LIGUE DES DROITS DE L’HOMME FEDERATION DES BOUCHES DU RHÖNE
Marseille, lundi 18 mai 2009
Nous étions, vers 18h, une cinquantaine de personnes devant l’Hôtel de Police (l’évêché) pour soutenir Johanna Bouchardeau, François Bouchardeau, Samuel Autexier, Héléna Autexier, mis en garde à vue, depuis le matin, suite à leur engagement dans un Comité de Sabotage de l’Anti-Terrorisme qui est de fait un Comité de soutien, aux inculpés de Tarnac, à Forcalquier.
Une délégation ( Andrée Reversat élue Verts au Conseil Régional, Philippe Dieudonné, vice Président de la Fédération des Bouches du Rhône de la LDH, Bruno Chiambretto du comité de Forcalquier) a été reçue par Mr Gauze Directeur Interrégional de la Police Judiciaire et deux de ses adjoints.
Après avoir affirmé « que ce n’était pas l’affaire du siècle, que tout était transparent, » il a précisé que les 4 personnes étaient entendues à la demande du parquet de Digne, suite à la diffusion d’un texte pour lui « anodin » comportant une photo. Cette photo représenterait un pilier du portail d’entrée de la résidence secondaire, à Digne, de Mr Squarcini (Directeur Central du Renseignement Intérieur). La police voulant déterminer « quelles étaient leurs intentions »., et qu’« ils seront vraisemblablement relâchés, le temps que l’on examine leurs ordinateurs ».
Bruno Chiambretto ayant demandé des nouvelles de la santé de ses amis le Directeur l’a invité à rester dans le bureau cependant que les deux autres membres de la délégation sortaient rendre compte de l’entrevue. De fait il s’agissait d’un piège pour mettre Bruno Chiambretto en garde à vue.
La LDH condamne fermement de tels procédés visant une personne qui est venue de son plein gré et qui n’avait rien à cacher. Le fait que ce piège ait été mis en œuvre par un haut fonctionnaire d’un service public représente pour LDH une circonstance aggravante.
La LDH dénonce une fois encore des méthodes et des procédures d’exception débouchant sur la violation de principes fondamentaux de l’Etat de droit au constat notamment de la disproportion évidente entre les moyens mis en œuvre et une affaire concernant l’exercice de la liberté d’expression.
La LDH estime que ce nouvel épisode s’inscrit dans une instrumentalisation d’un pseudo terrorisme visant, dans une période pré électorale, à détourner l’attention sur les conséquences catastrophiques au plan social et économique de la politique actuellement conduite.
La LDH demande la mise en liberté immédiate de ces cinq personnes.