Une tribune pour les luttes

Refus de prélèvement ADN
Appel à solidarité contre le fichage le 19 octobre à Nîmes

Contre l’ADN et ses utilisations policières et judiciaires, 3 nouvelles brochures sont à télécharger

Article mis en ligne le dimanche 18 octobre 2009

Au cours du mois de juin, une maison occupée proche du Vigan (30), se fait perquisitionner. Certains de ses habitants sont soupçonnés de vol à la roulotte. En fait, après avoir travaillé, ces derniers rencontrèrent des difficultés afin de récupérer leur salaire. Ils décidèrent d’alerter les salariés travaillant encore pour le même patron, mais également d’exiger vivement leur dû, qui leur fût remis non sans difficultés. Au cours de la soirée suivant « l’altercation », le véhicule du patron aurait été cambriolé. Dès lors la perquisition s’en suit chez les premiers soupçonnés et une personne est placée en garde à vue (Gauthier). Au cours de celle-ci, il est disculpé du vol, mais les flics veulent parrallèlement obtenir ses empreintes, sa photo et son ADN, celui-ci refuse mais accepte de signer une Reconnaissance Préalable de Culpabilité.

À savoir : la comparution en RPC est une procédure récente du droit français, créée pour alléger le calendrier judiciaire. Lors de la GAV si le prévenu accepte de reconnaître sa culpabilité sur un délit, en l’occurence le refus d’ADN, il passera devant un procureur à huis clos, accompagné de son avocat, pour s’accorder sur une peine. Si aucun accord n’est trouvé, passage en procédure pénale habituelle.

Le refus de prélevement ADN, est puni d’un an d’emprisonnement ainsi que d’une amende de 15.000 euro. À la création du Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques en 98, l’État avait dressé l’épouvantail du délinquant sexuel pour en « justifier » la mise en place. En 2003, et cela sans surprise, les infractions les plus banales rentrent dans le fichier. De plus le refus de prélèvement ADN est un délit permanent, on peut être condamné et être reconvoqué indéfiniment.

Aujourd’hui le prélèvement ADN est quasi systématique lors des GAV, les procès pour refus sont de plus en plus nombreux. Justice et science font apparaître l’ADN comme preuve irréfutable, ce qui est très contestable car il existe des patrimoines génétiques similaires, [et l’empreinte génétique peut être altérée par la vieillesse, les maladies, le fait de fumer].

Le fichage ADN rentre dans une logique étatique de contrôle permanent sur nos vies, l’État, ses flics et ses scientifiques se sont dotés d’un panel large d’outils de surveillance via la diversification et la fusion des fichiers policiers (EDVIRST, CRISTINA, FNAEG) ; les caméras, le développement de la biométrie (puces RFID).

Des fichiers de police tels ceux d’EUROPOL vont jusqu’à ficher les personnes dites « susceptibles de passer à l’acte », ce qui laisse entendre qu’il existerait une prédisposition génétique à des attitudes criminogènes.

Le refus du fichage s’inscrit dans une lutte qui va outre celle du fichage en lui-même, c’est une lutte contre un système qui tend à garder tout contrôle sur nos vies aussi bien en exploitant qu’en réprimant.

Le 19 octobre Gauthier passera au tribunal de Nîmes, dans le cadre d’une RPC, à aucun moment il ne pense pouvoir s’accorder sur une quelconque peine avec le procureur. Il exige la relaxe pure et simple. Ainsi, si celle-ci n’est pas prononcée, aucun autre arrangement ne sera possible et une procédure pénale s’en suivra.
Un appel à soutien est lancé, un rassemblement aura lieu à l’extérieur du tribunal.
Créer des solidarités hors tribunaux permet de ne pas se cantonner à une défense juridique mais de poser nos exigences dans la rue, rééquilibrer le rapport de force. Et au-delà de notre soutien à Gauthier, c’est un refus du flicage en général que nous poserons ce jour là à Nîmes.

Venons nombreux devant le Tribunal de Grande Instance de Nîmes à 8h15 le 19 octobre CONTRE LE FICHAGE ! CONTRE LE FLICAGE !


