la mobilisation, et de créer des espaces de réflexion sur les
contre-propositions à la loi.

- L’AG a insisté sur le caractère non concurrentiel de la coordination et des
mouvements (SLU, SLR, syndicats), qui tous conservent naturellement leur
autonomie. SLU entend en particulier enrichir son site de toutes les réflexions
et propositions d’actions des collègues syndiqués ou non, membres de la
coordination nationale ou non. Pour adresser des informations et suggestions :
postmaster(arobase)sauvonsluniversite.com.

Modalités d’actions.

Un certain nombre de propositions d’actions ont été approuvées par l’AG :
qu’elles soient comprises comme autant de possibilités devant être déclinées
selon les situations locales.

- Mise en place d’un vote interne dans chaque université à l’attention de tous
les personnels sur la question : « Etes-vous pour ou contre l’application de la
loi LRU » ?

- Actions relevant de la « grève du zèle », c’est-à-dire d’une application
scrupuleuse de nos charges. Exemples : demande systématique des textes de lois
nous obligeant ou nous autorisant à faire telle ou telle démarche ; envoi
systématique de nos relevés de notes en recommandé au seul rectorat pour
accord. En arguant du fait que dans la nouvelle loi, la note servant non
seulement à évaluer le travail d’un étudiant, mais à mesurer les taux de
réussite des universités et par là même à décider du montant des financements
accordés, la décision échappe en grande part à la compétence du seul
enseignant.

- Action à construire en collaboration avec SLR, praticien de la démarche :
inviter à une démission collective des directeurs d’UFR et d’équipes de
recherche.

- Faire en sorte que les C.A. ne votent pas les nouveaux statuts, quand c’est
encore possible.

- Concernant l’évaluation des laboratoires en cours : relayer nationalement par
une lettre aux experts de l’AERES [2] pour expliquer notre désaccord avec les
critères d’évaluation (car ces critères seront importants dans la modulation
des services).

- Concernant les maquettes LMD, établir une action au niveau national contre la
destruction des formations disciplinaires et la mise en place d’enseignements
professionnalisants au rabais.

- Actions médiatiques multiples :

o Appel à tous les chercheurs et universitaires qui parlent dans les médias pour
qu’ils s’expriment contre la LRU ; diffusion de ce mot d’ordre par nos réseaux.

o Par tous les abonnés du journal Le Monde, envoi d’une lettre de protestation
motivée par la non-couverture de l’inquiétude de la communauté universitaire
dans les colonnes du quotidien.

o Signature électronique automatique de nos mails par une formule du type « 
enseignant-chercheur en colère / contre la loi LRU »

o Décision d’une journée d’action et de grève mardi 11 décembre 2007 (jour fixé
en accord avec celui que décidera la coordination étudiante réunie ce
week-end).

- Propositions du SNESUP :

o une journée d’action pour le vendredi 14 décembre, et, la semaine suivante,
pour le mercredi 19 décembre (l’idée étant de changer de jour pour que ce ne
soient pas toujours les mêmes qui fassent grève).

o Début janvier, une manifestation nationale unitaire, en accord avec les
projets de SLR et des autres syndicats.

o Utiliser le mémorandum qui a été remis à la ministre.

- D’autres propositions d’actions et de mobilisations seront recueillies et
diffusées régulièrement sur le site de SLU.

En conclusion, l’A.G. appelle les collègues à poursuivre et à étendre leur
mobilisation, y compris sous des formes nouvelles, et exprime le voeu que SLU
continue son travail en liaison avec SLR, les syndicats et la nouvelle
Coordination nationale.

Ndm : Voir aussi l’Appel à la communauté universitaire : les présidents
d’université ne parlent pas en notre nom.

[1] Les présent.es provenaient des établissements et organisations suivants :
Université Aix-Marseille 1, Université d’Amiens, Université de Besançon,
Université Bordeaux 3, Université de Brest, Université de Caen, Université de
Cergy Pontoise, Université de Dijon, Université Grenoble 3, Université Lille 3,
Université Lyon 1, Université de Marne la Vallée, Université Montpellier 3,
Université d’Orléans, Université Paris 1, Université Paris 3, Université Paris
4, Université Paris 5, Université Paris 6, Université Paris 7, Université Paris
8, Université Paris 9, Université Paris 10, Université Paris 11, Université
Paris 13, Université de Poitiers, Université de Reims, Université de Rouen,
Université de Toulouse Le Mirail, Université de Tours, Université de Versailles
St Quentin, CNAM Paris, CNRS, ENS, ENS-LSH, ENSAD, INALCO, SNESUP. Etaient
présentes à l’AG des personnes mandatés par : l’UFR Lettres et l’UFR de
l’Université de Poitiers, l’UFR Lettres-Sciences Humaines et l’UFR Psychologie
de l’université de Rouen, l’Université de Tours, l’Université de Lille III, le
Collectif des personnels et Intersyndicale (CGT, FSU, SUD) de l’Université de
Caen.

[2] AERES : Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur
(http://www.aeres-evaluation.fr).

http://www.sauvonsluniversite.com/

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