Une tribune pour les luttes

PSA Peugeot-Citroën a reçu 550.000 euros de la caisse de l’UIMM pour l’aider à casser la grève d’Aulnay-sous-Bois ( 28 février au 10 avril 2007).

Article mis en ligne le mardi 8 avril 2008

L’UIMM a versé 550.000 € à PSA en 2007

On apprend que l’un des heureux bénéficiaires de l’Epim (la « caisse de secours mutuel » de l’UIMM, un « trésor de guerre » valorisé à hauteur de 600 millions d’euros) fut PSA Peugeot-Citroën, qui y cotisait. De quoi entacher la candidature de son DRH à la présidence de l’Unedic ?

Le contructeur automobile reconnaît avoir perçu ce « dédommagement » suite à la grève qui perturba l’activité de son usine d’Aulnay-sous-Bois du 28 février au 10 avril 2007. « Nous avons fait une demande écrite à l’UIMM pour obtenir une aide financière de solidarité compte tenu de l’impact économique de la grève, et l’UIMM y a répondu favorablement », confirme un porte-parole de PSA, qui ajoute : « Il y a bien eu un versement de 550.000 €, par chèque, en ligne avec l’action de notre syndicat professionnel et en toute transparence ». Cette pratique est permise par le Code du travail, selon lequel « les syndicats professionnels peuvent constituer entre leurs membres des caisses spéciales de secours mutuels et de retraites »...

Pour la CGT du groupe, « la coupe est pleine ». Elle dénonce des « méthodes antisyndicales d’un autre temps », fustigeant cet employeur « qui s’est longtemps illustré par les entraves au droit de grève, la discrimination syndicale et le soutien à un syndicalisme-maison », et qui « n’a pas renoncé à ses anciennes méthodes » pour « casser » les mouvements sociaux au sein de son entreprise.

Les ennemis des salariés

PSA Peugeot-Citroën est l’entreprise française qui arrive en tête du palmarès des suicides au travail avec un septième décès le 21 mars dernier : celui d’une employée de 41 ans, mère de deux enfants, en procédure de reclassement après dix-neuf années de bons et loyaux services au service communication du siège parisien. Pourtant son DRH Jean-Luc Vergne, qui ose prétendre que « l’image sociale du constructeur automobile a considérablement changé depuis [mon] arrivée » en 2000, est donné favori à la présidence de l’Unedic : sa nomination devrait être annoncée demain soir par le comité des mandats du Medef.

Il faut savoir que l’actuel président de l’UIMM, Frédéric Saint-Geours, fut l’ancien directeur général de Peugeot et qu’il est toujours conseiller de l’actuel PDG de PSA Christian Streiff, l’homme qui initia le plan de redressement Power8 chez l’avionneur Airbus (plus de 10.000 emplois menacés) et a déjà à son actif quelque 5.000 « départs volontaires » chez le constructeur automobile. Ainsi, quand ce n’est pas aux pompes funèbres, ce talentueux « tueurs de coûts salariaux » se charge de confier son personnel aux bons soins de l’assurance-chômage, que son collègue Jean-Luc Vergne récupèrera en tant que représentant du Medef à l’Unedic où, deux ans durant, il prendra soin de négocier au plus bas leurs conditions d’accès et d’indemnisation. La boucle est bouclée !

http://www.actuchomage.org/


Rappel :

Sur la grève exemplaire de PSA Citroën Aulnay du 28 février au 10 avril 2007

lire sur Mille Bâbords les articles

pendant la grève :

5833

et

bilan de la grève :

La grève de PSA Citroën Aulnay, raconté par Philippe Julien, membre du comité de grève, secrétaire du syndicat CGT.

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Vos commentaires

  • Le 25 octobre 2008 à 14:06, par Christiane En réponse à : PSA Peugeot-Citroën a reçu 550.000 euros de la caisse de l’UIMM pour l’aider à casser la grève d’Aulnay-sous-Bois ( 28 février au 10 avril 2007).

    Madame,Monsieur bonjour

    Je viens de lire un article mis en ligne le 8-04-2008 concernant les 550 000 euros reçus par PSA Peugeot Citroën versé par l’UIMM.Vous parlez également que cette entreprise arrive en tête du palmareès des suicides au travail.

    Concernant ces suicides s’agit-il de suicides intervenus sur le lieu du travail ou à l’extérieur ??

    Si c’est sur le lieu du travail je n’ai rien à ajouter,mais si c’est à l’extérieur et sur le lieu de travail là je peux dire que le nombre de sept ne doit pas être exact.

    Je suis salarié de cette entreprise depuis de nombreuses années et j’ai connu trois collègues de travail qui se sont suicidés en 2005 à Vesoul et deux autres je crois en 2006,mais c’était à l’extérieur du lieu de travail, quatre travaillaient dans le même bâtiment que moi.

    Voilà c’était juste pour savoir car si tous sont comptés c’est plus conséquent encore que ce que vous écrivez.

    Merçi de votre attention et de votre courage à dénoncer certains faits et recevez mes sincères salutations.

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