Contre l’ADN et ses utilisations policières et judiciaires,
3 nouvelles brochures sont à télécharger sur :
- http://infokiosques.net
imprimer, lire et diffuser :
- L’apparence de la certitude
- L’ADN comme « preuve » scientifique et judiciaire.
- Du sang, de la chique et du mollard !
Sur l’ADN...
- “Ouvrez la bouche”, dit le policier. Deux textes sur l’usage de l’ADN
dans la machine judiciaire.


L’apparence de la certitude - L’ADN comme « preuve » scientifique et
judiciaire.

« On a rarement rappelé le fait que la preuve par l’ADN n’est, tout
simplement, pas infaillible. Il y a, à cela, une raison évidente. En
venant contester la valeur technique de la preuve par l’ADN, on se place
sur le même terrain que la science et la justice. On paraît admettre que,
si la preuve par l’ADN pouvait être absolument fiable, il n’y aurait plus
de raison de la contester. On semble réduire la critique de l’ADN à une
querelle d’expertise au lieu de la replacer dans le contexte plus global
de la critique radicale de la science et de la justice en tant
qu’auxiliaires de la domination capitaliste.

Mais, d’un autre côté, peut-on déserter entièrement le terrain que se
sont
choisi la science et la justice pour se donner ainsi une apparence
d’infaillibilité ? Refuser d’entrer dans ce débat, c’est paraître
entériner le discours dominant sur l’irréfutabilité de la preuve ADN. Le
but de ce texte est donc de porter l’attaque sur cet aspect des choses
sans pour autant l’isoler d’une critique plus générale : l’exploration
du
terrain de la preuve scientifique et judiciaire sera un moyen de jeter une
lumière crue sur le fonctionnement de la justice et de la science
combinées pour mieux servir la répression.
 »

Lire la brochure
http://infokiosques.net/spip.php?ar...
Télécharger le pdf :
http://infokiosques.net/IMG/pdf/adn...


Du sang, de la chique et du mollard ! Sur l’ADN...

Je perds en moyenne plusieurs dizaines de cheveux par jour,
je ne sais trop combien de poils,
plein de bouts de peau,
quand je parle je postillonne,
je pisse et je chie,
parfois je saigne,
parfois même je fume des clopes.
Au cours d’une journée, je vais dans plusieurs endroits différents,
je rencontre plein de gens
et je suis proche d’une multitude d’objets.
Je dépose un nombre impressionnant de traces Adn
dans ces lieux, sur ces personnes, sur ces objets.
Je recueille au passage involontairement un certain nombre de traces Adn
laissées par d’autres gens
et je peux aussi volontairement déplacer des traces Adn d’autres personnes
que moi.
Alors, me dire que je suis coupable de quelque chose parce qu’il y a mon
Adn quelque part, n’est pas un argument très convainquant.

Lire la brochure :
http://infokiosques.net/spip.php?ar...
Télécharger le pdf :
http://infokiosques.net/IMG/pdf/dus...


“Ouvrez la bouche”, dit le policier. Deux textes sur l’usage de l’ADN
dans la machine judiciaire.

Comprendre en quoi l’usage de l’ADN dans la machine judiciaire et ailleurs
fait surgir d’autres logiques bien plus menaçantes qu’un fichier central
à
la Big Brother. Cracher sur l’ADN donc, pour ne pas le cracher, ou le plus
tard possible.

Deux textes extraits du journal anticarcéral L’Envolée :
- Fichage über Alès. (nov. 2006)
- « Ouvrez la bouche ! » dit le policier. (nov. 2008)
Lire la brochure :
- http://infokiosques.net/spip.php?ar...
Télécharger le pdf :
- http://infokiosques.net/IMG/pdf/adn...

Et aussi :
- brochure "ADN : Au-Delà du "Non"
"Un petit texte sur l’état de la lutte contre le fichage ADN, à partir d’un cas pratique"
http://infokiosques.net/spip.php?ar...
- brochure "Refuser le fichage ADN. Pourquoi ? Comment ?"
http://infokiosques.net/spip.php?ar...
- brochure "Contre le fichage ADN. Brochure d’information et de soutien"
http://infokiosques.net/spip.php?ar...

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