Une tribune pour les luttes

SMG (Syndicat de la Médecine Générale)

L’arrêt de travail est un outil thérapeutique . Ne le laissons pas détruire

Article mis en ligne le mardi 1er avril 2008

Syndicat de la Médecine Générale,

52 rue Gallieni, 92240 Malakoff

Tél. : 01 46 57 85 85 – Fax : 01 46 57 08 60

- e-mail : syndmedgen chez free.fr

– site : http://smg-pratiques.info

L’arrêt de travail est un des remèdes, parfois le seul, dont disposent les
soignants face à la maladie.

Les indemnités journalières (IJ) sont un revenu de remplacement qui permet
aux assurés malades de s’arrêter dans des conditions parfois tout juste
acceptables pour eux et leur famille (1).

L’arrêt de travail est pourtant aujourd’hui l’objet d’une offensive
généralisée :

- Nos dirigeants parlent d’abus et de fraudes, termes relatés à longueur de
médias et qui conditionnent l’opinion publique et culpabilisent les assurés
malades.

- Depuis la loi de « réforme » de l’Assurance maladie de 2004, un des
éléments conventionnels conditionnant les augmentations tarifaires des
médecins est la baisse de prescription des arrêts de travail.

- Le Parlement vient d’autoriser la suspension des IJ, payées par l’Assurance
maladie, sur le seul avis des médecins contrôleurs payés par l’employeur.

- Et maintenant, c’est le Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance maladie
qui s’y met (2). Il reconnaît les insuffisances de versement d’IJ pour les
arrêts de longue durée, mais pour les financer il propose de baisser les IJ
des arrêts de durée plus courte et de supprimer la défiscalisation des IJ
versées dans le cadre des Affections de Longue Durée.

Il lance même l’idée de transférer à l’employeur, qui serait ainsi juge et
partie, le rôle
d’indemniser les premières semaines d’arrêt maladie…

- Dans les mois qui viennent, est prévue une expérimentation de
télétransmission des arrêts de travail courts, qui ne représentent pourtant
que 5 % des dépenses, ce qui risque d’accroître le marché florissant de la
contre-visite patronale.

Cette offensive contre les arrêts de travail est une offensive contre
l’ensemble des citoyens, mais surtout contre ceux qui ont les conditions de
travail les plus difficiles.

De surcroît, elle survient dans un contexte inquiétant où travailler peut
nuire gravement à la santé.

Si les ouvriers ont plus de jours d’arrêt de travail que les cadres, ils
sont aussi déjà victimes d’une double peine : ils meurent plus tôt, et sont
plus longtemps handicapés que ceux ci.

Citoyens et soignants doivent s’unir pour défendre l’outil thérapeutique
qu’est l’arrêt de travail et une meilleure indemnisation de celui-ci.


1 Le « plan français de Sécurité Sociale de 1945 » précise : « Quelle que
soit la cause de l’interruption de travail, la Sécurité sociale suppose
qu’il est paré aux conséquences de cette interruption par l’attribution d’un
revenu de remplacement
 ».

2 http://www.securite-sociale.fr/institutions/hcaam/avis/avis.htm
<http://s3s.fr/l/5WAbFVubH4/orange.f...>

3 Titre du livre d’Annie Thébaud Mony, sociologue, directrice de recherche à
l’Institut national de la santé et de la recherche
(INSERM), spécialiste des questions de santé au travail -Ed. La Découverte
- février 2007.

4 DREES-Etudes et résultats -N° 418 .juillet 2005 -Les interruptions
d’activité pour raisons de santé au cours de la vie
professionnelle :
<http://www.sante.gouv.fr/drees/etud...>
5 Emmanuelle Cambois, Caroline Laborde, Jean-Marie Robine, Population et
sociétés-N°441, janvier 2008,

<http://www.ined.fr/fr/ressources_do...>

Syndicat de la Médecine Générale, 52 rue Gallieni, 92240 Malakoff
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