25/10/2009
Après avoir reconnu une situation très grave dans son Atelier de plutonium (ATPu), le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Cadarache (Bouches-du-Rhône) reconnait aujourd’hui une situation tout aussi problématique dans l’installation STAR. Dans les deux cas, le risque d’accident de criticité - une réaction nucléaire spontanée créée par l’accumulation excessive de certaines matières nucléaires - est largement avéré, qu’il s’agisse de plutonium (dans l’ATPu) ou d’uranium enrichi (dans STAR).
Il est important que les citoyens, en particulier les habitants de la région Provence-Alpes-Cote d’Azur (PACA), sachent que le site de Cadarache contient de nombreuses autres installations nucléaires dont la plupart sont obsolètes et réservent assurément de très mauvaises surprises. La problématique est assurément la même dans divers autres sites, et en particulier dans les autres sites nucléaires "monstrueux" que sont Marcoule (Gard), Tricastin (Drôme/Vaucluse) et La Hague (Manche).
Alors que, jusqu’au sommet de l’Etat, les autorités françaises ne cessent de se gargariser de l’option nucléaire imposée en France depuis 50 ans, il apparaît au contraire que le moment est venu de payer une facture incroyablement salée, que ce soit sur le plan environnemental ou sur le plan financier. Le CEA, Areva et EDF ont construit en France, depuis 50 ans, d’innombrables installations nucléaires qui sont aujourd’hui dans un grave état de délabrement, qui contiennent des quantités souvent indéfinies de diverses matières nucléaires, et qui font courir le risque de graves accidents nucléaires.
Il est grand temps, avant que l’irréparable ne se produise, de stopper tous les projets de l’industrie nucléaire et de faire la vérité sur les divers risques encourrus par la population.
NOTE 1 - Les scandales du nucléaire français s’accumulent :
fuites d’uranium au Tricastin (été 2008)
scandale de la "France contaminée" par les anciennes mines d’uranium
incapacité des centrales nucléaires EDF à mesurer correctement la radioactivité
déchets nucléaires dont EDF se débarasse en Sibérie
plutonium "en trop" à l’ATPu de Cadarache
uranium "en trop" dans l’installation STAR de Cadarache
Sans oublier :
les désastres industriels et financiers des deux chantiers EPR de Finlande (Areva) et Flamanville (EDF)
l’absence de solution pour les déchets radioactifs et le refus légitime des populations de l’enfouissement de ces déchets
l’absence de débat public et de financement concernant le démantèlement des installations nucléaires
le flop industriel et financier du réacteur de fusion nucléaire ITER (en construction à... Cadarache !)
etc.
NOTE 2 : la situation catastrophique du site nucléaire de Cadarache
Depuis des années, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) supplie le CEA de bien vouloir lui obéir (ce qui montre bien que l’ASN n’a aucune autorité sur les exploitants, CEA, Areva, EDF) et de fermer certaines installations de Cadarache, en particulier pour "tenue insuffisante face au risque sismique". Il s’agit des installations suivantes :
• Atelier de Technologie du Plutonium (ATPu) : fermeture en 2003 (on s’aperçoit qu’il cause toujours de graves problèmes 7 ans plus tard ! )
• Station de traitement des déchets et effluents : fermeture en 2006
• Magasin central des matières fissiles : fermeture théorique en 2010
• Parc d’entreposage des déchets : fermeture théorique en 2015
• Laboratoire d’examen des combustibles actifs : fermeture théorique en 2015
• Entreposage Pegase : fermeture théorique en 2015
Non seulement un accident grave peut se produire à chaque instant dans chacune de ces installations, en particulier en cas de séisme, mais il est évident qu’elles contiennent des quantités de matières nucléaires causant de graves risques d’accidents.
Lien permanent vers ce communiqué :